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Critique de nadejda


Michèle Lesbre nous entraîne dans une dérive au fil de ses souvenirs qui remontent à la surface grâce à des rencontres par lesquelles elle se laisse guider, rencontres qui vont la ramener vers son père et lui permettre de le reconnaître.
« Il me fallait mettre de l'ordre dans toutes ces images qui me hantaient depuis des années, des images enfouies dans le silence. »

Pour se rapprocher de lui, elle vagabonde au fil de pensées buissonnières entre les pages d'un livre « Scènes de la vie de bohème » d'Henry Murger, sur les berges d'un canal où elle occupe une chambre de l'hôtel des voyageurs, ou à bord d'une péniche.
« Il me semblait que le jeune homme qu'il avait été, ou plutôt celui que j'imaginais en lisant Murger, m'aurait plu, beaucoup, que je l'aurais aimé. C'était d'autant plus troublant que les hommes qui avaient compté pour moi jusque-là ressemblaient à ces bohèmes, leur fantaisie, leur amour de la vie, à ce qu'il était peut-être lorsqu'il baguenaudait dans Paris, avant de devenir un homme rugueux et désenchanté. J'en étais bouleversée. »

De belles rencontres vont jalonner ce retour vers le passé : Un éclusier, plein de fantaisie et de charme, lui conte l'histoire qu'il aurait aimé vivre comme ancien pêcheur à la morue au large de l'Islande, un couple qui la prenne sur leur péniche « Minette » où elle nous confie :
« Je m'installais dans l'étirement du temps, son infinie douceur sous un ciel pur. La première écluse m'évoqua le marin imaginaire, je me souvenais de nos baisers timides, de nos corps timides. Il avait le goût de la vie et sentait l'herbe chaude. Pas de buvette près des écluses que nous franchissions. Avais-je tout inventé ? »

Toute la beauté de ce livre vient de ce bercement entre rêve et réalité, où l'eau est tout au long présente. On en sort un peu engourdi et étranger au monde qui nous entoure, baignant dans une douce mélancolie.
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