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EAN : 9782848864938
176 pages
Lucien Souny (11/04/2015)
4/5   3 notes
Résumé :
De retour dans son village après de brillantes études, un jeune homme d’excellente famille est contraint à commettre un acte de violence extrême, sans lequel il aurait été rejeté par les siens et n’aurait pu continuer à vivre. Avec la bénédiction respectueuse des villageois, il se réfugie dans le maquis. Il y est ravitaillé par une lointaine cousine, jeune et jolie, dont il aura un fils, et y rencontre un berger illettré, en rupture sociale, qui deviendra son ami. U... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J' oublie le matin du jour de la dernière « Masse critique », à tout hasard j' ouvre tardivement la liste des ouvrages encore disponible… Apparaît « Les sources de la nuit » un roman concernant la Corse et ses habitants, quelle aubaine, me dit-je, si je le reçois. Et je le reçois !
Et là, je passe de bonheur en bonheur:
Après des dédicaces personnelles, deux citations ouvrent le livre, dont « le degré zéro de l'écriture » de Roland Barthes. J'en détiens un exemplaire complétement débroché, incomplet, défraichit, froissé et annoté, tant je l'avais lu et relu au cours de mon adolescence… On est en plein terrain de connaissance!
Outre cela, maintenant deux de mes livres concernent l'exil dans le maquis d'un criminel d'honneur, l'un, « La fuite aux Agriates » de la plume d'une femme de lettres, Marie Ferranti, et l'autre, d'un homme de lettre: Jacques Lovichi. Bref voilà deux livres à relire d'urgence en plus de « Les Sources de la nuit ».
Venons-en à nos moutons. Tout d'abord le lecteur est averti qu'il s'agit d'un journal, ce qui libère l'auteur de tout jugement sur ce qui est dit et de toute forme romancée: un journal n'est en soi qu'une libération sans contrainte, car principalement destinée à poser ses propres souvenirs sur la page, avant que l'âge ne les efface petit à petit. Ceci étant pour l'auteur fictif. En ce qui concerne le lecteur, son regard, devenu naturellement pudique, particulièrement sur les réflexions « morales » qui émaillent le texte est inconsciemment mis en éveil. le texte en soi d'un journal est vide de travail de l'écriture et par là même de style, ce qui lui donne une légèreté même dans les récits les plus dramatiques.
La lecture avance dans ce journal: des clans corses avec leurs us et coutumes, et puis, là au milieu, l' espoir du clan le plus puissant, brillant candidat au certificat d'études, envoyé à l'université de Pisa.
Le retour au village n'est pas facile, il a droit à de gentilles moqueries pour sa maladresse dans le jardinage, et puis petit à petit, les noises à répétitions, qui n'en finissent de le provoquer de plus en plus violemment: son chien est tué, la goutte qui fait déborder le vase et qui l'amène au crime commis en pleine sortie de la messe sur le parvis-même. Il abat de deux balles Jean-du-Curé, frère du curé, qui tardait à sortir de l'église! Dans la confusion, une main saisit brusquement son bras, celle d'un vieux voisin qui lui dit : -Comme tu as tardé !
Enfin la fuite dans le maquis, « le Palais vert ». Son journal, là, prend toute sa signification. Il s'organise une nouvelle vie. Une jeune femme, Saveria, vient régulièrement l'approvisionner, sa seule compagnie. Il découvre aussi qu'un autre homme vivait dans les mêmes conditions que lui. Marie-Jean, un berger qui n'accepta pas une dette apocryphe car contraire à l'usage des lieux… Après altercation, chacun sorti son arme et tira : le vieux berger à fait mouche droit dans l'oeil du tenancier de l'estaminet.
Petit à petit le vieux berger vint à rendre visite à l'auteur de ce journal. Il découvrit que Saveria, elle, semblait leur offrir à tous deux tout le confort possible pour adoucir leurs vies dans le Palais vert. Les choses se compliquent, lorsque l'auteur du journal réalise que Saveria était enceinte. Là, les traditions corses sont sans appel: l'enfant sera confié à une mère adoptive, la mère envoyée au couvent.
Et puis rapidement on en vient à cette amnistie offert aux criminels d'honneur corses qui acceptent d'être « nettoyeurs des tranchées » dans les troupes françaises de la guerre 14-18. Marie-Jean finit par convaincre l'auteur du journal à l'accompagner sur le front.
Dans mon esprit, la critique prend forme, j'emporte dans mes bagages « Les sources de la nuit » sur mon lieu de vacances à Santorin, et entame la rédaction de la première partie du journal. Mais c'en n'est pas fini des coïncidences: hier-soir, en pleine ville d'Oya, je découvre cachée en sous-sol d'une rue commerçante, une librairie multilingue de livres anciens. Au bout de quelques minutes, je trouve, à 25 Euros, un ouvrage, pratiquement à l'état neuf qui je n'ai encore jamais lu: « A l'Ouest rien de nouveau », dans une édition numérotée de Flammarion de 1932 et que je découvre pratiquement simultanément.
Cette répétition de coïncidences improbables est troublante, car au moment où l'auteur du journal passe, en compagnie de Marie-Jean, à sa vie de militaire aux premières loges des combats. Les voilà embarqués lui et Erich Maria Remarque dans un face-à-face virtuel, qu'ils décrivent avec tant de véracité, et donnant une image un peu folle de cette guerre. Un moment fort du journal totalement involontaire. Finalement l'auteur du journal survit à la boucherie, et retourne au pays. Des vieilles ou vieux ont disparus. Mais il y a Orso, son fils, qu'il soit de lui ou de Marie-Jean. le journal devient une chronique intermittente. Finalement il regagne périodiquement son Palais vert, refuge devant les questions qui le poursuivent. Orso terminera le journal de son père, qu'il retrouve un jour mort, éventré par un sanglier, non loin de son agreste. A son tour, Orso devra gérer les questions soulevées par son père à son sujet.
Je tiens à remercier les responsables de Masse critique pour leur organisation et l'éditeur Lucien Souny d'avoir édité ce roman, qui m'a donné l'occasion de découvrir l'excellent auteur qu'est Jacques Lovichi.









