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Critique de latina


"- Nous ne saurons jamais avec certitude ce que pense vraiment quelqu'un d'autre. Tout comme personne ne peut connaitre nos pensées aussi intimement que nous.
- C'est pour ça, je suppose que les gens lisent des romans. Pour savoir ce qui peut se passer dans la tête d'autres individus.
- Mais tout ce qu'ils découvrent, en réalité, c'est ce qui s'est passé dans la tête de l'auteur. Il ne s'agit pas d'un vrai savoir".

Nous voici au coeur du roman de David Lodge mettant en scène un microcosme décrit avec humour et autodérision, l'université, et où les deux personnages principaux sont un spécialiste en sciences cognitives et une romancière.
Ralph Messenger, cinquante ans, marié avec enfants, scientifique responsable à l'université de Gloucester (fictive), grand coureur de jupons, fait la connaissance de la romancière londonienne Helen Reed, la quarantaine et veuve depuis peu, chargée du cours de création littéraire pendant un semestre.
Tous deux intelligents et lucides, ils entameront des conversations très intéressantes sur la conscience, domaine dans lequel ils excellent, chacun dans leur partie – opposée – évidemment.
Cela donne lieu à un vrai débat sur la conscience de soi et tout ce que cela implique : la mort, la croyance en un Etre quel qu'il soit, les émotions comme les larmes et le rire… La science est-elle capable de répondre à toutes ces questions ? « N'y a-t-il pas des domaines de l'humain qui se dérobent à toute méthode scientifique ? Je pense au bonheur, à la tristesse, au sens du sublime, à l'amour… »

Réflexions aussi sur la littérature, le besoin qu'ont les humains de raconter des histoires, « un des outils fondamentaux pour donner un sens à ce qu'ils vivent, et cela depuis la nuit des temps », et particulièrement depuis l'ère du roman, où « les écrivains sont requis d'inventer à chaque coup une nouvelle histoire ».

Mais rassurez-vous, ce n'est pas qu'intellectuel !
Le dada de David Lodge, c'est la société gravitant autour de l'université : les professeurs, les élèves, mais aussi les épouses, les maitresses, les amis, les traitres.
Tout ce petit monde s'agite et nous les observons, grâce à nos deux personnages principaux antinomiques, de manière très complète.
C'est un roman jouissif, où l'intellect rejoint le sensible, où les drames côtoient la raison pure.
Pour moi, c'est un des meilleurs romans de cet auteur, complet et, cerise sur le gâteau, saupoudré d'humour british.
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