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Citations sur Les yeux rouges (36)

Mais enfin mais pourquoi ne virais-je pas ce mec de mes contacts Facebook s’il me faisait chier á ce point, s’exasperait Salomé ? S’il me mettait si mal à l’aise, je n’avais qu’à l’éjecter et le bloquer.
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Sandrine :

"Ouais, clair, c'était illégal. Mais les flics, putain, elle les vomissait, les flics n'étaient qu'un visage de plus de la domination masculine, la justice était une institution patriarcale, tout ce petit monde était de mèche, ils se tenaient, les harceleurs, les policiers, les avocats, les journalistes, et elle se demandait si ça valait bien la peine de mettre le doigt dans la machine, parce que des luttes, elle en avait déjà tant et plus à mener et était-ce vraiment celle-là qui était prioritaire ?"
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C'était, je m'en rendrais compte plus tard, un animal à sang froid disposant non d'une grande intelligence mais d'un instinct féroce, car il avait perçu qu'à l'instar de la plupart des femmes j'avais été éduquée pour être gentille, ne pas faire de vagues, ne pas faire perdre la face aux autres, n'humilier personne, surtout pas les hommes.
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Qu’ils crèvent. Les toubibs, les flics, les collègues, le juge, (...) tous les confrères qui n’ont pas jugé bon de rectifier, les amis, les copains, ceux qui conseillaient de penser à autre chose, ceux qui parlaient de volonté, ceux qui ont dit qu’il n’y avait qu’à moi que ça pouvait arriver, le docteur Suarez, l’homéopathe avec son lait de dauphin, la diva des urgences, l’autre bohémienne avec son tuyau dans le cul, tous ces charlatans qui se nourrissent à la mamelle de la détresse humaine, et puis toi qui n’avais rien vu, (...) toi qui likais, lollais, toi qui n’avais pas jugé pertinent d’ôter Denis de tes contacts, toi qui regardais faire, toi qui es ami avec lui (...) qui trouves tolérable de le tolérer, toi qui dis ne pas partager ses idées mais le lire pour son avis sur le ciné, toi qui le trouves marrant, outrancier mais marrant, toi qui trouves qu’il y a pire dans la vie, qu’il suffit de ne pas aller lire, toi qui es solidaire mais en silence parce que tu n’as pas envie de te faire insulter à ton tour, toi qui m’envoies beaucoup d’amour oui vraiment, love, et de la paix, de la sagesse et des cœurs avec les doigts, toi qui trouves qu’à l’échelle de la famine dans la corne de l’Afrique nos combats de féministes de salon sont risibles, toi qui me ramènes sans cesse à la Syrie, toi qui estimes que toutes les opinions sont bonnes à dire, toi qui trouves qu’il y a plus urgent à traiter devant les tribunaux, toi qui te dis anar jusqu’au trognon et qui dès lors es contre toute forme de police de la pensée, toi qui penses qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ...
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Salomé :
"Mais enfin mais pourquoi ne virais-je pas ce mec de mes contacts Facebook s'il me faisait chier à ce point, s'exaspérait Salomé ? S'il me mettait si mal à l'aise, je n'avais qu'à l'éjecter et le bloquer. C'était logique, non ? C'était ce qu'elle ferait, elle. Quel avantage avais-je à garder ce con parmi mes amis ? S'il me saccageait l'humeur avec ce qu'il racontait ? Il fallait que je le recadre s'il partait en roue libre. Parce que comment pouvait-il déduire qu'il allait trop loin si je ne le lui disais jamais ? Qu'est-ce qui me retenait, de quoi avais-je la trouille ? Des représailles ?"
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Oui non, OK, qu’IL me cherche des poux comme ça publiquement mais enfin ça n’était sans doute pas parti de nulle part, il devait bien y avoir un contentieux entre nous, un passif, il ne pouvait admettre qu’un mec, même s’il était pas tout juste dans sa tête, passe ses journées à m’insulter sans qu’il ne se soit rien passé, il ne disait pas forcément que j’avais provoqué l’affaire, juste qu’il avait du y avoir quelque chose, un big bang originel, il y avait toujours un big bang originel, même un truc mineur, pas nécessairement une ouverture d’hostilités de ma part mais un truc, oui, un truc qui avait dû lui aller très loin, le remuer très profond pour qu’il nourrisse une telle obsession.
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Ecrire ? Maître Carion n’était vraiment pas pour. Euphémisme. Ecrire sur l’amour, la mort, écrire sur le souffle du vent dans les vertes prairies d’accord, mais écrire sur cette histoire, il me le déconseillait fortement, pour ne pas dire qu’il me l’interdisait.
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Dès ses premiers messages, je l’avais visualisé écoutant l’Adagio d’Albinoni les yeux révulsés ne se masturbant, persuadé qu’il tenait à la main un glaive en fusion et non une petite nouille triste et humide.
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« Alors je ne la voyais plus. Parce que c’est comme ça qu’on fait quand on vous assène toujours les mêmes reproches, on se dit qu’il vaut mieux avoir la paix qu’avoir raison et on lâche ce qui ne nous coûte pas trop cher de lâcher jusqu’à se rendre compte qu’on a finalement tout lâché parce qu’au fond, qu’est-ce qui a encore un prix dans le paysage désolé de notre vie. » p. 171
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Denis :
"Il fallait se garder, pensait-il, d'employer à tout propos une grille de lecture dominants-dominés. Celle-ci était obsolète depuis longtemps et sa binarité ne rendait pas compte de la complexité de l'existence.
Car entre l'ouvrier macho et la grande bourgeoise exploitant une bonne à demeure et lui parlant comme à un chien, qui était le dominé, qui était le dominant ? Entre le noble désargenté dans son vieux château ouvert aux quatre vents et la jeune instagrammeuse qui se faisait un pognon de malade avec des posts sponsorisés : qui était l'élite, qui était la plèbe ?"
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