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C'est un livre très dur, et même indigeste, qui pourra sembler anachronique à certains lecteurs d'aujourd'hui. Il s'agit du témoignage d'Artur London, ancien des Brigades Internationales en Espagne, actif dans la Résistance en France, survivant d'un camp de concentration allemand. C'est un héros - un héros communiste - qui a été nommé vice-ministre des affaires étrangères de Tchécoslovaquie en 1949. Pourtant, un jour de 1951, il est arrêté par la police politique de son pays. Quand il proteste de son innocence, quand il demande quelles sont les charges contre lui, on lui répond: « Nous emploierons des méthodes qui vous étonneront, mais qui vous feront avouer tout ce que nous voulons. Votre sort dépend de nous. Ou vous optez pour des aveux complets pour essayer de vous racheter, ou vous vous obstinez à rester dans la peau d'un ennemi de l'Union soviétique et du Parti jusqu'au pied de la potence ». de fait, tout se passera exactement comme indiqué dès le début.
Treize autres hauts dirigeants tchécoslovaques ont été également arrêtés, parce que Staline et son laquais Gottwald ont froidement planifié cette purge. Artur London se justifie, résiste aux pressions, explique mille fois son parcours; rien y fait. N'importe quoi peut suffire pour "prouver" qu'il est un espion: par exemple, il a reçu des subsides d'une ONG financée par les Américains, après guerre. Les policiers emploient tous les moyens, y compris les plus abjects et les plus grossiers, pour qu'il assume le rôle qu'on a prévu pour lui dans son procès. Dans "Le zéro et l'infini" publié un peu auparavant, Koestler était resté encore très en-deçà de la vérité sur le système répressif dans les pays communistes. "L'aveu" décrit le point extrême du totalitarisme.
Bien entendu, tous les "amis" d'Artur London ont été immédiatement convaincus de sa culpabilité. Seule sa femme Lise, belle-soeur d'un important dirigeant du PCF, croit encore à son innocence et se bat avec une énergie extraordinaire en sa faveur. Mais tout est planifié: un procès a lieu en 1952; les accusés récitent par coeur la leçon que les policiers leur ont apprise, en espérant sauver leur peau. En réalité, presque tous sont condamnés et pendus, Artur London échappe à la mort - on se demande pourquoi. Il sera réhabilité dès 1956.
Dans les années ‘50, tous les régimes criminels instaurés en Europe orientale par Staline ont été soutenus, encensés, présentés comme des modèles par les millions de militants communistes actifs en Europe occidentale. Avec le recul, certains lecteurs se demanderont avec effarement comment cela a été possible. Hélas, tout ceci pourrait encore recommencer, par les effets d'un idéalisme aveugle: qui veut faire l'ange fait la bête...
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Ce livre n'est pas un chef d'oeuvre de la littérature, mais plutôt un témoignage qui nous rappelle à l'humanité. Que l'on partage ou pas les opinions politiques d'Artur London on se reconnaît dans ce témoignage d'un homme détruit, dont on a tenté d'anéantir la dernière chose qui lui reste: sa conscience.
Artur London nous raconte les détails de sa détention tandis que sa femme, Lise London, nous raconte le quotidien des femmes à l'usine.

Ce livre est aussi un document historique, car pour prétendre à la vérité en Histoire il faut confronter la mémoire collective et la mémoire individuelle, or, ce livre insiste sur des points que l'on a tendance à oublier tels que l'antisémitisme, ou encore le mode de vie sovietique basé sur le travail à l'usine, le rôle central de l'État, le traitement des familles des prisonniers.... On en apprend beaucoup sur le quotidien en Union Soviétique.

