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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la lecture du très beau premier chapitre présentant Ingrid Bergman en actrice passionnée cherchant à (re)devenir une icône passionnante, et faisant subtilement référence à de grands classiques, j'étais sûre d'une chose: la lecture serait belle, fluide, et profonde.

Sur fond de cinéma d'après-guerre, la plume de l'auteur nous conte cette histoire d'amoureux du septième art, et de passions tumultueuses. Passion, extravagance, audace et exubérance étant les maîtres mots de ce roman, nous ne pouvions que nous trouver face à des émotions et des sensations exacerbées allant de jeux de séduction en trahison, de décadence en explosion au sommet, de recherche de perfection en échec rebondissant.

Et les événements s'enchaînent, voire se déchaînent, tout coule de plume aisément si bien que le lecteur ressent le travail de recherche de l'auteur de part la sensation de témoignage, de récit de vie.

La réalité (presque) romancée de cette histoire d'amour qui a fait scandale ne peut qu'emporter le lecteur loin dans l'univers cinématographique et euphorique des personnages.

Ce récit est une réussite pure et simple ponctué de si jolies phrases dont celle qui m'a le plus interpellée:

"La fin d'une histoire d'amour, c'est une liste de choses qu'on accomplira plus ensemble"
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Trois monstres sacrés. Et de sacrés monstres. Deux icônes : Ingrid Bergman, la suédoise "américanisée" au faîte de sa gloire après Jeanne d'Arc et Les amants du capricorne ; Anna Magnani, la louve romaine, l'héroïne courageuse de tout un peuple. Et un réalisateur qui est devenu le pape du néo-réalisme après avoir dangereusement flirté avec le fascisme : Roberto Rossellini. Un triangle amoureux tordu va se mettre en place à partir du moment où Ingrid a décidé de respirer un autre air que celui de Hollywood et qu'elle a été séduite par cet italien dont elle s'apercevra un peu tard qu'il est aussi mythomane que manipulateur. Dans L'année des volcans, François-Guillaume Lorrain raconte précisément les relations tumultueuses de ce trio infernal en 1949, moment charnière où Roberto quitte l'une pour l'autre et où se tournent, à quelques kilomètres de distance, dans les îles Eoliennes, deux films au script pratiquement identique : Vulcano et Stromboli. Lorrain est sur tous les fronts et le "roman" sidère par son abondance de détails et son acuité psychologique. Parce qu'elles ont un gros ego, nos trois stars, et une sensibilité exacerbée, quoique pour Rossellini, il est permis de se demander jusqu'à quel point il mystifie son monde. Entre vaudeville et tragédie grecque, L'année des volcans virevolte sans jamais paraître essoufflé. Ce serait un scénario de film, on dirait que c'est un peu "trop". Mais c'est pour une très grande partie la réalité des faits et ce n'est jamais assez jusqu'à "l'excommunication" de la Bergman et le statut de suppliciée de la Magnani. Dans ce tsunami événementiel et émotionnel, quelques seconds rôles font des apparitions remarquées : Capa, Selznick, Hughes, Fellini, Dieterle, etc. Dire que ce livre est jubilatoire pour les cinéphiles est un euphémisme. Mais il le sera aussi, pas de doute là-dessus, pour ceux qui ne voient dans Bergman, Magnani et Rossellini que des figures en noir et blanc, d'un lointain passé.

