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Citations sur Embrasse tes petits pour moi (23)

Celui-ci (le médecin) se leva et accompagna mon père à la table d’auscultation. Il lui palpa délicatement le ventre à mains nues, et par ce geste, ce peau à peau, j’eus la sensation qu’il me caressait l’âme tant son humanité me réconforta.
(page 175)
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Derrière un mur s’élevaient des lilas. Au printemps, les feuillages se teintaient de rose, de mauve et de blanc en exhalant leur parfum sucré qui venait jusque dans ma chambre.
(page 10)
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Après le repas, nous étions encore attablés et je le questionnais sur son enfance, mais comme toujours, il avait peu de souvenirs à me conter, aucun que je ne connaissais déjà. J'insistai un peu, m'étonnant qu'il soit le seul de sa fratrie à être venu étudier en France.
Il me répondit :
— Tu sais, je faisais beaucoup de conneries, j'étais comme un jeune chien, un peu fou, et puis un jour, j'en ai fait une grosse. Après ça, mes parents ne savaient plus quoi faire de moi.
Surprise Je lui demandai :
— Qu'as-tu fait comme connerie ?
— J'ai fait un gosse à la bonniche.
— Tu as eu un enfant ?
J'étais sidérée.
— Ben oui.
— Mais il est où ?
— Oh ! C'est des histoires de bonnes femmes, c'est ma mère qui a géré ça.
— Mais l'enfant, il est né ?
— Oui, j'ai appris que la fille s'était mariée avec un gars, un copain d'enfance. C'est lui qui s'est occupé du gosse.
— Tu as eu de ses nouvelles ? Tu t'es intéressé à lui ?
— Oh non, c'est vieux tout ça. Ça ne me regarde pas.

Il m'avait fait cette révélation simplement, comme une histoire qui ne me concernait pas, mais celle-ci m'avait remuée, car à l'instant même où j'apprenais l'existence d'un frère ou d'une sœur Je devais en faire le deuil.
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Sa vie s’effaçait au fur et à mesure qu’il la vivait, sans qu’il en soit affecté. Je lui demandai tout de même :
- Tu ne regrettes pas d’avoir tout oublié ?
- Ah quoi bon, je l’ai fait. C’est le principal !
(page 163)
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Diana était menue, les cheveux châtains coupés courts et portait de grandes lunettes cerclées de métal qui lui affinaient encore plus le visage. Elle s’excusait souvent, craignant toujours de déranger, et sa délicatesse contrastait avec le caractère bourru de mon père.
(page 23)
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"J'avais jeté un voile sur ce que je ne voulais plus voir, mais cette inconnue l'avait soulevé et la réalité m'apparut encore plus cruelle."
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J'ai réalisé ce qu'était la mort, quand mon chat, parti se faire opérer dans une clinique, n'était pas revenu à la maison. J'avais huit ans et l'envie irrésistible de savoir ce qu'il y avait après la mort. Ma mère me parla d'esprit et d'une réincarnation possible. J'y fus sensible, mais ma curiosité avait besoin de certitudes. Cette question devint si obsédante que je voulus mourir, juste pour voir, mais je pensais aussi à ma mère, et à la peine que je lui ferais. Je réfléchis, cherchant celui qui pourrait m'éclairer, quand l'image d'un curé apparut. C'est curieux, car j'avais été élevée en dehors de toute religion, mais entre Dieu et l'« après la-mort », j'y voyais des accointances.

Il y avait une église à côté de mon école, en face de la boutique jaune, là où j'achetais des bonbons. Je tirai la lourde porte et fus impressionnée par le lieu, vaste et sombre. Au fond de la salle, je vis un homme en robe noire et me dirigeai vers lui :

— Bonjour monsieur.
— Bonjour mon enfant. Que veux-tu ?
— Je voudrais vous poser une question.
— Je t'écoute.
— Je pense à la mort, j'aimerais bien savoir ce qu'il y a après.
— Oh ! Elle est où ta maman ?

Surprise, je lui répondis :
— Elle est au travail.
— Ce n'est pas bien d'avoir des idées comme ça dans la tête ! Rentre vite chez toi et ne pense plus à ça !

Je repartis, confuse.
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Je partis me renseigner auprès du médecin pour savoir si ses troubles étaient ou non irréversibles. La réponse resta évasive, il fallait être patient. L'alcool détmit les neurones et visiblement, mon père en avait perdu quelques paquets. Sur les images de son IRM, on pouvait constater des zones sombres, à la fois sur le pourtour et à l'intérieur de son cerveau, qui montraient la quantité de matière définitivement disparue. Le docteur déclara :

— On peut dire que c'est une chance pour les alcooliques d'avoir un cerveau rétréci. Quand ils tombent sur la tête, ce qui arrive souvent, l'effet de masse d'un hématome sur le cortex est souvent minime, cela évite bien des complications.

Je n'étais pas sûre de pouvoir m'en réjouir.
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- Au revoir, ma fille.
- Au revoir, je t'aime papa !
C'était un cri du cœur, comme parfois il m'arrivait de le lui dire le soir en le quittant, quand il était sobre, quand il me serrait fort l'épaule en m'embrassant sur le front. Des gestes pudiques dans lesquels circulait l'affection qu'il me portait, auxquels j'aurais pu simplement répondre « moi aussi » tant j'entendais « je t'aime ma fille ».
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"Pourtant, je n'osais lui en parler, il aurait fallu que je dévoile le fond de ma pensée où sourdait le regret qu'il n'ait su se maîtriser. A cet instant, je me méfiai des mots, on n'en mesure pas toujours la portée, et préférai me taire que nuire à notre entente [...]."
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