Warchild

Bon... Ce n'était pas ma came finalement, j'ai lâché au bout de 250 pages laborieusement lues, ce qui m'arrive peu souvent.
Déjà, j'ai commis l'erreur de penser que c'était un bouquin de SF, ce qui n'est clairement pas le cas.
Bien sûr on a des vaisseaux qui font piou-piou, des stations spatiales et autres vaisseaux marchands, mais en fait, de ce que j'en ai lu, vous auriez eu exactement la même intrigue avec des îles et des bateaux, et des japonais, beaucoup de japonais. La technologie ne sert à rien, n'a pas d'impact sur la vie des gens ou leur forme d'intelligence et de société, et la société "humaine" est à un niveau de développement intellectuel équivalent à celui du 17ème siècle : il y a des méchants pirates, tout le monde laisse faire, et les humains en général sont quand même très méchants au final.
Je passe sur les E.T. du livre, qui sont presque humains dans leur forme, leur manière de communiquer et de penser, et vivent dans un pseudo Japon médiéval où tout le monde pratique les arts martiaux, la méditation et où tout se gère à coup de sabres si quelqu'un se met à enfreindre la loi.
Mais ils ont des vaisseaux spatiaux, faut pas déconner non plus...
Le traitement de l'informatique m'a aussi donné des boutons tant il est sans aucune logique ou même assise scientifique.

Au final, le sujet unique du roman, et de la trilogie si j'ai bien compris car je me suis penché sur le sujet finalement pour savoir si j'avais une chance d'apprécier peut être les autres tomes, c'est le développement d'un enfant (un par tome) et son passage (difficile, voire très très difficile) à l'age adulte.
Dans le premier tome, Warchild, l'enfant va avoir 3 formateurs (c'est très bien expliqué par Xavier MAUMÉJEAN dans sa critique Bifrost), un méchant pirate qu'on peut penser pédophile, qui fait son éducation de 8 à 9 ans.
Un humain bizarre et sa famille, ami des E.T. dans leur guerre contre les humains, qui le forme à la logique japonisante, avec un soupçon d'homosexualité latente, du coup peut être un peu limite vu l'age du gamin, mais à confirmer sur la fin du livre que je n'ai pas lu. Je peux me tromper sur ce point.
Et enfin un soldat, qui va le former à la dure dans l'équivalent spatial d'un navire de guerre du 16ème siècle... C'est là que j'ai abandonné.
Je ne saurais pas au final comment l'enfant va choisir entre ces 3 pères virtuels (enfin 2, parce que je crois que le pirate pédophile en modèle, c'est mal parti).
Et en fait je n'avais pas envie de ne lire que ça.
Je n'aime pas quand toute la partie SF d'un roman n'est absolument qu'une excuse pour faire passer un autre type de message.
Je n'ai pas de soucis si cette SF est cohérente et que l'auteur a réfléchi à l'impact de cette science-fiction et des technologies développées sur les gens, mais là ce n'est clairement pas le cas.
Pourquoi n'avoir pas fait un roman médiéval plutôt, à peine fantastique ou pas d'ailleurs, sa dureté aurait mieux convenu au propos (Mary Gentle l'a très bien fait dans le livre des Cendres par exemple) ?

Et en plus, ce qui a fini de m'achever, c'est le comportement de l'enfant dans le roman.
J'en ai, qui sont passés par l'âge de l'enfant du roman, donc j'ai une petite expérience sur le sujet.
Et je suis désolé pour l'auteur, mais selon moi les enfants ne pensent pas comme elle fait penser le "sien" à cet age là, même si on peut l'imaginer précoce.
A 8 ans, éduqué, dans une société du XXIème siècle, ce qui est normalement le cas du roman, on ne réagit pas ainsi face à un méchant pédophile, idem par la suite dans son éducation chez les japonais médiévaux, pardon, les E.T.
C'est un défaut que je retrouve régulièrement chez certains auteurs dans le traitement des enfants : ils ont souvent un niveau de réflexion, de manière de parler et d'agir qui ne correspond pas à leur age affiché. Ça passe au final quand ce n'est pas le coeur absolu de l'intrigue, ou qu'on est dans un monde un peu différent.
Là je n'ai pas du tout réussi ma suspension d'incrédulité.