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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vienne, 1900. Victor, de la classe ouvrière, vend des fleurs en ville, avec sa petite soeur, Pavlina. Malheureusement, ils se font parfois déloger par les Tsiganes qui prennent possession de ce secteur. Aussi, cela se termine parfois en bagarre. Cela déplait fortement à son père puisque c'est lui qui paye les fleurs. Cette fois-ci, le pauvre Victor s'est fait amoché par l'un d'eux et finit à l'hôpital. Evidemment, il se fait engueuler par son paternel qui lui promet une belle rouste. Pour l'éviter, le jeune homme s'enfuit de l'hôpital. Devant un bordel de luxe, il tombe nez à nez avec une très belle femme, visiblement bien apprêtée pour aller travailler. Il passe son chemin, certain que ce monde n'est pas fait pour lui. Non loin de là, Alec et Klement, deux jeunes hommes de la "haute", pédants et très sûrs d'eux, viennent de faire un esclandre dans une galerie d'art en mettant le feu à un tableau, le bien nommé "Le brasier". Ils sont convaincus de tenir une idée géniale, à savoir transformer un homme bien sous tous rapports en ennemi de la société. Une forme d'art, selon eux. Aussi, lorsqu'ils aperçoivent Victor dans la rue, ils leur semblent avoir trouver le bon sujet...  

Dans ce premier tome, l'on fait connaissance avec Victor, gamin souvent maltraité par son paternel qui envisage pour lui le même avenir à savoir tailleur de pierres. Malheureusement, il ne l'entendra pas de cette oreille. Ayant côtoyé le luxe et les putes, grâce à (ou à cause de) Alec et Klement, il y prendra immanquablement goût. Mais, il ne sait pas ce que ces deux nantis avaient derrière la tête. Encore une fois, Lupano m'a séduite. Dans ce récit original, enlevé et rythmé, l'on se prend d'affection pour ce jeune homme. Ce premier tome tient largement ses promesses. L'on retrouve au dessin Yannick Corboz, déjà associé à Lupano dans Célestin Gobe-la-lune. Et, une fois encore, cela fonctionne plutôt bien. Il réalise superbement cette Vienne de 1900, faisant la part belle aux nombreux décors et croque admirablement ces "tronches". le trait est séduisant, tout en finesse, et les couleurs au ton froid créent une atmosphère inquiétante.

L'assassin qu'elle mérite, Art nouveau... de l'Art!
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Je continue mon immersion dans l'oeuvre de Lupano, et c'est toujours aussi bien. Ce tome 1 nous plonge en 1900 à Vienne, ou un jeune garçon subit régulièrement les coups d'un père un poil colérique. Alors forcément lorsque notre jeune héros (que son père voit tailleur de pierre) croise la route de noceurs argentés, le choix est vite fait. Mais,Victor ne sait pas que sous cette générosité se cache un pari aussi absurde que méprisant. le plaisir Lupanien fait une nouvelle merveille, W.L. a un sens du rythme et un talent de dialoguiste hors pair. Les aventures du naïf Victor donnent de suite le ton d'une série qu'on a hâte de lire (et regarder). Un scénario et des dialogues solides, un dessin signé Yannick Corboz qui rend hommage aux décors et restitue l'ambiance de l'époque et vous avez là une histoire (en 4 tomes je crois) qui accroche sans la moindre réticence. Lupano et Corboz duo gagnant.
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Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes, le jeune Victor ne marchera pas sur les traces d'un père qu'il vénère autant qu'une bonne vieille blenno purulente.
Tailleur de pierre, ça lui ferait mal. Et puis faut dire qu'Obélix a déjà largement saturé le marché. Non, ce qu'il le fait avancer, le gars Victor, c'est l'espoir fou de décrocher un jour la timballe. L'opulence et la luxure, ça c'est un vrai projet d'avenir.

