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EAN : 9791041501595
244 pages
Karen éditions (01/10/2022)
4.56/5   8 notes
Résumé :
"Embrasse tes petits pour moi" est un récit autobiographique sur l'alcoolisme paternel et l'amour indéfectible qui lie une fille à son père.
Un témoignage bouleversant, aussi sombre que lumineux.

En vente sur https://kareneditions.com
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Avec Embrasse tes petits pour moi, Karen Ludriac a écrit un témoignage à la fois douloureux, émouvant et agrémenté tout de même de joies réparatrices à propos de son père, Lilian Ludriac.
Le parcours de cet homme originaire de la Réunion n'a rien d'une vie tranquille. Sa fille livre des souvenirs tout en contant des dernières années difficiles qui permettent aussi des retours en arrière, des recherches fructueuses ou non, une sorte de quête d'identité.
Karen Ludriac dédie son livre à son père, bien sûr, mais aussi à ses quatre enfants, les petits-enfants qu'il lui demande d'embrasser, comme le titre du livre le mentionne.
L'immense admiration d'une fille pour un père au visage impressionnant qui orne la couverture du livre, s'affirme au fil des pages d'un récit coupé par un compte à rebours à l'issue fatale.
Karen Ludriac raconte les dernières années vécues par son père qui fut chauffeur de taxi à Paris. Cet homme au passé difficile, passé que sa fille réussit à défricher tant bien que mal, sombre petit à petit dans l'alcool, hélas. Son addiction devenant de plus en plus hors de contrôle, je souffre vraiment en lisant ces pages.
Karen se bat, tente tout ce qui est possible, sacrifie beaucoup de choses pour ce père qui perd peu à peu le contrôle avec la réalité.
Bien soutenue par son mari et surtout par son frère, Yann, Karen ne laisse jamais tomber ce père souvent imprévisible, souvent hospitalisé suite à des chutes, des hallucinations et un début de démence. L'autrice ne néglige pas non plus la vie matrimoniale assez élastique de Lilian Ludriac.
Tout en lisant Embrasse tes petits pour moi, je n'ai pas cessé d'être admiratif devant l'amour et le dévouement sans limites de cette fille pour un homme qui lui en fait voir de toutes les couleurs à la fin de sa vie.
Mise sous tutelle, épisode réunionnais pathétique, retrouvailles familiales inespérées, confusions incessantes, Karen Ludriac va jusqu'au bout de la vie de son père.
Son livre est un cadeau posthume, un cri d'amour impressionnant, une trace indélébile pour la vie de cet homme pas épargné par les vicissitudes de l'existence.
Chapeau Karen Ludriac - https://kareneditions.com/ - et merci pour ce beau témoignage !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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J'étais plongé dans « Le grand monde » de Pierre Lemaitre quand le postier a déposé le paquet contenant le premier roman de Karen Ludriac. J'ai parcouru son prodrome et le premier chapitre, ai mis de coté (provisoirement) la saga de la Famille Pelletier, et me suis plongé dans la saga de la famille Ludriac.

Bouleversante tragédie familiale en cinq actes, « Embrasse tes petits pour moi » apparait d'abord comme un exutoire au désarroi de Karen découvrant le 7 mai 2021 que son père souffre d'un cancer en phase terminale. Depuis cette annonce elle le visite chaque jour, lui prend la main, l'écoute durant ses moments de lucidité et reconstitue son existence.

Lilian nait en 1938 à Saint-Pierre, au sud-ouest de l'île de la Réunion. C'est un « bâtard », né sous X, adopté à l'âge de huit ans par Claudia et Louis. Adolescent il fait des bêtises, engrosse la « bonniche », file en métropole, devient chauffeur de taxi à Paris, se marie, devient père de Yann puis Karen (1968), mais la maman, déçue par les infidélités de cette « quéquette ambulante », inquiétée par sa passion du jeu et son addiction à l'alcool, demande le divorce quatre ans plus tard. Débutent des années de garde alternée jusqu'à ce que la mère quitte Paris pour le sud de la France en 1980. Lilian partage sa vie avec Claudette, une mauricienne, Anne Marie, une suédoise, puis Diana, une américaine … qui met fin à ses jours, laissant Lilian abattu, sombrant dans l'alcool.

