Une fois passée l'envie d'en rire, il est bien difficile de supporter le style ampoulé et la déférence point-de-vue-images-du-mondesque qui suintent de cette biographie.
Gayatri Devi, célèbre maharani du XXe siècle, eut certes une vie bien remplie. En témoigne cet empilement désorganisé d'informations récoltées dans un travail de documentaliste plus que d'écrivain. Certes, on comprend mieux, à cette lecture, comment un système colonial, qui n'offrait comme occupations aux autochtones influents que la consommation effrénée et les caprices de luxe, pouvait facilement garder la mainmise sur une population asservie à ses maharajas. Après le retour à l'indépendance de l'Inde,
la Princesse insoumise conserva la plupart de ses privilèges et sa fortune colossale, qui lui permirent de continuer à parcourir le monde à sa guise pour parfois revenir sur ses terres s'occuper de ses bonnes oeuvres ou se consacrer entre deux cocktails à son mandat de parlementaire. Soit, elle a fait beaucoup pour la condition des femmes au Rajasthan, et le thème aurait pu faire, sans doute, un bon livre. Mais 300 pages de cumul d'anecdotes sans aucune recherche d'objectivité ni d'analyse, c'est long.