Et maintenant, je ne vous demanderai plus,
monsieur, qu’un peu de patience, et vous saurez
enfin pourquoi j’ai cru devoir vous imposer le
supplice de cette longue confession. La fatalité,
monsieur, par la suite, ne cessa de me persécuter.
Désireux de réintégrer la vie honnête et
bourgeoise, si jeune encore, nullement pourri par
la « relingue » à cause de la pensée de Cécily qui
m’avait toujours hanté, j’étais plein d’ardeur pour
le bien, j’ose le dire. Après avoir accompli de
véritables prodiges, en marge de la société, dans
l’art du cambriolage bon enfant et de
l’escroquerie qui ne fait de mal à personne – car
coûte que coûte, n’est-ce pas, il faut bien vivre,
c’est la loi de la nature ! – j’avais eu le bonheur
d’entrevoir le port de salut.
Mon rêve, à moi, a toujours été d'être un honnête homme ! fit Petit-bon-Dieu en jetant un coup d’œil du côté des gardes-chiourme qui, révolver au poing, se promenaient entre les cages.
- Pour quoi faire ? demanda Gueule de bois
- Pour quoi faire ? Pour m'établir marchand de vin, donc !
- Tout le monde peut pas être marchand de vin, philosopha Gueule de bois, ça serait trop commode ! Chacun a son lot en venant au monde.
Ainsi, toi, Petit-bon-Dieu, t'étais bien sûr destiné à arracher ton copeau à Cayenne.
Comme dit Chéri-bibi : Fatalitas ! Ce qui est écrit est écrit. On peut pas y faire à la providence !
A propos de Chéri-bibi, savez-vous ce que m' dit l' Rouquin ?....
(extrait de "numéro 3216", premier chapitre du volume de poche paru en 1974)
il lui saisit brusquement les mains et le lui arracha.
C'était un petit bout de papier de rien du tout, sur lequel étaient simplement inscrits ces mots : "Chéri-Bibi n'est pas mort!"
Tout le monde peut pas être marchand de vin, philosopha Gueule-de-Bois, ça serait trop commode !Chacun a son lot en venant au monde