Karen rompt alors avec son père, réussit de brillantes études, épouse Antoine et donne naissance à quatre enfants Manon, Alice, Suzanne et Victor, qui grandissent loin de leur grand-père et voient leur grand-mère mourir prématurément après des années de dépression.

Une chute, en état d'ivresse aigüe, hospitalise Lilian à La Pitié-Salpétrière, dont le corps médical convoque Karen et son frère. Ils apprennent alors que leur père présente des troubles cognitifs et constatent que son appartement est devenu un taudis exigeant une désinfection totale par des professionnels en combinaison, masque et sur-chaussures. Débute la déchéance mentale et physique : fugue, tutelle, dépendance, fauteuil roulant, démence, autant d'épreuves jalonnent la descente aux enfers, accélérée par l'alcool. « Laisse moi crever » hurle Lilian à sa fille.

Karen et son frère souhaitent connaitre les proches de Lilian, et découvrir leurs racines. Ils organisent un déplacement avec leur Papa à l'île de la Réunion qui permet de retrouver Désiré, ami d'enfance de leur père. Mais ce voyage vire au drame quand Lilian, pris d'un accès de démence, agresse Yann avec un couteau. Malgré tout, au fil des mois, Karen identifie la fratrie puis localise Pierre, Auguste, Lucien et Viviane dont leur père, devenu amnésique, ne se souvient guère.

Arrive le Covid et son protocole sanitaire. Lilian est hospitalisé, Karen vient le visiter avec ses quatre enfants, grâce à la complicité d'une soignante. le 7 mai, les médecins préviennent que la fin est proche. Chaque jour Karen est au chevet de son père qu'elle découvre petit à petit. « Embrasse tes petits pour moi » murmure-t-il avant de mourir le 23 mai et d'être incinéré le 2 juin.

En deux-cent-trente pages, Karen Ludriac raconte une vie tumultueuse, qui m'a rappelé « une vie minuscule », la biographie de Philippe Krhajac. Une enfance défavorisée condamne Lilian à une vie partagée entre l'alcool, le jeu et le sexe avec leurs conséquences fatales que sa fille montre avec brutalité, sincérité et vérité. Cet ouvrage pourrait donc être distingué par « La croix bleue » qui combat l'addiction à l'alcool et aide les victimes à se libérer.

Mais cette biographie est avant tout le cri d'amour d'une fille à son père et la quête de racines familiales méconnues à cause de l'éloignement entre l'ile de la Réunion et l'hexagone, et de la vie chaotique de son papa. Karen réussit ainsi à transmettre à ses enfants une trace d'un grand-père méconnu.

Karen Ludriac publie régulièrement sur son site des récits nourris par les expériences de son existence. Elle y démonte un réel talent de nouvelliste et une plume agréable. Son premier roman, riche de trente-chapitres, multiplie les allers-retours dans le temps et l'espace ce qui peut compliquer la lecture et la mémorisation du récit. Là est l'écueil rencontré par tout écrivain passant de la nouvelle au roman ou par un auteur auto publié. Il manque sans doute, à mon humble avis, la confrontation avec un éditeur qui permet précisément d'articuler le scénario, de planifier le récit, de fluidifier la lecture.

Mais ceci n'ôte rien à l'émotion générée par ce témoignage qui mérite un large lectorat et annonce une romancière prometteuse.

PS : ma lecture d'une vie minuscule
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Tout d'abord, je tiens à remercier Karen Ludriac, auteure de ce bouleversant témoignage de m'avoir invité à plonger dans son univers en m'adressant son ouvrage.

