Le moi, ce n’est pas un être qui reste toujours le même, mais l’être dont l’exister consiste à s’identifier, à retrouver son identité à travers tout ce qui lui arrive. Il est l’identité par excellence, l’œuvre originelle de l’identification.
Ce n’est pas moi qui me refuse au système, comme le pensait Kierkegaard, c’est l’Autre.
Si l’ontologie –compréhension, embrassement de l’être- est impossible, […] c’est parce que la compréhension de l’être en général ne peut pas dominer la relation avec Autrui.
L’Autre métaphysique est autre d’une altérité qui n’est pas formelle, d’une altérité qui n’est pas un simple envers de l’identité, ni d’une altérité faite de résistance au Même, mais d’une altérité antérieure à toute initiative, à tout impérialisme du Même.
Reconnaître autrui, c’est donc l’atteindre à travers le monde des choses possédées, mais, simultanément, instaurer, par le don, la communauté et l’universalité.
La différence entre objectivité et transcendance va servir d’indication générale à toutes les analyses de ce travail.
Nous proposons d’appeler religion le lien qui s’établit entre le Même et l’Autre, sans constituer une totalité.
La politique s’oppose à la morale, comme la philosophie à la naïveté.
[…] La transcendance de l’Infini par rapport au moi qui en est séparé et qui le pense, mesure […] son infinitude même.
Ce qui dans l’acte éclate comme essentielle violence, c’est le surplus de l’être sur la pensée qui prétend le contenir, la merveille de l’idée de l’infini.