Merci à Babelio pour l'envoi du livre. Grazie mille.
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C'est le récit d'un triangle amoureux. Mais les protagonistes de celui-ci ne sont pas n'importe qui. Ce sont trois monstres sacrés du cinéma de la première moitié du XX° siècle. Il y a l'homme, un Romain, le père du néo-réalisme, Roberto Rossellini. Sorti en 1945, son film "Roma città aperta" a réveillé le cinéma italien et lui a donné un nouvel élan. Il a également révélé une actrice, une femme qui se blesse lors des prises de vue, un tempérament furieux et jaloux, Anna Magnani. Romaine comme Rossellini, elle est également sa maîtresse et sa muse. Mais le réalisateur est volage, instable, dilettante. Si bien que quand il apprend que son film a ébloui une star hollywoodienne, Ingrid Bergman, il prévoit de faire un film, puis d'en faire sa maîtresse. L'actrice, d'origine suédoise, est comme le Mont Erebus, de la lave sous la glace. Tout est mis en place pour une série de scènes tantôt cocasses, tantôt grotesques, voire lamentables.
Du 4 avril au 2 août 1949, Rossellini tourne "Stromboli" avec Bergman, une film âpre sur les différences sociales et culturelles entre une réfugiée et son époux italien. Très vite, la presse à scandales ayant vent de leur liaison envahit l'île.
De son côté, Anna Magnani, pressentie pour le rôle, se retrouve délaissée par le réalisateur. Elle met en place le tournage de "Vulcano" au même moment, mais sur une autre île, avec William Dieterle comme réalisateur.
Le premier film est considéré comme un chef-d'oeuvre du cinéma italien, si ce n'est mondial, tandis que le second n'est connu que des cinéphiles.
Au-delà de l'aspect historique, ce roman est avant tout une chronique des années 50, d'une période où l'adultère était un scandale, où les femmes s'entre-déchiraient pour un homme sur la scène publique, chacune avec son film. Il existe d'ailleurs un livre italien "La Guerra dei Vulcani" (2000) qui raconte déjà cette histoire, mais avec moins de profondeur psychologique, me semble-t-il.
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Beau récit de la rencontre entre l'actrice Ingrid Bergman et le réalisateur Rosselini sous le regard courroucé d'Anna Magnani, amante délaissée de ce dernier. la situation devient d'autant plus explosive que les 2 actrices tourneront en même temps un film dans les îles éoliennes à quelques encablures l'une de l'autre, la première "Stromboli" sous la direction de Rosselini, la seconde "Vulcano", sous la direction du moins connu Dieterle. Métant rendu en vacances il y a un an sur ces 2 îles, j'avais eu connaissance de cette histoire incroyable et j'ai vu les 2 maisons où les deux femmes avaient résidé durant ces tournages mouvementés.
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Ce roman met au premier plan le réalisateur de cinéma italien Roberto Rossellini et les histoires d'amour qu'il a eu avec deux femmes que tout oppose: l'actrice italienne flamboyante Anna Magnani et la beauté suédoise, égérie des studios d'Hollywood, Ingrid Bergman.
Imaginant les relations vécues entre le cinéaste et ces deux femmes, François Guillaume Lorrain livre à ses lecteurs un récit passionnant du début à la fin, intégrant des faits réels et les portraits psychologiques tout en demi-teinte de ces femmes concurrentes malgré elles. On y découvre un Rossellini séducteur (caractéristique des stéréotypes attribués à l'homme italien), habité par son art, manipulateur mais aussi brisé par la perte de son jeune fils et qui renaitra avec la naissance de l'enfant qu'il aura avec Bergman. Parallèlement, les lecteurs découvrent, par l'alternance des chapitres, les vies et ressentis des deux actrices, la mélancolie de Bergman comme la rancune et la passion de Magnani.
Leur projet commun: tourner un film sur la même île volcanique, décor ô combien cinématographique pour Rossellini comme pour William Detierle. La concurrence entre les deux femmes s'accentue donc avec le début du tournage de "Stromboli" et "Vulcano". Les magazines sensationnalistes relaient les rumeurs, la population locale s'entiche des ces actrices, chacune ayant leur caractère et leur admirateurs.
Un roman passionnel, se lisant avec plaisir, qui donne évidement envie de (re)découvrir la filmographie de Rossellini et de Bergman, et surtout ce fameux film "Stromboli".
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« L'année des volcans » est l'incroyable histoire de ce trio infernal qui en moins d'une décennie aura fait plus de gros titres dans les médias que la guerre froide et la création de l'Europe réunies. Rossellini, Magnani, Bergman… trois noms dont on ne retient à ce jour que l'immense talent devenus une sorte d'icônes du 7ème art quelque peu poussiéreuses. A l'époque pourtant il en était tout autrement. Rossellini, un être ambigu, est le réalisateur fer de lance du néoréalisme italien. Anna Magnani, son interprète, sa muse, sa maitresse attitrée est une actrice au caractère trempé à la nitroglycérine. Quant à Ingrid Bergman, l'actrice proprette, la star venue tout droit de Suède a su, avec l'appui d'un Selznick, bouter la Divine Garbo hors de Hollywood, la précipitant dans une retraite presque forcée à la Miss Havisham…
C'est d'ailleurs Bergman qui, sans avoir l'air d'y toucher, déclenchera les hostilités. Las des grands studios, elle se manifeste auprès de Rossellini lui quémandant un rôle, tout en rêvant d'ailleurs et surtout d'une autre vie. Ce film sera « Stromboli » promis un temps à la Nanarella (Magnani). La guerre des volcans est déclarée, donnant naissance à deux films presque identiques, puisque la maîtresse bafouée décide pour se venger, et avec l'appui de l'appareil hollywoodien, tourne « Volcano » sur l'île du même nom située à quelques encablures de « Stromboli ». Les vies vont alors basculer…
En 2013, dans son documentaire « La guerre des volcans », Francesco Patierno retraçait déjà ce combat très « people », pas si anecdotique que cela. Ici, François Guillaume Lorrain s'en délecte, mais surtout l'utilise pour recomposer une société d'après-guerre de Hollywood à l'Italie, à travers ses mécanismes moraux, spirituels, sociaux voire sentimentaux. le maccarthysme naissant, l'Italie pas tout à fait remise de ses blessures de guerre ni de ses vieux démons, le rôle prépondérant que prendront les médias sont autant de sujets traités en filigrane. A cela, il faut ajouter une approche fine des « acteurs » de ce drame. On sent un travail de recherche en profondeur pour coller le plus possible à la réalité de l'époque.
Enfin, ce roman traversé par la passion, est extrêmement bien construit et d'une écriture très fluide. le suspens y est ménagé et l'on à peine à quitter un chapitre sans vouloir entamer l'autre dans la foulée, ce qu'on ne manque pas de faire. Et l'on se surprend à le finir très vite, à regret.

