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Je n'ai pas vraiment été conquise par ce roman qui passe du coq à l'âne, d'un personnage à l'autre, d'un pays à l'autre, d'une époque à l'autre. Quelques passages intéressants sur la guérilla dans la forêt amazonienne. Une gamine de treize ans, à la mort de sa mère, quitte le Brésil pour le Colorado où elle rejoint celui qui l'a reconnu mais qui n'est pas son père biologique.
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Il semble qu'aujourd'hui tout roman digne de ce nom se doit d'être déstructuré, en pièces détachées, et que le lecteur se débrouille avec tout cela. La linéarité, une évolution chronologique toute simple ? Mais vous n'y pensez pas, enfin ! Bleu corbeau n'aurait pourtant pas pâti d'une construction moins fragmentée, bien au contraire, qui sait s'il n'y aurait pas acquis plus de force ? le livre d'Adriana Lisboa est une histoire classique d'initiation qui prend toute sa dimension dans la recherche d'un père et, surtout, dans l'évocation des années de dictature qu'a subi le Brésil, période bien plus mal connue qu'au Chili et en Argentine, mais pas moins sanglante. Factuel, Bleu corbeau l'est un peu mais l'intérêt du roman est plus dans le style de son auteure, flottant, moelleux et nostalgique. Avec des questionnements aigus sur le sort des exilés, aussi étrangers dans leur pays d'accueil qu'à la longue dans celui de leurs origines. Plus largement, Adriana Lisboa étend sa réflexion à tout être humain et à cette interrogation : mais quelle est donc notre place dans le monde ? Livre délicat et plein de nuances, Bleu corbeau, en dépit de la dislocation de ses intrigues, ne manque vraiment pas de séduction.
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Quand on lit beaucoup, on apprécie un ton, un style différents. Est-ce pour cette raison que je fus conquise pour ce roman ?
Le scénario est simple. Evangelista, jeune fille de treize ans qui vient de perdre sa mère, Suzana, quitte le foyer de sa tante et le Brésil pour rejoindre dans le Colorado, Fernando, l'ex-mari de sa mère. Son objectif est de retrouver la trace de son géniteur.
La narratrice, Evangelista a aujourd'hui grandi mais elle raconte ces années d'adolescence en quête de ses racines.
La construction est étonnante. C'est un vrai puzzle qui mêle le récit de cette quête, le passé de Fernando et celui de sa mère que la jeune fille reconstitue grâce au souvenir des discussions avec sa mère ou au fil des confessions présentes de Fernando, mais aussi quelques bribes du futur puisque la narratrice est aujourd'hui adulte.
Avant de rencontrer Suzana, Fernando était un jeune communiste, engagé dans l'Académie militaire de Pékin dans les années 60 puis guerillero dans la forêt amazonienne. C'est l'occasion de revenir sur le passé du Brésil avec la dictature militaire, les tortures subies par les membres de la guerilla. Et c'est aussi une vision de l'exil puisque Fernando a dû quitter le Brésil, ce fut aussi le cas pour Suzana à une époque et c'est la vie de nombreux habitants sans papiers venus d'ici ou d'ailleurs comme le jeune et touchant Carlos, le petit voisin de Fernando.
L'attrait de ce récit réside dans un subtil dosage des choses, une façon d'amener une révélation puis de passer à l'évènement suivant et y revenir avec l'essentiel. La perception d'une adolescente donne à la fois de l'humour simple, de l'évidence et de la naïveté aux évènements. C'est une jeune fille qui découvre la poésie, la neige, la torture, le vieillissement, l'amour, les conditions des immigrés, la mort, la vie.
" Pourquoi les gens passaient ainsi de la vie d'une personne à celle d'une autre, changeaient de ville, changeaient de pays et gagnaient de nouvelles nationalités?"
" Je me demandai si l'espace qu'une personne occupe dans le monde lui survit."
L'émotion est présente, sans être lourde, dans chaque rencontre. Tous les personnages (sauf les militaires) sont aimables et bienveillants.
Fernando, au passé si complexe, est un être calme, vieillissant, un peu désabusé, content de pouvoir aider Vanja en mémoire de sa mère.
" Quand l'ennemi avance, on recule, et quand on doit reculer, on trébuche parfois sur soi-même."
Carlos, ce jeune immigré salvadorien, est touchant par sa naïveté d'enfant, sa volonté d'apprendre et son attachement à Vanja.
On rencontre aussi Florence, une grand-mère artiste perdue dans son monde lunaire,ou June et Isabel, deux anciennes amies de Suzana lors d'un voyage au Nouveau-Mexique.

