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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
♫Je vide ma bouteille, je bois jusqu'au soleil.
Je vole jusqu'à la lie des mille et une nuits, ah!
J'suis blanc comme un linge, je descends du singe.♫
Je descends du singe - Marc Lavoine- 2012-

Entre nous et les bêtes
une histoire de nuances
Honi soit qui mal y pense
Darwin y remédia-bête
Méfie toi de ce sentiment
qui te fait te réjouir à la vue du sang
Nos Frontières sont-elles bien défendues ?
Le singe qu'on croyait homme a été pendu !
Un homme qu'on voyait en singe a été élu !
La comédie humaine continue...
Parcours d'une Légende, trajet dit par Wilfrid Lupano Nationalisme, racisme que Jérémie Morrow...
va chevalet nos frontières seront bien gardées....
♪Je vais, sur la jetée, parler au vent salé.♪

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Bon il y a comme du génie dans la tronche de Sieur Lupano, je continue mon addiction au bonhomme et c'est pas avec cet album que la guérison va s'opérer. Dans le petit village d'Hartlepool voilà qu'on prend un singe échoué sur la plage pour un français ennemi de la perfide Angleterre.
Comme les villageois n'ont jamais rencontré ni français, ni singe, la pauvre bête sera pendue après jugement sommaire. Depuis 1814, cette légende perdure et fait des habitants d'Hartlepool la risée de leurs contemporains. On pourrait presque nous aussi en rire si cette histoire ne faisait écho à notre actualité (montée du nationalisme, peur de l'étranger, racisme qui n'hésite plus à s'afficher). Cette farce grâce à la plume de Lupano et aux dessins de Moreau fonctionne parfaitement et nous interpelle sur la partie sombre des hommes, quelque soit l'époque.
Pour compléter la BD, Pierre Serna (directeur de l'institut d'histoire de la révolution française et professeur à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, ouf!) apporte un éclairage passionnant sur la place du singe dans la société de l'époque jusqu'à l' abjecte comparaison d'une ministre garde des sceaux avec une guenon en 2015. le racisme et la bêtise sont toujours là malheureusement.
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La bêtise humaine côtoie souvent le comique, au pire le grotesque. Malheureusement, elle peut produire aussi des histoires tragiques, non pas pour ceux qui les causent mais pour ceux qui les subissent, le grotesque restant à ceux qui les causent... Il faut bien qu'ils prennent la part des choses qui leur revient de droit...
Nous sommes en 1814, au large des côtes du petit village anglais de Hartlepool. Un navire de la flotte napoléonienne fait naufrage lors d'une tempête.
Le lendemain matin, les villageois découvrent parmi les débris sur le littoral le seul survivant du vaisseau échoué, un singe, un chimpanzé, qui n'est rien d'autre que la mascotte de l'équipage et qui, plus est, porte un uniforme de marin français avec le fameux tricorne.
À cette époque, les habitants de ce village détestent les Français comme tant d'autres habitants de tant de territoires anglais. J'imagine qu'en face, ici, la réciproque devait être vrai au même moment.
Ils n'ont jamais vu de Français, ils n'ont d'ailleurs jamais vu de singes non plus. Celui-ci est donc le bouc émissaire parfait, d'autant plus que la victime incarne à merveille le rôle idéal : elle est agressive, bestiale et son côté physique représente parfaitement l'image que les Anglais ont des Français... La foule en délire menée et chauffée par le Maire décide de traîner le quidam animal en justice...
Cette fable tragi-comique, inspirée paraît-il d'un fait réel, est une BD survoltée qui m'a enthousiasmée sur un sujet qui n'a rien à voir finalement avec les guerres napoléoniennes et qui demeure malheureusement actuel...
Aux manettes, nous avons ici Wilfrid Lupano pour le scénario et le texte et Jérémie Moreau pour le dessin. C'est vif, c'est enlevé, c'est impitoyable et le graphique retranscrit à merveille les stigmates inoubliables des visages de ces villageois en proie au destin qui les anime et surtout en proie à leurs émotions. La bêtise humaine, pour ceux qui auraient encore un doute, peut se dessiner aussi sur les visages. Oui parfois la bêtise humaine peut inviter par un dessin très suggestif au délit de faciès. La preuve ici ! Ce n'est pas bien, hein ?!
La bouffonnerie dans les traits des personnages pourraient nous faire sourire et même rire.... Cependant...
Ce qui est terrible dans cette fable c'est son côté intemporel, quel que soit le côté de l'océan. Il ne faudrait surtout pas dresser de mauvaises intentions à l'égard de nos amis d'outre-manche car les naufrageurs des côtes finistériennes du nord n'étaient pas des tendres non plus et les personnages du récit n'ont rien à leur envier...
Le célèbre Anatole le Braz dans La Légende de la mort en parle de manière éloquente et magnifique.
Mais le propos n'est pas ici de dépeindre ce fait historique empreint de légende. L'ignorance est bien au coeur de ce récit, démontrant effroyablement comment cette ignorance peut nourrir les nationalismes exacerbés, les ressentiments haineux, puis à deux pas de là les sentiments xénophobes que nous connaissons malheureusement sur nos terres et qui plus est, en périodes électorales.
Ne nous trompons pas de rivage, celui de Hartlepool n'est qu'un exemple. Celui de la haine offre malheureusement des territoires plus larges au pays des primates que nous sommes au quotidien...
On ne s'étonnera guère si dans cette histoire les seuls personnages épris d'humanité sont des enfants, un médecin en voyage et ce pauvre singe aux yeux malheureux sidérés d'effroi...
Un récit essentiel sur l'intolérance, qui donne à frémir... Et à réfléchir aussi...
Je ne résiste pas à l'envie de vous partager cette citation qui figure en postface de l'ouvrage :
"La nation et une société unie par des illusions sur ses ancêtres et par la haine commune de ses voisins."
Dean William R. Inge.
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1814, nous sommes en pleine guerre napoléonienne. A bord du bateau qui les emmène vers la cote anglaise, le capitaine a embarqué avec l'équipage un petit singe prénommé Nelson. Habillé en officier, il amuse beaucoup ses hommes en imitant Napoléon. Un jeune garçon habilité aux sales travaux chantonne en anglais une chanson que sa nourrice lui fredonnait souvent. Cela ne plaît guère au capitaine qui décide sur-le-champ de le jeter à la mer. Mais une tempête fait rage aussitôt, la foudre frappe le mât, le bateau tangue puis chavire. L'équipage tente tant bien que mal de surmonter les énormes vagues. de la plage, deux anglais, avec leurs jumelles, s'amusent de voir ce bateau couler. Ils reviendront le lendemain, une fois que la tempête sera finie. C'est là que toute la petite ville de Hartlepool se retrouve sur la plage pour récolter tout ce qui s'est échoué. Quelle n'est pas leur surprise de découvrir le singe un peu sonné mais bien vivant. Ainsi vêtu, ils le prennent pour un Français, certainement un espion, le capturent et ne comptent pas en rester là avec lui...