Un témoignage qui se lit en quelque sorte comme un roman, un livre sur la recherche d'identité, un livre sur le combat de toute une vie, une lutte acharnée bien que perdue d'avance d'une femme qui voit son père sombrer dans la dépendance à l'alcool.
Hospitamisé au mois de mai 2021, elle raconte son combat au jour le jour dans de courts chapitres écrits en italique avant de revenir longuement sur ce que fut sa vie à lui, à celle de ses différentes épouse et a la sienne et celle de son frère. Non, elle n'a jamais manqué d'amour car dans ses moments de lucidité, son père Lilian se montrait attachant mais ce sont ses démons qui l'ont amené petit à petit à oublier un vida=sage, le sien, celui de sa propre fille, puis à se mélanger les pinceaux sur ce qu'il a fait au cours des derniers jours, voire du jour que l'on est. Petit à petit, cet homme néglige son appartement, son hygiène et se laisse sombrer à l'état de loque humaine. Et Karen, dans tout ça, que peut-elle bien faire ? Certes, elle a dorénavant sa vie à elle avec un mari et quatre enfants mais à quoi bon les présenter à son père si c'est pour qu'il oubli aussitôt qui ils sont ? Puis, un jour, un mot est tombé au sein de l'hôpital : Alzheimer ! Karen, voulant à tout prix ramener son père sur sa terre d'origine, la Réunion, y parviendra mais à quel prix ? Reconstituant peu à peu l'enfance de son père, elle retrouvera quelques noms et ainsi offrit à son père quelques derniers moments de joie, elle l'espère, tout comme le lecteur !

Un ouvrage avec de multiples étiquette donc, extrêmement poignant, déchirant même car le lecteur, tout comme l'auteure et protagoniste, ne peut qu'assister en tant que spectateur à la tombée d'un homme dans un état de dépendance sans pouvoir lui apporter toute lueur d'espoir quant à un lendemain plus joyeux ni même une perspective d'avenir ! Pourtant, Lilian a de nombreuses fois eu l'envie et la volonté d'arrêter de boire mais que peut-on réellement faire contre une ennemie, vieille de trente ans, qu'est la boisson si ce n'est vivre avec ? Ce fut le choix de Lilian mais jamais de sa fille qui s'est battue jusqu'au bout pour que son père parte de ce monde dans la dignité ! Bravo à elle ! Une lecture troublante mais extrêmement bien écrite et que je ne peux que vous recommander !
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Un grand merci à Karen Ludriac de m'avoir proposé la lecture de son témoignage...

Atteint d'un cancer du foie, le papa de Karen, Lilian, est hospitalisé en mai 2021. Ses semaines, voire ses jours, étaient comptés à l'annonce du diagnostic. Il n'y avait plus rien à faire... qu'attendre cette fin programmée. Tous les jours, elle lui rend visite, incertaine, anxieuse, de l'état dans lequel elle allait le retrouver. Si l'envie d'écrire lui était passée, elle reprend alors la plume pour raconter ce père, tout à la fois présent et absent, ses bouts d'enfance qui lui auront échappé, son métier, sa passion pour les engins mécaniques, sa terre natale, la Réunion, son mariage et son divorce d'avec sa mère, ses conquêtes amoureuses, son alcoolisme qui les aura éloignés l'un de l'autre... mais surtout son amour pour ce père irremplaçable...

Quel récit émouvant, à la fois d'une force incroyable et d'une sensibilité à fleur de peau. Merci à Karen Ludriac d'avoir réussi à mettre des mots, que l'on devine parfois difficiles mais finalement exutoires, pour nous raconter la vie, tumultueuse, chaotique, brûlée ou excessive parfois, ponctuée de hauts et de bas de son père, et la relation, tantôt fragile, tantôt ténue, mais inaltérable qu'ils ont entretenue, malgré l'éloignement nécessaire. Malgré ses défauts, ses promesses non tenues, ses maladresses, Lilian nous apparaît tel un homme plus que jamais attachant, blessé et meurtri dans son coeur, et sans nul doute débordant d'amour pour ses enfants. S'il est certain que les mots, où transparait un amour inconsidéré, ne ramèneront jamais ce père immanquablement irremplaçable et parti trop vite, ils auront su le rendre éternel et plus que jamais vivant...
Lien : https://kareneditions.com
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Embrasse tes petits pour moi de Karen Ludriac, Karen Éditions, 2022