Je vous recommande cette lecture que je classe en coup de coeur pour sa différence, sa construction certes un peu complexe mais maîtrisée, son émotion retenue.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Quel tempérament cette Evangelista ! Sa mère vient de mourir, elle vit chez sa tante mais a décidé de prendre sa vie en main. Elle veut retrouver, grâce à son père putatif -qu'elle n'a jamais vu, ne connait pas du tout- son géniteur. Un échange s'engage avec Fernando et la voici partie pour le rejoindre dans le Colorado. Elle n'a que treize ans !! « Ce n'était pas une aventure. Ce n'était pas des vacances, ni une diversion, ni un passe-temps, ni un changement d'air, je partais aux Etats-Unis pour habiter chez Fernando avec un objectif bien particulier en tête : chercher mon père ».
Ces deux là vont apprendre à se connaître. Fernando se dévoilera à la jeune adolescente comme il ne s'est jamais confié. Il déposera son fardeau à ses pieds. Elle découvrira l'homme qui a aimé sa mère et, à travers lui, l'histoire du Brésil.

La gamine passe d'une ville bruyante, bruissante, arborée, luxuriante, humide, colorée à Denver chaude et sèche en été, froide et ventée en hiver, avec peu de verdure, vide, terne.
Ce n'est pas un récit linéaire, il va au fil des pensées d'Evangelista, des « confessions » de Fernando. Jeune homme, il fut activiste, il a combattu au nom d'un idéal gauchiste qui a fait de nombreux morts au Brésil et qui est passé sous silence. Des pages dures, certainement encore plus dures pour les oreilles d'Evangelista.
Evangelista nous parle de filiation, du choix du sol, de l'exil choisi ou subi. Au contact de Fernand, ce père qu'elle s'est choisie et qui la sauve d'une certaine solitude, elle suit le parcours de sa mère jusqu'à retrouver sa grand-mère et… trouver son propre chemin.

Bleu corbeau est plein de la vitalité d'Evangelista. Adriana Lisboa d'une écriture délicate et fine transmet les émotions sans avoir à nous faire sortir les mouchoirs, ce que j'apprécie énormément. Elle sublime le quotidien de Fernando, Evangelista, Carlos. Pas de super-héros dans ce livre, tout est juste, justement écrit. Les personnages sont humains, pas geignards, ils essaient de vivre le mieux possible.

Un très bon roman fin, séduisant, fort bien écrit, comme je les aime.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Ce sont de nouveaux paysages et une nouvelle expérience du Brésil que nous propose Adriana Lisboadans ce roman. Ici, pas de drogue, de prostitution, de favelas,... au contraire, on suit le quotidien d'une jeune adolescente qui vient de déménager dans le Colorado. Lorsque sa mère, brésilienne, meurt, Evangelina dit Vanja se lance sur les traces du père qu'elle n'a jamais connu. Petit à petit, elle va reconstituer son histoire, fouiller le passé de sa mère et celui des hommes qu'elle a connus. de Londres aux Etats-Unis en passant par le Brésil, on découvre petit à petit le passé souvent douloureux des adultes qui entourent Vanja. le roman d'Adriana Lisboanous rappelle ainsi que le Brésil ne se résume pas aux favelas et la violence mais est aussi marqué par la guérilla et l'immigration. L'auteur nous rappelle ainsi que la difficulté que l'on peut ressentir à se construire, à se définir et à trouver son identité n'a pas de frontière : elle est universelle. Comment se définissent les latinos-américains qui ont immigré aux Etats-Unis ? Quelles sont les différences entre les générations ? Dans une écriture à la fois calme, nonchalante et alourdie par les épreuves du passé, l'auteur revient sur l'histoire d'une génération et aborde le thème fondateur de la quête de l'identité pendant l'adolescence. Un roman tout en finesse et en délicatesse, qui touche et marque sans en avoir l'air.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Je terminais un livre avec le Garçon Nommé Corbeau quand j'ai reçu, via la Masse Critique, Bleu Corbeau: la transition était faite.

Le format, la couverture et le typographie m'ont été agréables; je ne connaissais pas cette maison d'éditions.

En avant propos une explication géopolitique du contexte et/ou de la région auraient pu être ajoutées, pour informer et éduquer le lecteur.

En partant en quête de son père une adolescente tout juste orpheline de mère part sur les route d'une époque tumultueuse de l'histoire de ses parents entremelée à celle de son pays.
Cependant Evengelina est davantage la vitrine qui cache le héros. L'auteure a su donner à son second couteau, Fernando, la profondeur, la richesse et la discrétion suffisantes pour être la clé de voûte du roman. Sans lui le roman aurait eu moins d'attraction.

