AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patlancien


C'est une courte nouvelle qui m'a été proposée par mes ami.es babelionautes et j'ai sauté immédiatement sur l'occasion afin de pouvoir rajouter à mon tour une perle au collier de la communauté.
Je me suis plongé avec délice dans cette histoire hors du temps. On se retrouve dans une ville chinoise proche du fleuve Yangtsé. Dans un décor urbain délavé par les fortes pluies, où on ne distingue que l'ombre des choses et des hommes. Et là, on suit la trace humide d'un vieil homme Gao qui vient rendre visite à une amie aussi âgée que lui. Un vrai parcours initiatique que cette rencontre entre ces deux êtres que tout semble au départ séparer.

Il finit de monter. Levant la tête vers lui, elle lui demanda d'un ton doux et paisible : « Vous êtes venu ? »« Oui », dit le vieil homme. Il ressentit un grand soulagement, tel l'oiseau rentré au nid à la nuit, comme s'il revenait là chaque jour.

Une fois ensemble dans cette même pièce, on veut comprendre la relation qui les a unis. Mais l'auteur Chi Li par pudeur ou par respect pour leurs âges respectifs laisse planer un doute. Et dans cette atmosphère de clair-obscur digne d'un tableau de Rembrant, on va pénétrer par petites touches dans l'intimité d'Elle à la taille de guêpe malgré son âge et Lui au ventre rebondi à cause du sien. Et il y a aussi cette cérémonie du thé avec ses silences, ses odeurs, ses lumières, ses postures, son temps qui passe.

Le visage du vieil homme était parcouru de profondes entailles. Son visage à elle était strié de petits plis en long et en large. Un livre mystérieux dont ils étaient les seuls à savoir déchiffrer les arcanes.

Et puis au bout du temps, quand les cheveux deviennent gris, qu'on arrive au crépuscule de sa vie, on veut pouvoir vieillir avec un être aimé ...

Il faut que tu partes, dit-elle.

J'ai bien aimé pour Elle ses deux mains aux os fins, je n'ai pas aimé pour Lui son geste déplacé car c'est fragile une taille de guêpe. Une larme c'est à la fois sucrée et salée. La pluie des prunes continuait toujours de tomber. La terre et le ciel ne faisaient plus qu'un. Il faut laisser la nature suivre son cours et refermer lentement la dernière page de cette merveilleuse nouvelle. A lire pour l'aimer indéfiniment.

Et le vieil homme entra dans un long hiver...
Un singe en hiver. Antoine Blondin.

Commenter  J’apprécie          4916



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (46)voir plus




{* *}