Ce roman d'inspiration autobiographique est un voyage dans l'intimité d'une relation où se mêlent l'indicible lien qui unit une fille à son père, le portrait d'un homme à l'histoire singulière et une quête d'identité.
L'autrice m'a envoyé son livre en janvier 2023… Si j'ai mis autant de temps à m'y plonger, c'est que je vis moi-même depuis quelques mois des moments très difficiles avec mon père, moments qui remettent en cause toute mon histoire familiale. Je n'avais pas la force de me plonger dans un tel récit et j'ai vraiment dû prendre sur moi pour répondre à cette demande de service de presse.
Ma lecture terminée, même si je suis confrontée à des difficultés d'un tout autre genre, je ressors fortifiée de ce partage.

Écrit à la première personne, ce livre retrace la vie de l'autrice qui mène de front vie familiale et professionnelle tout en s'occupant de son père dont les dérives éthyliques deviennent ingérables. Originaire de la Réunion, sa famille paternelle lui est inconnue, tout comme l'enfance de son père abandonné à la naissance. Ce dernier n'a d'ailleurs aucune relation avec ses propres petits-enfants…

Malgré mes appréhensions, j'avoue que j'ai été happée par cette lecture et par la qualité de l'écriture.
Karen Ludriac est factuelle, lucide ; elle sait protéger sa famille. En même temps, elle est présente auprès de ce père de plus en plus dépendant. Elle décrit l'alcoolisme, les pertes de repères, les mises en danger, l'égocentrisme de son père sans nous épargner les détails les plus sordides. Elle arrive même à nous faire sourire, mêlant un humour noir très significatif à certains passages ; elle nous émeut aussi mais sans pathos, avec un point de vue filial découlant naturellement.
J'ai apprécié sa justesse quand elle parle de laisser-aller, de déliquescence de l'esprit…
L'alternance entre les aller-retour entre passé et présent, la quête des origines, les aspects concrets de la prise en charge du père rendent la narration vivante, prenante.
Finalement, Karen Ludriac illumine son « chemin de peines », lui donne sens.

Un excellent roman.

Pour vous le procurer :
https://kareneditions.com/embrassetespetitspourmoi/

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Après le repas, nous étions encore attablés et je le questionnais sur son enfance, mais comme toujours, il avait peu de souvenirs à me conter, aucun que je ne connaissais déjà. J'insistai un peu, m'étonnant qu'il soit le seul de sa fratrie à être venu étudier en France.
Il me répondit :
— Tu sais, je faisais beaucoup de conneries, j'étais comme un jeune chien, un peu fou, et puis un jour, j'en ai fait une grosse. Après ça, mes parents ne savaient plus quoi faire de moi.
Surprise Je lui demandai :
— Qu'as-tu fait comme connerie ?
— J'ai fait un gosse à la bonniche.
— Tu as eu un enfant ?
J'étais sidérée.
— Ben oui.
— Mais il est où ?
— Oh ! C'est des histoires de bonnes femmes, c'est ma mère qui a géré ça.
— Mais l'enfant, il est né ?
— Oui, j'ai appris que la fille s'était mariée avec un gars, un copain d'enfance. C'est lui qui s'est occupé du gosse.
— Tu as eu de ses nouvelles ? Tu t'es intéressé à lui ?
— Oh non, c'est vieux tout ça. Ça ne me regarde pas.