Pour ce récit, Lupano s'est inspiré d'une anecdote encore bien vivace en Angleterre, à savoir ces habitants de Hartlepool qui prirent un singe pour un Français et le traitèrent comme tel. La force de cet album réside dans le fait que l'histoire, bien que romancée, traite ici d'un sujet incroyable et bien méconnu et montre ainsi toute la bêtise humaine, la haine ordinaire et le racisme dans toute son horreur. Lupano étoffe son récit de dialogues perspicaces et parfois drôles. Quant aux personnages, dans leur bouffonnerie, ils font malheureusement pitié à voir mais amusent malgré tout le lecteur. Jérémie Moreau met parfaitement en lumière cette triste histoire, usant d'un trait saccadé, de couleurs chaudes et parfois brutales. Un album étonnant...

Le singe de Hartlepool... à mettre en cage ?
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Messieurs les Anglais, pendez les premiers !
Et c'est ce qu'ils firent...
En prenant un singe pour un salopiot de français, mais quand même.
Ç'eût pu z'être vous z'ou moi ! J'vous cache pas avoir une infime préférence pour le vous, galanterie oblige...et puis j'ai la peau du cou qui marque.

Écouté religieusement à Saint-Malo, Lupano, c'est du bonheur en barre.
Aussi, lorsqu'il a commencé à évoquer l'ancestrale légende du Singe de Hartlepool, véritable fable sise en des temps reculés du Nord de l'Angleterre, dans les années 1814/1814, à quelques heures près, j'ai su d'emblée que ce récit loufoque me plairait.

