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Critique de nineentreleslignes


Et si la folie d'Antonin Artaud s'appelait Maman !
Elle le couve, l'idolâtre, puis le suit, le poursuit, à travers Paris et à travers le monde. Il brouille les pistes, l'ignore, s'agace.
Il est son enfant, son tout petit, son Nanaquin, doué, inventif, génie.
Aucune femme ne peut rivaliser avec elle, la mère, Janine, Alexandra, Juliette, Génica, Yvonne... aucune n'est à la hauteur de sa progéniture, ne peut le comprendre, l'aider, l'aimer.

Aborder Antonin Artaud par l'angle de la mère, voilà ce que nous propose Justine levy, et elle nous livre un portrait à la fois touchant et énigmatique de l'artiste protéiforme dont la vie, l'art et le corps tenaient sur le même fil.
Comme van Gogh dont il s'était approprié l'histoire (Van Gogh le suicidé de la société) chez Artaud on retient le génie et la folie difficilement indissociables et c'est à travers les yeux d'une mère impuissante que l'on assiste au naufrage du fils.

Du petit garçon assailli de migraines, au jeune homme sensible, à l'artiste complet (poète, acteur, orateur, metteur en scène, écrivain), la vie et l'oeuvre s'emmêle, le corps y tient une place significative, son art est sa vie.
Et dans cette vie si douloureuse, écorché vif, hypersensible, c'est le corps qui lâche en premier : la peau, les dents, les cheveux. Trop de maux, de drogues, d'internements psychiatriques et d'électrochocs... et toujours la mère veille.
Le temps d'un livre, Justine Lévy incarne cet homme qui s'éteindra vieillard à cinquante ans, c'est fort, rythmé, éprouvant et vertigineux. A lire !
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