Citations sur Essai sur l'entendement humain. : Livre IV (12)
J'affirme que l'on a connaissance de sa propre existence par intuition, de l'existence de Dieu par démonstration et des autres choses par sensation.
Je me demande si avec les facultés dont on dispose, on sera jamais capable de pousser beaucoup plus loin la connaissance générale [...] en cette matière...
Si la connaissance de nos idées s'arrête à ces fantaisies et ne va pas plus loin, alors qu'on vise à quelque chose de plus, nos pensées les plus sériuses seraient à peine plus utiles que les rêveries d'un cerveau fou.
Y a-t-il aussi extravagant que les fantasmes de cerveaux humains ? Où est la tête qui n'a pas en elle des chimères ?
Une autre grande cause d'ignorance est le manque d'idées que nous sommes capables de recevoir.
Il y a des choses nombreuses que l'on ignore par manque d'idées...
Un homme mort ne peut avoir en lui une âme vivante.
La vérité au sens propre du terme me semble donc ne rien signifier d'autre que l'union ou la séparation des signes selon que des choses signifiées par eux concodent ou non les unes dans les autres.
D'où l'on peut noter que la certitude générale ne peut jamais se trouver, si ce n'est dans les idées : chaque fois qu'on la cherche ailleurs, dans l'expérimentation ou les observations extérieures, la connaissance ne dépasse pas les cas particuliers. C'est la contemplation de nos idées abstraites propres qui seule peut fournir une connaissance générale.
Je laisse à d'autres le soin de considérer si les maximes dont il est question dans le chapitre précédent ont pour la connaissance réelle l'utilité qu'on leur attribue généralement.