Ce petit brin de fille m’a encore mis K.O quand elle a levé les yeux vers moi. J’avais oublié à quel point ils étaient bleus. C’est étrange, j’ai vieilli en ayant la conviction que cette nuance de bleu était unique, comme celle à qui ces iris appartenaient, mais apparemment j’avais tort. Une fois la stupeur passée, ce qui m’a fait le plus mal c’est la tristesse que j’ai décelée dans son regard. Ce chagrin si particulier qui nous envahit lorsqu’un souvenir douloureux refait surface, celui qui vous submerge que vous le vouliez ou non. Il vous traine dans les abîmes pour vous rappeler tout ce que vous avez perdu. Puis elle m’a fui pour ne pas me montrer qu’elle était bouleversée.
Avant elle bossait pour moi, avec ses magnifiques yeux noirs et sa peau si douce elle me rapportait un paquet de fric, mais elle a préféré embrasser une autre carrière et j’avoue que c’est la meilleure idée qu’elle ait jamais eue. Je lui ai donc demandé de venir au club cet après-midi, me préparant à affronter une tornade, mais au moment où je lui ai expliqué que notre situation devenait compliquée avec des arguments en béton, elle m’a juste répondu un « je comprends ». Elle m’a ensuite déposé un baiser sur la joue avant de quitter mon bureau. Je ne comprendrai jamais les femmes, je m’attendais à tout, à une scène ou je ne sais quoi, mais pas à ça !
Cette fille me retourne le cerveau et pas que…Comment suis-je censé régler la situation ? D’un côté, je dois la protéger, car si elle accepte notre deal j’y serai obligé ; d’un autre, les Invicta n’ont pas été clairs sur ce que je devais faire et Joe, lui, clairement il veut s’en prendre à elle. Comme c’est pour m’atteindre, je trouve ça encore plus petit. Lui qui se pense gentleman simplement parce qu’il tient les portes et offre une rose aux femmes avant de les allonger pour les prendre en levrette comme je le ferai...
Comme toujours avec elle, une chose en entraînant une autre j’ai fini par la coucher sur le bureau et la pilonner sans ménagement. Jasmine est du genre expressive pendant l’acte, alors ses petits cris n’ont fait que m’exciter davantage. J’ai fini par jouir et après l’avoir encore une fois complimentée en lui disant à quel point elle était bandante dans ce déguisement et je l’ai renvoyée au club pour bosser.
J’ai besoin d’ouvrir les yeux. Je me sens comme elle, prise dans une spirale. Mon regard croise celui de Vince. Celui-ci s’est rassis sur son tabouret. Je finis ma bouteille et la laisse tomber par terre. Mon instinct me dicte ma conduite.