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le narrateur (dont on ignore le nom) est un solitaire !
Le roman est le récit de sa propre vie, ses réflexions face aux événements du monde qui l'entoure, ses colères...

A la suite d'un crime d'honneur, peu de temps après son retour en Corse à l'issue de ses études, il doit quitter son village pour se cacher dans le maquis, le "Palais Vert"... C'est là qu'il rencontre Marie-Jean, un lointain cousin, berger de son état, contraint lui aussi de gagner le "Palais vert"...
Tout au long du roman, c'est le seul être pour lequel le narrateur éprouve une véritable affection, me semble-t-il, et l'auteur s'attarde sur la personnalité de cet homme silencieux et attachant bien plus que sur la plupart de tous les autres personnages qui ne semblent avoir qu'une importance relative dans le vie du narrateur !

La longue deuxième partie durant laquelle le narrateur évoque la Première Guerre Mondiale est ce que j'ai trouvé, de loin, le plus intéressant dans ce roman !
La situation de ces insulaires mobilisés pour aller combattre loin de chez eux sous les ordres d'officiers qui, pour certains, les méprisent totalement ("ce n'est que de la sale engeance, des étrangers dont la plupart ne parlent même pas notre langue..." dit un capitaine ) est terrible !
Les conditions de vie dans les tranchées, les "exécutions pour l'exemple", les assauts, les blessés, les morts... certaines pages sont très dures !

Ce roman me laisse une impression un peu mitigée...
Il ne peut pas laisser insensible, loin de là, mais paradoxalement, par la volonté de l'auteur, le lecteur se sent étranger à ce pays qui n'est pas nommé explicitement (comme aucun des autres pays cités, d'ailleurs), à ses traditions, ses usages... Il est comme tenu à l'écart !

Grâce à Masse Critique, j'ai découvert cet auteur que je ne connaissais pas (et dont le style, contrairement à ce qu'indique la 4ème de couverture, est tout sauf "minimaliste")... je ne le regrette pas du tout !

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Lu dans le cadre d'une masse critique ce roman est un long monologue sur ce qui fait la particularité des Corses.
de tous le récit elle n'est jamais cité, mais on la sent comme on s'enivre des parfums de la garrigue Corse dés le printemps jusqu'au bout de l'été.
Une grande partie du récit se passe pendant la première guerre mondiale, ou le narrateur couche dans des cahiers les turpitudes subit par les insulaires envoyés sur le front avec les Troupes coloniales dont beaucoup d'officier étaient Corse.
le narrateur lui, s'engage pour fuir les poursuites judiciaires suite a un meurtre d'Honneur, dont il sera amnistié si il en revient.
J'ai aimé le nom qu'ils donnent quand ils prennent le maquis, le Palais Vert, c'est un lieu ou la justice continentale a du mal a s'appliquer.
Réfugié dans une bergerie, ravitaillé par les villageois, toujours le fusil au creux du coude, cela rappelle certaines actualités des années 90.
Bref un beau récit et malgré que j'ai du mal avec ce type de narration j'ai bien aimé.
merci a Babelio et au éditions Lucien Souny grâce a eux j'ai découvert un Auteur Insulaire.
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