Lisa s'avança vers la fenêtre et regarda dehors. De là, elle pouvait voir la forêt, la forêt où était morte Anna. Les feuilles des arbres étaient secouées par un vent de tempête, tandis que la campagne baignait dans une lumière dorée d'automne.
Première partie. I. Chapitre 5
C'est dans les paisibles villages qu'il se passe les choses les plus terribles, (...).
Première partie. I. Chapitre 4
Le séjour à encorbellement avait vue sur la rue, et la salle à manger disposait d'une ravissante cheminée ancienne et de fenêtres à croisillons entourées de lierre. Le jardin était protégé des regards indiscrets par des haies de haute taille, et, sous le pommier, un banc peint en blanc invitait à la rêverie, quand il faisait chaud.
Première partie. Chapitre 4
Il regarda Leona avec une tendresse qu'il n'avait plus éprouvée pour elle depuis longtemps. C'était la tendresse que l'on ressentait pour un être avec lequel on avait vécu tellement d'années que l'amour qu'on lui vouait se confondait avec l'amour que l'on portait à sa propre vie.
Première partie. I. Chapitre 3
Cette paix inscrite sur les traits des morts, traduisant l'idée qu'ils étaient délivrés de leurs souffrances terrestres, était finalement une précieuse consolation, souvent la seule dont on disposait. Il fallait bien se cramponner à quelque chose.
Première partie. Chapitre II
Même si, comparée à son époux, elle avait l'impression de ,'être qu'une douce rêveuse, Leona était rationnelle, peu encline à s'embarrasser d'idées ésotériques. Mais elle imaginait très bien qu'il pût exister une puissance qui échappait à la compréhension et au contrôle des humains. Wolfgang le lui reprochait en affirmant que c'était la preuve qu'elle se défaussait de ses responsabilités.
-Le destin, cela ne préoccupe que les gens qui veulent rendre responsable de leurs actes une instance qui se niche dans un au-delà hors de leur portée. Ce n'est ni plus ni moins qu'une tentative de redistribution des charges, mais, au final, c'est une manière de se mentir gravement à soi-même.
Première partie. I. Chapitre 1
Wolfgang n'acceptait pas l'idée que la vie pût se dérouler selon des règles différentes de celles qu'il avait fixées une fois pour toutes. Si les choses ne fonctionnaient pas conformément à son postulat, c'était parce que la personne n'avait pas agi comme il fallait.
Première partie. I. Chapitre 1
Puis sa raison cessa de faire barrage à ce que voyaient ses yeux. La forme était celle d'une femme. Et si sa position était aussi étrange, c'était parce qu'elle était attachée au tronc. Elle était maintenue à la verticale, la tête pendant sur sa poitrine. Ses vêtements étaient en lambeaux, et il y avait du sang partout. Sur elle; à côté d'elle, devant elle. On l'avait attaché l'arbre et on l'avait véritablement massacrée. Puis on l'avait laissée là, pareille à un épouvantail grotesque, privant à jamais la forêt de son innocence, de sa paix et des ses jeux secrets. Le sang de la jeune femme détruisait définitivement l'illusion que le monde pouvait être bon et la vie facile.
Première partie
Un espoir fou se levait en elle : peut-être n’était-il pas trop tard. Peut-être suffirait-il qu’ils aient une conversation sérieuse. Pas de cris comme la nuit précédente, il fallait réfléchir calmement à la façon dont ils pourraient sauver leur avenir commun
Il se leva. Inutile de faire traîner les choses en espérant qu’elles se règlent d’elles-mêmes. Leona avait droit à la vérité. Nicole avait droit à une situation claire et nette. Lui, il avait le droit de vivre sa vie sans trimballer sa mauvaise conscience.