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Citations sur L'ordre naturel des choses (10)

Je n'ai pas envie d'épouser des bouffées de chaleur ménauposiques, des kystes d'ovaires, des mains parsemées de taches de vieillesse, des amies impliquées dans de tortueuses histoires d'amour avec des notaires dont le stimulateur cardiaque fait cliqueter des passions électriques sous le Damart. Laisse-moi rester à Alcântara sur un coin de ton lit comme un animal inoffensif, laisse-moi bavarder avec ton sommeil, laisse-moi mourir d'amour pour toi comme les légionnaires voulaient mourir pour la Patrie avec leur fusil sans culasse et leur pistolet de carnaval, marchant à la rencontre des Russes en s'évanouissant de terreur...
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Le jour, je vois les pigeons de ma fenêtre, paralytiques et désœuvrés, qui mitonnent leurs misères au soleil, et la nuit j'assiste au calvaire des petites, les pauvrettes, qui arpentent le bitume en bas, dans un sens et dans l'autre, sur l'Avenue, entre deux infections des ovaires et un avortement chez la faiseuse d'anges de Loures, dans un sous-sol tapissé d'images saintes qui pue le poisson grillé, avec une vieille qui gémit dans un coin.
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La ville est pour moi une Grande Ourse de cabinets de consultations avec l'étoile polaire de l'ophtalmologue au Rossio, dans l'immeuble d'une agence de voyages qui promet les Bermudes aux cataractes qui embrument mes pupilles incapables de déchiffrer les lettres sur l'écriteau au mur qui diminuent petit à petit comme la nostalgie que j'ai de toi, pour se diluer dans les minuscules voyelles de l'oubli définitif.
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L'idée m'est venue qu'il y a des moments, mon amour, quand je ne suis pas avec toi, au travail, pendant le déjeuner, dans le vestibule au travail, sur les photocopies que je tamponne, dans l'autobus du retour, où je découvre sur mon corps, dans mes vêtements, dans mon haleine, l'odeur de chrysanthème que tu dégages, si bien que je me sens aussi proche de toi que si je t'habitais, comme si tu étais, répondant à mon plus cher désir, ma seule nourriture, mon pays, ma ville, mon foyer, comme si ton sang illuminait ma voix et que je marchais dans la Quinta do Jacinto, guidé par l'encens de tes yeux, à la rencontre de la jeune poitrine qui m'attend.
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...les clochettes des cabris tintinnabulaient dans la chapelle sans images, réduite à trois murs calcinés et à un bout d'autel, avec une nappe, submergé par les plantes grimpantes ; je regardais la nuit avancer de dalle funéraire en dalle funéraire, coagulant les bénédictions des saints en taches de ténèbres.
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Ce qui m'a d'abord impressionné dans la Calçada do Tojal ç'a été l'absence de la mer, remplacée par le bruit des arbres et par le tintinnabulement de pétales des plantes grimpantes. Un silence qui sentait le chat siamois et le napperon en dentelle stagnait dans les corridors et provenait de l'eau des vases que personne ne changeait, des rais de lumière surgissaient de sous les portes, révélant les dessins du tapis de couloir au premier étage où étaient situées les chambres, chacune avec sa coiffeuse et une odeur de biscuit et de tilleul.
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Je n'ai pas connu la famille de ma mère avant l'âge de six ans, Iolanda, ni l'odeur des châtaigniers que le vent de septembre apportait de la Buraca, avec les brebis et les chevreaux qui franchissaient la Calçada en direction du cimetière abandonné, aiguillonnés par un vieillard en béret et par les voix des morts.
Aujourd'hui encore, mon amour, couché dans mon lit en attendant l'effet du valium, je sens de nouveau un ornement de sépulture me meurtrir la jambe comme les soirs d'été où je m'étendais dans un quartier de caveaux en ruine, à la recherche d'un peu de fraîcheur, j'entends l'herbe des tombes dans le drap, je vois les séraphins et les Christs en plâtre me menacer de leurs mains brisées...
(Incipit)
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Je tombe comme tombent les arbres et tombant je tombe comme les feuilles et légères les ombres tombent discrètement et je les entends pleurer et parler avec moi et je ne peux pas répondre pendant que je tombe car si je répondais que dirais-je sinon que je m'abats comme se sont abattus autrefois mon père ma mère mon mari soudain silencieux et immobiles et blancs comme la lumière dans cette maison si blanche au-dessus des meubles blancs les miroirs renvoient leur silence et leurs larmes et demain ils monteront avec moi là-haut et sans autres paroles que celles du prêtre ils tourneront mon visage vers le soleil.
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Avec de la Foi et une Pédagogie appropriée, même l'esprit le plus rebelle se soumet, mon lieutenant-colonel.
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Je n'ai pas connu la famille de ma mère avant l'âge de six ans, Iolanda, ni l'odeur des châtaigniers que le vent de septembre apportait de la Buraca, avec les brebis et les chevreaux qui franchissaient la Calçada en direction du cimetière abandonné, aiguillonnés par un vieillard en béret et par les voix des morts.
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