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Stromboli c'est une île, un volcan mais c'est surtout un film celui qui immortalise l'histoire d'amour sulfureuse entre le cinéaste Roberto Rosselini et l'actrice Ingrid Bergman. L'année des volcan c'est l'histoire de ce film mais aussi du cinéma de l'après guerre et c'est un bonheur ! François Guillaume Lorrain connait son sujet , il rend grâce à tous les personnages et ne perd jamais le fil d'un récit romanesque calqué sur la réalité.
Nous sommes en 1948, Ingrid Bergman est déjà au sommet de sa gloire, blonde héroïne hitchcockienne, elle symbolise pour les américains la pureté (vierge !) de Jeanne d'Arc. Quand elle voit à New York, Rome ville ouverte, elle a un coup de coeur, elle écrit ce cinéaste inconnu qu'est Rossellini. Lui, c' est un réalisateur inspiré, travaillant sans scénario, avec des gens du peuple, ouvrant la voie au réalisme italien très loin du cinéma apprêté d'Hollywood. C'est aussi un homme à femme et l'amant de la gigantesque Anna Magnani incarnation vivante de Rome. Ces deux forment un couple fantasque, Nanarella (petit nom de Magnani) peut battre un Rosselini se cachant sous les lits mais renonçant jamais à ce qu'il veut. Toujours est-il que Roberto va quitter Anna ; désespérée, elle va accepter de tourner Vulcano une sorte de réplique à Stromboli. Ainsi, simultanément, sur deux iles éoliennes très proches, se tournent 2 films avec pour décor un volcan. Cependant, que la presse internationale se déchaine contre le couple maudit Bergman/Rosselini, que le maccarthisme fait rage aux E.U, Bergman tombe enceinte de Rossellini lequel filme un chef d'oeuvre. Bergman aura 3 enfants de Rosselini, finira par en divorcer, retournera à Hollywood qui s'excusera de l'avoir blacklistée. Tout le monde est mort à présent, reste les passions, le talent, ces images magnifiques de Bergman au sommet du volcan, cette violente pêche au thon (que les deux cinéastes devront filmer en même temps !). Ce roman qu'on pourrait dire historique n'est jamais brouillon, ni voyeur, ni excessif... il est juste passionnant !
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Italie, à la fin de la guerre Rossellini vit une aventure douloureuse avec l'actrice Anna Magnani. Elle esr hystérique et n'hésite pas à le frapper. Rossellini reçoit une lettre d'Ingrid Bergman qui aimant ses films voudrait travailler avec lui. Il la rencontre, le coup de foudre est immédiat. Anna le quitte au grand soulagement de Rossellini, mais Ingrid est mariée et son mari fera tout pour qu'elle ne divorce pas. Rossellini tourne avec Ingrid tandis qu'Anna tourne avec des américains à quelques kilomètres d'eux. Trois vies, trois amours, le cinéma, la haine entre scénaristes, la rivalité des actrices, font de ce livre une formidable ode au cinéma après guerre.


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Passion, cinéma et volcans, un cocktail follement romanesque !
Une immersion dans le monde du cinéma d'après-guerre, avec tous les ingrédients du plaisir romanesque : de l'amour, des rivales, des scandales, et un décor incroyable qui agit sur les protagonistes. Aussi instructif que réjouissant.
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Beau récit de la rencontre entre l'actrice Ingrid Bergman et le réalisateur Rosselini sous le regard courroucé d'Anna Magnani, amante délaissée de ce dernier. la situation devient d'autant plus explosive que les 2 actrices tourneront en même temps un film dans les îles éoliennes à quelques encablures l'une de l'autre, la première "Stromboli" sous la direction de Rosselini, la seconde "Vulcano", sous la direction du moins connu Dieterle. Métant rendu en vacances il y a un an sur ces 2 îles, j'avais eu connaissance de cette histoire incroyable et j'ai vu les 2 maisons où les deux femmes avaient résidé durant ces tournages mouvementés.
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