Le premier bout-à-bout avoisina les cinq heures. Neuf mille mètres de pellicule. Une matière hautement inflammable qu'aucune compagnie n'accepta d'assurer. Pour l'entreposer, Selznick commanda une chambre froide dont il fit, par prudence, régulièrement arroser les toits.
Chaque matin, je me lève en espérant qu'un manuscrit ne me fera pas regretter de m'être levé. C'est comme aux cartes. On les ramasse, le cœur battant.
Quand elle (Joan Fontaine) commença à parler d'un roman qui l'avait enthousiasmée, il crut le moment arrivé.
- Laissez-moi deviner : Gone with the Wind ?
- Non, Rebecca. De Daphné du Maurier. Vous connaissez ?
s'ils* pensaient régner sur les rêves de l'humanité, leur propre rêve se résumait à l'espoir que leur prochain film leur rapporte davantage que le précédent.
* les fondateurs des studios hollywoodiens dans les années 30
Ces gens-là s'embrassaient et se trahissaient d'un même élan.
Le souvenir de Gone with the Wind ne la quittait pas : un livre des illusions, des rendez-vous manqués, des perpétuels contretemps.
Le septième art n'obéissait pas aux mêmes règles que le théâtre ou le musical : il était plus réaliste et la caméra grossissait le moindre détail.
Lathan distinguait deux catégories d'auteurs. Les impatients, qui vendaient un manuscrit sans en avoir écrit la moindre ligne, et les réticents, qui trouvaient toujours un prétexte pour ne pas le lâcher.
Mais pour les Noirs, les producteurs recherchaient certains profils bien précis : les hommes devaient être frêles et élancés, les femmes grassouillettes et exubérantes, et tous devaient avoir l'air idiot ou docile.
L'à-valoir de dix mille dollars parut à la romancière extrêmement généreux. L'une des clauses précisait qu'elle disposait des droits cinéma; Macmillan n'avait pas jugé bon de les conserver. Qui aurait l'idée saugrenue d'adapter une fresque aussi touffue.