Once upon a time a little village prenommed Hartlpool. Cherchez pas la sortie de route grammaticale, je possède tous les courts métrages de Buster Keaton, d'où cette maîtrise quasi surnaturelle des langues étrangères hexagonales.
Là-bas, on exécre le français qui devait bien le leur rendre.
Sans en avoir jamais aperçu un de visu, c'est balourdement qu'ils prirent un noble représentant de ces grands singes africains déracinés, affublé d'une redingote militaire, et venu tristement s'échouer sur une de leurs plages, pour le français honni. Cherchez pas la french connection, les village people n'étaient visiblement pas équipés pour ça.
Un cocasse quiproquo qui générera cette fameuse légende désormais connue de tous. de beaucoup. Bon, de quelques-uns mais des meilleurs.

Burlesque et triste à la fois, le Singe de Hartlepool dézingue le patriotisme exacerbé tout en fustigeant la peur irraisonnée de l'autre. Un racisme frontal, bas de plafond, dénué de tout embryon de réflexion et donc d'éventuelle issue favorable pour notre primate au pays des lourdingues bellicistes.

Joliment crayonné par Moreau, Dr ès trognes de foire, cet étonnant album apporte une nouvelle pierre à l'édifice déjà conséquent d'un scénariste devenu aujourd'hui incontournable.
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La bêtise et la cruauté n'a ni frontière, ni limite !
J'aime beaucoup l'expression des personnages qui est très évocatrice .
Les textes quant à eux font rire mais rire jaune devant tant de bêtise humaine. L'humour ici est un humour noir qui amène à réfléchir sur ce que l'être humain peut être dans son individualité mais aussi lorsqu'il se retrouve dans une foule, un collectif.
"Le singe de Hartlepool" raconte comment les habitants de Hartlepool, croient reconnaître un français échoué après une nuit de tempête. Ce français n'est autre qu'un singe vêtu d'un vêtement français. Ces habitants vont alors se transformer en juge et faire un procès à ce pauvre singe qui finira pendu.
Certes, cette histoire se passe au début du XIXème siècle alors que les relations entre les Français et les Anglais sont des plus tendues mais elle pourrait malheureusement se passer ailleurs et à d'autres époques.
Cette BD sur l'intolérance, l'étranger, la haine de l'autre est remarquable et fait froid dans le dos tant la bêtise humaine est sans limite.
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1814.
Par un jour de gros temps, un navire français s'échoue sur les côtes anglaises. Un seul rescapé ! Un espion ? Un traitre ? Un singe ? N'importe quoi ! Un ennemi revêtu d'un uniforme français, c'est tout ! Et celui-ci est vite pris pour cible par la populace qui veut faire un procès exemplaire : sus au Français ! Mort à l'ennemi héréditaire ! Mort à Napoléon !

C'est sous forme d'un petit conte burlesque (et d'une vieille légende anglaise) que les auteurs de cette bande dessinée font montre d'un grand questionnement sur la différence, sur l'intolérance, sur la non-connaissance et la reconnaissance, et sur la bêtise aussi. C'est drôle et bien mené, mais en même temps un peu glaçant car le lecteur comprend vite qu'il suffit parfois de pas grand-chose pour basculer vers la haine et le mépris de l'autre.

Même si je n'ai pas particulièrement été sensible aux dessins, je dois reconnaître que Jérémie Moreau a croqué une belle galerie d'ignobles individus en les rendant bien plus simiesques que le singe lui-même, l'exemple du maire est à lui seul une belle caricature.
Enfin, l'apport d'un dossier historique en fin d'ouvrage, documenté par Pierre Serna, éclaire l'époque sur les relations diplomatiques entre les deux pays, sur l'avancée des recherches en matière d'anthropologie et sur l'observation des animaux, notamment des singes.

« Ainsi s'achève la légende du singe de Hartlepool. Quelle part de vérité contient-elle ? La plus mince possible, espérons-le... L'essentiel, on le suppose, c'est que la frontière ait été bien défendue contre les envahisseurs.
C'est important, les frontières. Sinon, on ne sait plus qui haïr... »
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Hier, après avoir lu Sept nains, j'étais fâchée contre Lupano. Qu'on se rassure, je me suis bien vite rabibochée avec lui à la lecture de cet album : le singe de Hartlepool.

En voilà une drôle de farce !
A peine croyable ! D'ailleurs, on aime autant croire que ce n'est qu'une légende. Comme le dit si bien Lupano en fin d'album. Espérons que la part de vérité de cette légende soit la plus mince possible...