Il m'avait fait cette révélation simplement, comme une histoire qui ne me concernait pas, mais celle-ci m'avait remuée, car à l'instant même où j'apprenais l'existence d'un frère ou d'une sœur Je devais en faire le deuil.
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J'ai réalisé ce qu'était la mort, quand mon chat, parti se faire opérer dans une clinique, n'était pas revenu à la maison. J'avais huit ans et l'envie irrésistible de savoir ce qu'il y avait après la mort. Ma mère me parla d'esprit et d'une réincarnation possible. J'y fus sensible, mais ma curiosité avait besoin de certitudes. Cette question devint si obsédante que je voulus mourir, juste pour voir, mais je pensais aussi à ma mère, et à la peine que je lui ferais. Je réfléchis, cherchant celui qui pourrait m'éclairer, quand l'image d'un curé apparut. C'est curieux, car j'avais été élevée en dehors de toute religion, mais entre Dieu et l'« après la-mort », j'y voyais des accointances.

Il y avait une église à côté de mon école, en face de la boutique jaune, là où j'achetais des bonbons. Je tirai la lourde porte et fus impressionnée par le lieu, vaste et sombre. Au fond de la salle, je vis un homme en robe noire et me dirigeai vers lui :

— Bonjour monsieur.
— Bonjour mon enfant. Que veux-tu ?
— Je voudrais vous poser une question.
— Je t'écoute.
— Je pense à la mort, j'aimerais bien savoir ce qu'il y a après.
— Oh ! Elle est où ta maman ?

Surprise, je lui répondis :
— Elle est au travail.
— Ce n'est pas bien d'avoir des idées comme ça dans la tête ! Rentre vite chez toi et ne pense plus à ça !

Je repartis, confuse.
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Faute de savoir comment l'aider, j'avais fini par baisser les bras, le laissant se dépêtrer avec son alcoolisme et ses dérives. Des semaines s'écoulèrent quand je reçus un appel :
— Bonjour, excusez-moi de vous déranger, vous êtes bien la fille de monsieur Ludriac ?
—Oui ?
— J'ai eu vos coordonnées par la concierge, cela concerne votre père... je suis une voisine. Je suis désolée mais hier, votre père était ivre au milieu de la cour, une bouteille de whisky à la main. Il buvait à même k goulot, vous voyez.. .
—Oui Je vois...
— Il avait des billets aussi, beaucoup de billets. Il y avait des enfants autour de lui et il donnait ses billets. Ce qui m'a dérangée, c'est qu'il y avait aussi les parents derrière et ils ne disaient rien. Vous voyez ? Votre père donnait ses billets aux enfants et leurs parents laissaient faire. Je n'ai pas aimé ça, vous comprenez ? J'ai pris votre père par le bras et je l'ai ramené chez lui. Ça n’a pas été facile, et chez lui, comment dire... c'est compliqué, c'est dangereux même, il y a des tessons de bouteille sur le sol, il pourrait se faire mal. Il fallait que je vous appelle... pour vous prévenir... Il ne faut pas le laisser comme ça...

Ça m’a secouée. J'avais jeté un voile sur ce que je ne voulais plus voir, mais cette inconnue l'avait soulevé et la réalité m'apparaissait encore plus cruelle.
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Je partis me renseigner auprès du médecin pour savoir si ses troubles étaient ou non irréversibles. La réponse resta évasive, il fallait être patient. L'alcool détmit les neurones et visiblement, mon père en avait perdu quelques paquets. Sur les images de son IRM, on pouvait constater des zones sombres, à la fois sur le pourtour et à l'intérieur de son cerveau, qui montraient la quantité de matière définitivement disparue. Le docteur déclara :

— On peut dire que c'est une chance pour les alcooliques d'avoir un cerveau rétréci. Quand ils tombent sur la tête, ce qui arrive souvent, l'effet de masse d'un hématome sur le cortex est souvent minime, cela évite bien des complications.

Je n'étais pas sûre de pouvoir m'en réjouir.
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- Au revoir, ma fille.
- Au revoir, je t'aime papa !
C'était un cri du cœur, comme parfois il m'arrivait de le lui dire le soir en le quittant, quand il était sobre, quand il me serrait fort l'épaule en m'embrassant sur le front. Des gestes pudiques dans lesquels circulait l'affection qu'il me portait, auxquels j'aurais pu simplement répondre « moi aussi » tant j'entendais « je t'aime ma fille ».
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