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Citations sur Prémices du désert : Poésie 1932-1957 (48)

Amour difficile à offrir,
difficile à recevoir. S'il ose
il se trouble, il éprouve le froid du serpent;
mais s'il n'ose pas, il erre inassouvi,
plus pressant d'âge en âge, de vie en vie.
Le fleuve coule, et ses remous tournoient.
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Vague

C’est ici le combat de la mer avec elle-même,
elle se tord dans les criques livides,
s’arrache à sa continuité,
se soulève, frémit toute et retombe.
La mer, sais-tu, m’unit à son tourment,
la mer vient, prend la fuite, vient,
conjugue temps et espace dans cette voix
qui souffre et prie, brisée sur les écueils.
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Je t’invoque pour la nuit
qui vient et pour le sommeil ;
toi qui souffre, toi seul peut me secourir
dans ce passage aveugle du temps
au temps, dans cet âpre voyage
de ce que je suis à ce que je serai
vivant une vie dans la vie,
dormant un sommeil dans un sommeil.
Toi, adorée, qui souffre comme moi,
qui me donne vertige à penser
que le temps, ce froid
entre les astres et sur les tempes et plus encore, contient
la naissance, la maladie, la mort,
la présence de mon ciel et la perte.
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Je me trouve ici à l’âge que tu sais,
ni jeune ni vieux, j’attends, je regarde
cette incertitude suspendue ;
je ne sais plus ce que j’ai voulu ou ce qui me fût imposé,
tu entres dans mes pensées et tu en sors sauvé.
Tout ce qui doit encore être est toujours,
le fleuve s’écoule, la campagne se transforme,
il grêle, il pleut, des chiens aboient,
et la lune émerge, rien ne bouge,
rien de ce long sommeil aventureux.
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Ville lombarde

Claire ville qui sombres dans un miroir,
cet au-delà de l'âme qui meurt,
dans chaque geste le glacial appareil
de tes murs l'enflamme, et tes canaux.

Et que reste-t-il d'autre, que la douleur
n'ait pas rendu parfait?Dans le reflet
des opales pesantes hésite la vieille
horreur de ma vie, à contrecœur

derrière d'éternels cristaux des yeux de mica
rayonnent une funèbre intégrité,
montant des sables livides et de l'ortie

la nuit exulte, érodée par la brise
vacillante une lune se dégage
des saules, et ton gel ne se brise pas.
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Prémices du désert III


Chant

Où vas-tu, toi qui dans le vent aride cours
par une de ces rues sans saisons
derrière des murs lumineux de laquelle
un pas qui vient à retentir excite les chiens
et éveille l’écho ? Vus de la maison
d’où je te regarde, où le corps est vivant,
mouvement et quiétude se défont.

Je t’invoque pour la nuit
qui vient et pour le sommeil ;
toi qui souffres, toi seule peut me secourir
dans ce passage aveugle du temps
vers le temps, dans cet âpre voyage
de celui que je suis à celui que je serai,
vivant une vie dans la vie,
dormant un sommeil dans le sommeil.
Toi, adorée, qui souffres comme moi,
toi dont cela me donne le vertige de penser
que le temps, ce froid
parmi les astres et sur les tempes et autre chose encore, contient
la naissance, la maladie, la mort,
la présence de mon ciel et la perte.

p.225
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Quelqu'un sur le feuillet de la mer
trace un signe de vie, inscrit un point.
De loin en loin un goéland paraît

( extrait de " La nuit lave l'esprit")
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Je t'invoque pour la nuit
qui vient et pour le sommeil;
toi qui souffres , toi seule peux me secourir
dans ce passage aveugle du temps
vers les temps, dans cet âpre voyage
de celui que je suis vers celui que je serai,
vivant une vie dans la vie,
dormant un sommeil dans le sommeil.
Toi, adorée, qui souffres comme moi,
toi dont cela me donne le vertige de penser
que le temps, ce froid
parmi les astres et sur les tempes, et autre chose encore, contient
la naissance, la maladie, la mort,
la présence dans mon ciel et la perte.
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Noir


Mais voici l'heure de la nuit, lorsque
des profondeurs de l'espace se penche
le visage de la terre, échevelé,
inaccessible, qu'il nous faut consoler,
nous avec nos veilles tristes et les lumières
pâles d'un firmament de ville.

Le vent des abîmes noirs et violets
agite les jardins desséchés, emporte
par les rues la plainte des chats,
fait battre les volets décrochés, celui qui
se risque hors de chez lui voit
le vent, le réverbère, les ivrognes.

Tu dis, que m'a donné cette journée ?
Rien ou guère plus que ne laisse
apparaître et disparaître
dans les jours obstinément gris
le rideau de pluie ouvert et refermé :
arbres, pans de ville, charrois,
gens, pluie dans la pluie, fumée.

p.242
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et tandis que pour toi
c'est mourir toujours plus profondement
et que pour moi être c'est ne pas oublier
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