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Critique de lafilledepassage


Le talon de fer, c'est ainsi qu'Ernest Everhard désigne le système capitaliste qui écrase le prolétariat dans l'Amérique des années 1900 : « vos coeurs sont aussi durs que les talons avec lesquels vous marchez sur la figure des pauvres ». Ernest Everhard est fréquemment invité dans les salons d'un vieux professeur de physique aux idées progressistes, où le jeune socialiste côtoie la classe moyenne, les intellectuels et les hommes d'Eglise.

Alors oui j'ai énormément de sympathie pour le socialisme et pour le jeune Everhard. Et donc j'applaudis à deux mains les discours du jeune homme, mais je dois avouer que malheureusement il n'y a pas de quoi crier au chef d'oeuvre littéraire, avec ce talon de fer. Ah il me faut être honnête même si cela est douloureux d'égratigner une idole qu'on a admirée … Et ça me fait d'autant plus de peine que je partage les opinions politiques de Jack London, mais le choix « artistique » du roman écrit dans un futur idéalisé de plusieurs siècles, principalement construit autour des faits journalistiques, de notes historiques en bas de page et de longs discours dessert tout à fait la cause socialiste. Ce cher Jack aurait mieux fait d'écrire un roman d'aventure, ce qu'il fait avec beaucoup de maestria par ailleurs, pour défendre ses opinions. Un peu à l'instar de Zola, de Hugo, de Steinbeck, et, dans une moindre mesure, de Tourgueniev (je pense évidemment à ma lecture récente de « Pères et fils»), qui ont tous fait le choix de raconter une (belle) histoire, de donner corps et âme à leurs opinions afin de les communiquer et peut-être de mieux les partager.

Les seuls passages que j'ai appréciés sont ceux où London nous plonge au coeur de l'action, càd le témoignage de l'accident de Jackson, un ouvrier qui a empêché une avanie de machine au sacrifice de son bras, sans obtenir ni dédommagement ni reconnaissance du patron. Et aussi le très apocalyptique épisode de la Commune de Chicago. On retrouve alors le grand Jack London, celui des aventures humaines pour la survie, dans le Grand Nord, dans les mers du Sud ou dans un monde post-catastrophe planétaire.
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