En l'absence de Marie, toujours à Montréal, Serge s'occupe désormais de son commerce. C'est qu'il faut bien approvisionner Notre-Dame-des-Lacs, qui manque de tout depuis que son Magasin Général est tombé en déshérence. Malheureusement, ce n'est pas si simple. Les fournisseurs de
Saint-Simon, qui n'accordaient leur confiance qu'à Marie, refusent de faire crédit à Serge. La tension monte au village, scindé en deux camps : ceux qui regrettent Marie (surtout les hommes) et ceux qui sont heureux qu'elle soit partie (surtout les femmes), ne lui pardonnant pas d'avoir « fauté »…
C'est toujours un plaisir de retrouver le pittoresque village de Notre-Dame-des Lacs. Ce tome-ci commence pourtant dans la mélancolie et la tension. Rien n'est plus vraiment comme avant depuis le départ de Marie. Quant à cette dernière, elle continue sa découverte de Montréal et semble s'amuser follement. Ce qui n'est pas le cas de Jacinthe, nostalgique de son village natal.
J'ai bien aimé la comparaison entre les deux lieux de vie et le parallèle entre Marie et Jacinthe. Peu ou pas de dialogues pour nous parler de la grande ville et de leur humeur mais des dessins très explicites, aux détails minutieux. Ils parlent d'eux-mêmes, pas besoin de longs discours.
Visages expressifs, attitudes corporelles… tout est dit.
Le retour au village et la réadaptation prendront aussi plus ou moins de temps pour les deux jeunes femmes et les réactions seront bien sûr différentes.
On apprendra ensuite qui est cet Ernest Latulippe qui donne son nom à l'album.