Une belle découverte et un sujet à creuse, celui des Guérilleros brésiliens. Merci Babelio!
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Adriana Lisboa est née en 1970 à Rio de Janeiro où elle a passé la majorité de sa vie. Elle a vécu en France et partage aujourd'hui son temps entre le Brésil et les Etats-Unis. Après des études de musique et de littérature, elle devient enseignante puis auteur et traductrice. En 2001, elle publie Des roses rouge vif, roman salué par la critique qui l'élève au rang des auteurs les plus importants de la nouvelle génération littéraire brésilienne. Bleu corbeau vient d'être publié en France.
Après la mort de sa mère Suzana, Evangelina toute jeune fille de treize ans, décide de quitter Rio où elle vit chez Elisa la demi-soeur de sa mère, pour les États-Unis et d'y retrouver son père. En compagnie de Fernando, l'ex-mari de sa mère, et d'un petit voisin salvadorien, Carlos âgé de neuf ans, elle se lance dans une sorte de road movie entre le Colorado et le Nouveau Mexique. Voyage physique mais aussi dans le temps et la mémoire, puisque l'enfant découvrant le passé se construira pour affronter le futur.
Je n'en dis pas plus car toute la beauté du roman tient dans sa construction et son écriture. Construction faite d'ellipses et de non-dits avant que des révélations postérieures ne viennent éclairer le lecteur et le sortir petit à petit de son ignorance voulue par l'auteure. Ecriture ensuite, tout en délicatesse et maîtrise parfaite, un roman joliment écrit, sans excès d'émotions de quelque nature qu'elles soient.
Si les émotions sont bien là et le lecteur les ressentira, l'écrivain ne les transcrit pas noir sur blanc, c'est son talent et la grande réussite de ce livre. Car il est question ici d'un retour sur le passé et l'histoire récente du Brésil, du coup d'état militaire et de la guérilla révolutionnaire qui agitèrent le pays durant une vingtaine d'années entre 1964 et 1985, par le truchement de Fernando, acteur alors, de la lutte résistante ; mais aussi du présent avec cette enfant qui cherche à connaître son père et découvrira sa famille au travers des récits des uns et des autres. Adriana Lisboa nous épargne les larmes ou les scènes pénibles, tout n'est que suggéré et nous sommes assez adultes pour lire entre les lignes, mettre des images sur ce qui n'est pas expressément dit.
Evangelina est la narratrice, ce qui autorise l'écrivain à utiliser un ton léger fait d'humour doux et de fausse naïveté pour dire des choses graves. La petite s'interroge et pose des questions mais sans jamais insister, philosophe malgré son jeune âge, « Après tout, quand les gens ne me fournissaient pas les détails, j'avais le droit moral de me les fournir moi-même ». Evangelina n'a pas de préjugés, les gens sont ce qu'ils sont, d'où qu'ils viennent et elle les prend ainsi. Adriana Lisboa aborde aussi le sujet du déracinement et de l'émigration, Evangelina son héroïne a deux nationalités, parle anglais à l'école, portugais à la maison et espagnol avec les voisins, quant à Carlos le salvadorien, il peine à parler anglais.
Un très beau roman, tout en finesse et subtile écriture. Un de ces romans comme je les aime, où l'auteur ne cherche pas à éblouir son lecteur avec une histoire extraordinaire ou un style se vantant d'être innovant, un de ces livres qu'on referme en se disant, quel beau et bon moment de lecture.
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A treize ans, Evangelina décide de quitter Rio pour rechercher son père. Sa mère vient de mourir et sa nouvelle vie se déroulera aux Etats-Unis là où elle est née. L'ex-mari de sa mère Fernando habitant dans le Colorado se propose de l'héberger et de s'occuper d'elle.

La quête son père n'a rien de commun car Fernando l'a reconnue officiellement à sa naissance même s'il n'était pas son père biologique. Ils ne connaissent pas, seuls les souvenirs de la mère d'Angelina les unit. Fernando est peu bavard et tranquille. Evangelina a du mal à s'imaginer qu'il a été un guerillero au pays et qu'il a dû par la suite s'exiler. Tous deux cherchent, fouillent le passé et recoupent des informations pour tenter de localiser le père d'Evangelina. Carlos un petit garçon salvadorien dont les parents sont en situation irrégulière et voisins de Fernando multiplie les prétextes pour passer du temps avec Evangelina. Et c'est ainsi que Fernando, Evangelina et Carlos vont prendre la route et croiser en chemin des personnages attachants.

Ce livre sur l'identité, les origines, la construction de soi mêle habilement l'exil, l'histoire du Brésil et les racines de chacun.Cette histoire racontée par Evangelina permet d'écouter ses questions mais aussi ses souffrances, ses doutes. Un roman où la tolérance a une part belle et qui a su me pincer au coeur...
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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J'ai été très touchée par ce livre qui donne à réfléchir sur ses racines, sur les liens du coeur et les liens du sang sur fond de road-trip entre le Brésil et l'Amérique
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lire Bleu Corbeau est une expérience forte de lectrice: l'évocation de l'enfance brésilienne de l'auteure narratrice est rédigée de façon originale: l'écriture est souvent marquée par des tournures exprimant le doute, sur elle même, sur autrui, sur les faits et aléas de l'histoire; en arrière plan des flashs sur la guerrilla d'Araguya des années 70 au Brésil, finalement assez peu connue ici, donne un relief historique à cet épisode de la résistance contre la dictature militaire de ce pays; ces incertitudes et cette trame d'une histoire quasiment effacée font de ce récit un moment précieux à ne pas manquer!
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