Ce livre m'a marqué et je compte bien le relire en prenant des notes.
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L'URSS et ses pays satellites d'Europe de l'Est ne comptait pas de grands cinéastes.. Mais néanmoins, les dignitaires avaient besoin de vivre, de croire en des scénario. Alors, sous l'impulsion du plus grand paranoïaque de l'Histoire, Staline, ces pays du joug communistes s'inventaient des histoires. Vice-ministre tchécoslovaque, Artur London est arrêté en 1951, avec ses compagnons d'armes de la Guerre d'Espagne. Pour rien. Mais la pièce doit être représentée dans les règles. Non seulement, London se voit extorqué ses propres aveux, mais devant un simulacre de tribunal, ses tortionnaires lui imposent tout le synopsis, jusque dans la moindre réplique. Le but de ce procès et son instruction préalable est finalement de donner un cadre légal et justifiable aux parts obscures de l'Homme. Fascinant, dérangeant et dur à la fois. Le texte est assez facile à lire et nous donne du mal à définir ce qui est le Pire: Communisme ou Nazisme...
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lu en 2018
Il s'agit du témoignage d'Artur London, ancien des Brigades Internationales en Espagne, actif dans la Résistance en France, survivant de Mauthausen. Marié à une communiste française, complètement engagé dans le parti, il est nommé vice-ministre des affaires étrangères de son pays, la Tchécoslovaquie en 1949. Pourtant, en 1951 il est arrêté par la police politique de son pays. En tout, treize hauts dirigeants tchécoslovaques (presque tous juifs et anciens des brigades internationales) seront également arrêtés et jugés en même temps que lui (procès Slansky) parce que Staline et Gottwald (le président tchécoslovaque) ont froidement planifié cette purge. London se justifie, résiste aux pressions, aux conditions d'interrogatoire, d'emprisonnement et de torture (la faim, le manque de sommeil, les coups) explique mille fois son parcours, mais l'issue était déjà écrite. Après des aveux extorqués et signés, le parti l'accuse d'être bourgeois, sioniste, trotskiste, titiste et espion. Ce qu'il devra dire lors de son jugement comme les autres accusés qui récitent par coeur la leçon que les policiers leur ont apprise, chacun requérant pour soi la peine de mort ! Onze seront condamnés et pendus, incinérés, et leur cendres mélangées dans un sac à patates, et balancées sur la neige. London et deux de ses camarades échappent à la mort, on se demande pourquoi. Il sera réhabilité dès 1956. Un grand nombre de ses "amis" communistes ont été convaincus de sa culpabilité. Sa femme Lise, demande le divorce. Puis, malgré tout, convaincue de son innocence, elle revient en France et se bat avec une énergie extraordinaire en sa faveur. le livre insiste sur des points importants tels que l'antisémitisme, le mode de vie soviétique basé sur le travail à l'usine, le rôle central de l'État, le traitement des familles des prisonniers. Cette autobiographie prouve aussi la désastreuse et mortelle division de la gauche (qui existait aussi pendant la guerre en Espagne) des anarchistes, des titistes, des communistes, des socialistes, des trotskystes, qui se battaient entre eux et s'entretuaient déjà !
Tout ça pourquoi ???
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Vous voulez prendre une grosse claque ? Lisez "l'aveu".
Il y a des choses dont on a entendu parler. on sait que ça a été sal, mais il faut le lire pour comprendre à quel point.
"l'aveu" est la biographie d'Arthur London, communiste, combattant, révolutionnaire, membre des jeunesses communistes à 14 ans (en 1929). Il est déporté en Allemagne en 1944 et survit. pourtant, le pire n'est pas derrière lui.
Devenu vice président de Tchécoslovaquie, il doit affronter la purge du procès de Prague.

Vous pouvez lire une chronique complète sur mon site ci dessous.
Lien : https://chronique-fiction.fr..
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À Prague, en 1951, un haut responsable politique tchécoslovaque se retrouve accusé d'espionnage au profit des États-Unis.

Tout est fait pour lui extorquer des aveux de crimes qu'il n'a pas commis. Brisé par la torture — on l'empêche de dormir et de s'arrêter de marcher — il finit par avouer au tribunal des crimes qu'il n'a pas commis en récitant un texte d'aveux que ses bourreaux lui ont fait apprendre par coeur.

Après sa réhabilitation en 1956, il émigre vers la France et, s'il condamne le stalinisme, il reste fidèle à l'idéal communiste de sa jeunesse.

***

Artur London (1er février 1915 à Ostrava † 7 novembre 1986 à Paris). Issu d'une famille juive, il entre à 14 ans aux Jeunesses communistes, intègre les Brigades internationales en Espagne, et devient résistant en France dès 1940. Il est déporté à Mauthausen en 1942.

En 1949 il est nommé vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie. Il est arrêté en 1951. Il sera l'un des quatorze accusés du procès de Prague en 1952, à qui l'on arrachera des aveux de « conspiration contre l'État » qui se révèleront plus tard fabriqués. Onze condamnations à mort par pendaison, trois à perpétuité, dont Artur London. Artur London sera réhabilité en 1956. En 1963, London quitte la Tchécoslovaquie et s'installe en France ; il y publie Espagne…, ouvrage consacré à la Guerre civile, ce qui est pour lui une façon de réhabiliter les anciens des Brigades Internationales emprisonnés ou exécutés lors des procès de Prague, Budapest et Sofia, et en 1968, il publie L'Aveu dont Costa Gavras réalisera le film du même nom en 1970.

Sa femme: Lise London, née Lise Ricol, est la belle-soeur du dirigeant du PCF Raymond Guyot.

Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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