Citations sur Le Temps des orages (149)
Comme beaucoup de tyrans, il était toujours à la recherche de quelqu’un qui oserait s’opposer à lui. Bien qu’il fût égocentrique, autoritaire et cupide, il devinait chez cette jeune fille une âme sœur. Elle ne ressemblait pas aux autres femmes. Et elle n’était pas amoureuse de son fils. Pas le moins du monde.
Chapitre 5
Elle s’approcha de la fenêtre et contempla le givre argenté de décembre. Elle avait froid et se sentait seule. Elle se battait dans un monde où elle devait prendre de gros risques, mais aucun de ses amis ne la comprenait. Frissonnante, elle regarda le ciel gris, songeant avec nostalgie à la chaleur des jours enfuis et aux cris des oies sauvages dont le retour annonçait le printemps.
Livre III. Chapitre 7
Felicia avait vu des femmes chanter l’hymne national prussien, les larmes aux yeux, le visage illuminé. La guerre devenait supportable si on l’élevait au rang d’une bataille sacrée. Le drapeau, les armes, le sang, la mort, le danger, la peur, la fuite, la séparation étaient sanctifiés. Tout comme la souffrance. Parfois, Felicia avait l’impression d’être la seule à éprouver du chagrin.
Chapitre 5
(...) des pages bien propres, remplies de belles idées. Mais dans la réalité... il y a tellement de sang, tellement de haine et d'égoïsme!
Elle venait de comprendre que les morts ne réclamaient pas de larmes, mais qu’ils espéraient un avenir meilleur pour tous ceux qui leur avaient survécu.
Livre IV. Chapitre 5
Il était bon et limpide comme de l’eau de source, l’esprit contradictoire et sauvage de femmes comme Felicia et Laetitia lui était étranger. Il aimait le calme, la tendresse et la sécurité, l’éclat du soleil couchant sur les pins de Skollna, le parfum des foins, le chant des grillons. Felicia menaçait de détruire son univers, car elle l’obligeait à en découvrir un autre qu’il ne comprenait pas et qu’il refusait de connaître.
Livre IV. Chapitre 2
Ils revenaient d’une de leurs longues promenades silencieuses jusqu’à la tombe de Susanne. En ce mois de mars, des nuages couraient dans le ciel, le soleil faisait son apparition entre deux averses, et un vent tiède murmurait dans les arbres.
Livre III. Chapitre 5
— Vous savez, Fabry, les pasteurs racontent toujours qu’on va au paradis après la mort, mais avant d’y accéder, il faut d’abord vivre, et c’est un prix rudement cher à payer !
Livre II. Chapitre 3
Elle soupçonnait les jeunes amoureux de vouloir passer outre les lois de la morale et des convenances et restait éveillée la nuit durant à écouter les bruits de la maison. Au moindre craquement suspect, elle saisissait une lampe, s’enroulait dans un châle et quittait sa chambre pour surprendre les coupables.
Chapitre 7
En détruisant les illusions romantiques de ses amies, elle étouffait ses propres rêves.
Felicia ne pleura pas pendant la cérémonie, Linda et Sara s’en chargèrent pour elle. Lorsqu’elle dut répondre « oui », elle perdit la voix, mais c’était à cause d’un léger refroidissement qu’elle avait attrapé la veille en ressassant ses idées noires devant la fenêtre ouverte.
Chapitre 6