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Critique de Patsales


« Décrire un homme dans toute la vérité de sa nature » disait (en substance) Jean-Jacques dans ses Confessions. Or, on sait depuis longtemps que la vérité est inaccessible, si ce n'est sans doute par l'intermédiaire de la littérature qui donne sa chance à chaque personnage et permet au lecteur de faire un pas de côté, et d'ouvrir un oeil neuf sur le monde, les deux s'il a de la chance.
Justine Lévy raconte comment elle s'est fait larguer. C'est le genre d'expérience qui nous est arrivé à tous au moins une fois. Alors, pourquoi lire son bouquin? Comme lot de consolation (genre: y'a pas qu'à moi que ça arrive)? Bof. Autant se faire une soirée pizza entre copines. Comme succédané relativement avouable à la presse people (Carla Bruni serait une salope et Raphaël Enthoven un ambitieux narcissique)? On a connu potins plus croustillants.
Mais comme objet littéraire, à mon avis, ça ne marche pas non plus. Ce n'est pas que ce soit mal écrit, même si les phrases à rallonge (non pas les phrases complexes, mais celles qui remplacent les points par des virgules) m'énervent. Elles suggèrent l’urgence, mais pourquoi vouloir suggérer l'urgence? Quand il s'agit de raconter une transplantation cardiaque, je comprends, mais là ? Page 96, on a la solution:
« Je suis allée voir, d'abord, l'homéopathe de maman
« Vous parlez toujours aussi vite? il m'a demandé.
- Oui, je crois.
- Pourquoi ?
- Par peur.
- de quoi?
- D'ennuyer les gens trop longtemps, je pense. »
Ah, d'accord.
Sinon, la chronologie est perturbée. Pourquoi pas? Mais aussi: pourquoi ?
On commence par apprendre que Louise enterre sa grand-mère. Puis que sa mère a un cancer. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet (la rupture entre Louise et Adrien, quoi), on apprend que Louise a rencontré Pablo qui est fou amoureux d'elle. Voilà qui évite l’humiliation. Justine Lévy a inventé un nouveau genre: le récit de comment je me suis fait méchamment virer mais même pas mal parce que j'en ai déjà retrouvé un autre.
C'est donc un livre naïf. Qui ne traite pas de son sujet principal : le désamour. Parce que, pour que le lecteur puisse s'émouvoir ou philosopher sur la mort de l'amour, il faudrait encore qu'il comprenne comment il est né. Or, là, rien, macache, peau de balle. Vu comment elle décrit son ex, on ne voit pas pourquoi elle crise d'avoir été quittée. Le truc le plus sympa qu'elle écrive sur lui, c'est quand même : « On avait un jeu, avant. Il fallait qu'il arrive à passer devant un miroir sans se regarder. Il n'y arrivait jamais. Ça nous faisait rire. »
Donc, il n'a jamais été aimable, elle est toujours aimée (par un autre). Effectivement, rien de grave.
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