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Critique de rotko


Sur le sable chez Folio (et Sabine Wespeiser).

Les similitudes de départ entre le film de Rebollo, ("la femme sans piano") et le livre de Michèle Lesbre sont patentes : une femme en « errance » rencontre un homme lui aussi à la dérive. Chacun d'eux traîne des souvenirs dramatiques, surtout l'homme qui se sert de la femme comme d'une écouteuse.
A vrai dire, elle se perd elle-même dans ses souvenirs, et depuis un certain temps vogue dans un monde irréel, engendré par la lecture des romans de Modiano. Tout le présent devient brumeux et ouaté, avec des drames passés, de mauvais souvenirs d'amours parentales, clandestines, mais devinées.
La narratrice donne à ceux qu'elle rencontre dans sa vie des patronymes puisés chez Modiano, elle se rappelle différents romans, les noms d'hôtels, les personnalités ambiguës aux rôles louches, et en même temps que ses propres souvenirs, reviennent des phrases, des titres etc. On révise son Modiano.
« J'ai de nouveau besoin de souffler, besoin d'une pause. Tandis qu'il rangeait les photographies de sa mère, je lui ai cherché un nom parmi ceux des personnages de mes lectures histoire d' alléger cette interminable attente d'une fin quelconque à ses confidences. Mais je savais trop de choses sur lui, de sa vie, aucun ne me convenait et je ne le voyais pas trop non plus dans un roman de Modiano, trop de déballage. »
dit la narratrice, mais risque aussi de penser le lecteur...
Je crois que Michèle Lesbre a trop chargé sa barque : événements privés liés à l'histoire collective, drames de l'enfance maltraitée par le monde adulte, références explicites et implicites avec phrases en italiques.
Si les acteurs se perdent dans leur passé, le lecteur lui-même risque de s'égarer, à moins qu'il ne ressente l'envie d'aller prendre l'air…

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