Aussi, lorsque deux rupins en mal de sensations se défient en affirmant pouvoir transformer n'importe quel quidam en ennemi juré de la société, devinez sur quelle pomme ça tombe ? Non, pas celle de Newton mais sur un Victor qui passera du statut de loser héréditaire à seul et unique gagnant de la française des jeux en moins de temps qu'il n'en faut pour bégayer dichlorodiphényltrichlorétane.
Seulement il est des rêves qui ont un prix, celui de la douleur et du sang....

Un scénario qui tient la route ( en rappelant sensiblement Un Fauteuil Pour Deux qui ne nous rajeunit pas ), parfait pendant d'un graphisme travaillé aux couleurs surannées, l'immersion en ce Vienne, début XXe, est pleine et entière.
Ajoutez-y un cynisme omniprésent totalement assumé, secouez, dégustez.

L'assassin qu'elle mérite...toute votre attention !
Johnny Hallyday.


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Vienne 1900
Dans l'art la sécession bat son plein, ce qui déplait fortement à deux richards, Alec et Klement, plein aux as, en recherche d'émotions fortes. Ils font le pari, pour l'art, de changer un pauvre, et honnête jeune homme en ennemi de la société.
Pour ce faire ils l'habillent et l'entrainent dans leurs débauche et leurs beuveries, lui donnant compte ouvert, illimité dans une très select maison close.
Forcément Victor, c'est le nom du jeune, y prend goût, jusqu'au moment où ils ferment le robinet et, donc, tout accès aux bonnes choses, amenant le jeune Victor à retourner dans sa misère. Cela ne plait pas, mais alors pas du tout à ce dernier.
C'est bon et cette BD m'a plu. le scénario est sérieux, l'histoire bien orchestré. Texte et dialogues rythmés. J'ai lu vite car dessins et texte s'enchainent bien, de façon agréable.
Les dessins de Corboz sont séduisants. Il y a du Toulouse-Lautrec chez ce garçon. Les scènes au bordel géniales, notamment un grand dessin où l'on retrouve ce tableau de femmes dans la maison close De Toulouse-Lautrec. Trait puissant, crayon solide, couleurs froides quand il le faut (scènes de la rue, de la pauvreté) et chaudes également (restaurants, bordels).
De la belle ouvrage, j'irai voir le tome 2.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Dans la Vienne du début du 20ème siècle, alors que la ville est en pleine effervescence intellectuelle et culturelle, Alec un riche héritier qui succomb sans complexe au péché d'oisiveté (entre autre!) se dit que ce serait fort distrayant s'il arrivait à créer un pur produit de ce nouveau siècle qui serait l'assassin que cette époque mérite. Et c'est Victor qui sera le jouet de ce plan ...

Quel cynisme grinçant ! Un scénario qui mêle à la fois le cynisme à la manière des Liaisons dangereuses et de la télé réalité du 21ème siècle !

Quand les pauvres deviennent - par candeur ou bêtise - des marionnettes humaines pour nobles capricieux, le résultat est explosif !
L'histoire de Victor et Alec , c'est les dessous de ces rêves de gloire de l'ego et des idéaux socialistes. L'histoire d'un jeu malsain où les sentiments d'un ingénu rêveur n'ont pas leur place... Wilfrid Lupano et Yannick Corboz ont parfaitement mis en scènes cette fausse émancipation sociale (et morale), dans un monde où l'argent est toujours maître. Et, ce qui ne gâche rien : les graphismes sont superbes ! peut-être plus par la richesse de la coloration que par la technique, mais qu'importe.

Je retiens mon souffle pour découvrir la suite !
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Vienne, 1900. Prenez un gamin des rues pur et innocent et plongez-le dans le luxe d'une maison close avec crédit illimité. Initiez-le aux charmes de l'oisiveté et de l'argent facile, donnez-lui accès à des choses qui lui sont inabordables puis coupez-lui les vivres sans crier gare. Tel est le projet d'Alec, jeune dandy capricieux, irresponsable et tête à claque voulant transformer un gavroche en ennemi public numéro 1. le but ultime étant de le façonner comme une oeuvre d'art, une oeuvre d'art « subversive et véritablement décadente ». Victor sera la victime désignée d'Alec. Un gosse pas verni par la vie, maltraité par un père à la main lourde et dont la carrière de tailleur de pierres qui l'attend ne l'enchante guère. Avec Alec, il va découvrir un train de vie dont il ne soupçonnait même pas l'existence. Mais le choc est rude, trop rude. Et le pétage de plombs inévitable…