En tout cas, Lupano et Moreau s'en sont emparés de belle manière. On s'amuse bien sûr de tout ce chauvinisme, de toute cette ignorance qui conduit à un racisme plus que primaire, de tous ces préjugés qui ont la vie dure. Autant traiter tous ces sujets avec humour.
Mais ça grince, drôlement.
ça grince et ça fait tout de même un peu peur...
Parce que cette comédie, comme le dit Lupano, continue.

Je ne vous en dis pas plus. Et même si vous n'aimez pas Lupano, lisez au moins cet album-ci !
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Une grosse farce mais qui reste tout de même très émouvante ! C'est l'histoire de la bêtise humaine et de l'ignorance, ce qui pousse parfois les hommes à faire des choses relativement ridicules, pour ne pas dire stupides et souvent cruelles, tout simplement parce qu'ils ont peur de l'Inconnu.
C'est ce qui se passe dans ce petit village de Hartlepool, situé sur les côtes anglaises, et dans lequel un navire français fait naufrage.

Les habitants, n'ayant jamais vu un français de leur vie (sauf le vieil Alf Patterson mais son témoignage n'est pas très fiable), voyant le singe du capitaine du navire, vêtu d'un uniforme français, prennent tout bonnement et simplement ce dernier pour un représentant de la race française. Les Anglais et les Français, n'ayant pas de bonnes relations diplomatiques à l'époque puisque l'histoire se déroule au début du XIXe siècle, les villageois décident donc de le pendre, étant donné (ce qui est plutôt normal mais bon, allez leur dire à eux, qui n'ont jamais vu de singes non plus) qu'ils n'ont pas réussi à le faire parler afin qu'il puisse se défendre et décliner son identité.

Une grosse farce basée sur une légende et même, paraît-il, sur une histoire vraie, dans laquelle il y a un gros clin d'oeil à Charles Darwin, que le lecteur découvre ici enfant, accompagné de son père et de passage dans ce village de Hartlepool. C'est d'ailleurs le père de Charles, le docteur Robert Darwin, qui accusera les villageois d'ignares en leur annonçant que "leur pendu" n'est pas un français mais tout simplement Un Singe, un singe français peut-être mais un singe tout de même !
Une lecture agréable, avec un graphisme grotesque (cela est fait exprès car elle s'accommode parfaitement avec l'histoire) qui se lit en un rien de temps ! A découvrir !
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"Le singe de Hartlepool" est basé sur une histoire, devenue légende, qui serait survenue dans le village anglais de Hartlepool en 1814. Un navire français aurait fait naufrage et se serait échoué sur la plage de Hartlepool. Un seul survivant aurait été retrouvé, un singe vêtu d'un uniforme français. Celui-ci, pris pour un français par les les habitants, aurait été jugé et exécuté par pendaison.

Voilà une histoire idéale pour traiter de sujets forts : le nationalisme, la peur de l'autre, l'effet de groupe... Autant de thèmes universels et intemporels qui transparaissent bien dans cette B.D. "Le singe de Hartlepool" est assez émouvant.
Le dessin de Jérémie Moreau est réussi, vivant et assez personnel. La trogne du singe est irrésistible, ce qui rend son destin absurde encore plus touchant.
Le scénario est plaisant mais pas exceptionnel. On ne s'ennuie pas, c'est rythmé, le côté farce vient joliment renforcer le drame mais il y a des faiblesses dans la caractérisation des personnages qui m'ont vraiment dérangée. Je devrais même dire "quels personnages ?". Ils sont inexistants. Ils n'existent que comme une masse, impossible de les distinguer les uns des autres par des traits de caractère propre. Peut-être est-ce voulu mais je n'ai pas eu cette impression et je trouve que ça aurait eu plus d'impact de montrer des habitants aux personnalités diverses devenir semblables face à l'étranger par effet de meute. Et les rares personnages à mettre en doute, ou en tout cas à questionner, le bienfondé de ce qui est en train de se dérouler n'existent pas d'avantage.
Quant au clin d'oeil à Darwin, j'ai trouvé que c'était un artifice pas vraiment pertinent et qui ne m'a pas fait sourire.

"Le singe de Hartlepool" m'aura tout de même fait passer un agréable moment de lecture et m'aura permis de découvrir cette anecdote historique édifiante et qui trouve malheureusement toujours un écho aujourd'hui.
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