Pour ce scénario, Lupano s'est inspiré de « L'assassinat considéré comme un des beaux-arts » de Thomas de Quincey et surtout d'un passage de « A rebours » de Joris-Karl Huysman dans lequel l'auteur déclare vouloir changer brutalement la vie d'un homme pauvre afin de « créer un gredin de plus pour la société et lui donner l'assassin qu'elle mérite ». Entraîné dans quelque chose qu'il ne maîtrise pas, dépassé par ce qui lui arrive, Victor va devenir incontrôlable, allant bien au-delà des espoirs placés en lui par son pygmalion.

Une série à l'atmosphère délicieusement sulfureuse. Lupano montre la bourgeoisie viennoise engoncée dans ses certitudes d'un autre temps, incapable d'anticiper les catastrophes à venir alors que la pauvreté, le chômage de masse et l'antisémitisme galopant transforment en profondeur la société. Avec Victor, il procède à une métamorphose violente. Une personnalité simple et neutre qu'Alec a besoin de totalement effacer pour la réécrire à sa guise. C'est une expérience sans filet, un mélange qui devient aussi dangereux qu'explosif…

Que dire du dessin de Corboz, si ce n'est qu'il représente à merveille la Vienne de l'époque. L'architecture, l'opéra, les brasseries, les quartiers populaires, tout est fidèlement resitué. Son trait réaliste campe avec conviction les différents personnages et affirme le caractère de chacun.

Une superbe série, tant sur le fond que sur la forme. le troisième volume paraîtra le 21 mai, je vais me faire un plaisir de le dévorer dès sa sortie.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Vienne 1900, Alec un crétin de rupin s'imagine avoir du génie. Il a pour idée de transformer Victor, un gamin des rues en malfrat . En façonnant ainsi le jeune homme, Alec pense pouvoir créer une oeuvre d'art à partir d'une matière vivante. Et il est prêt à tout pour cela, notamment à pousser Victor à la débauche.
Le récit est très rythmé et les dessins servent parfaitement l'époque. S'y ajoutent quelques pointes d'humour qui égayent la misère et le cynisme ambiants.
Un premier tome qui donne fortement envie de découvrir la suite!
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Scénario inattendu pour un titre aussi objectif. Je n'ai pas vu le temps passer tellement les actions se sont enchaînées. Deux riches s'entretiennent de leur ennui et l'un décide de donner la possibilité à un jeune gamin Victor de sortir du lot des pauvres. Il va découvrir l'attrait d'une maison close réputée sans avoir à débourser un sou.. on s'attend donc au revers de la médaille ! Je vais me chercher la suite.
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La vie des ouvriers VS la vie des riches qui s'emmerdent. Je crois que ça résume un peu ce premier volume. Deux aristos bourrés aux as qui décident de faire une « oeuvre » d'art avec un jeune ouvrier. Ils introduisent donc le jeune Victor à toutes les joies du luxe (surtout celle sexuelle) et de faire tout ce qu'il désire. Sauf que lorsque tout s'arrête, c'est le basculement dans la violence …
Enfin violence une autre forme de violence, car le jeune Victor, il la connaît tous les jours : dans sa famille, dans la rue, dans le travail … Et il découvre celles des riches et leurs caprices.
Je ne suis pas fan du style graphique, mais j'aime la coloration et le tout sert bien l'histoire.
Un premier tome très introductif, je suis curieuse de découvrir la suite.

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Deux hommes, se disant artistes, décident de créer leur oeuvre en prenant au hasard un jeune homme pour qu'il devienne un assassin. Ils vont l'habituer au bordel, pour plus tard, lui crée un manque. Dessins et couleurs à l'ancienne comme le veut cette BD qui se passe en 1900 à Vienne. Je trouve qu'ils ressemblent à ceux de Fourquemin, ce qui est un compliment.
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