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Lew Archer est détective privé en Californie. Il est engagé par Elaine Sampson pour retrouver son mari Ralph. Ce magnat du pétrole n'a disparu que depuis 24 heures mais il est parti seul et ce n'est pas dans ses habitudes. Ce n'est pas que sa femme soit inquiète, loin de là, elle cherche surtout à éviter que Ralph dépense son argent sans compter. Il est coutumier du fait puisqu'il a offert toute une montagne à une sorte de gourou. Mme Sampson n'a pas eu tort d'engager Lew Archer car elle finit par recevoir une lettre où son mari lui demande de réunir 100 000 dollars en liquide pour, dit-il, une affaire délicate. Archer soupçonne immédiatement un enlèvement, dont l'entourage de Raph Sampson n'est sans doute pas innocent. On ne peut d'ailleurs pas dire que Ralph savait s'entourer : sa femme est soi-disant handicapée et amère, sa fille obsédée par le mariage, Albert Graves son avocat obnubilé par le pouvoir et Alan Taggert le pilote lui sert de fils de substitution. Lew Archer va mener l'enquête pour mieux cerner tout ce beau monde et découvrir ce qu'il est véritablement arrivé au multimilliardaire.

« Cible mouvante » est le premier livre où apparaît Lew Archer, Ross Macdonald en écrivit dix-huit en tout. Les éditions Gallmeister les rééditent dans l'ordre et avec de nouvelles traductions puisque les précédentes étaient tronquées. Cette première aventure fut écrite en 1949 et s'inscrit dans la lignée de Chandler et Hammett. Lew Archer est un détective hard-boiled à la Marlowe et il se décrit ainsi : « J'étais un bon gars, malgré tout. Côtoyeur de durs à cuire, filles faciles, cas désespérés et pigeons en tout genre ; oeil aux oeilletons des alcôves illicites, balance au service de la jalousie, rat derrière le rideau, sbire de louage à cinquante billets par jour. Mais bon gars malgré tout. Les ridules se formèrent au coin des yeux et des ailes de mon nez, les lèvres se retroussèrent pour laisser voir mes dents – sans m'offrir nul sourire. Juste un air de crève-la-dalle, comme un rictus de coyote. Ce visage avait vu trop de bars, trop d'hôtels décatis, de nids d'amour miteux, trop de tribunaux et de prisons, trop d'autopsies et de tapissage de suspects, trop de terminaisons nerveuses à vif recroquevillées comme des asticots qu'on torture. » Cette longue citation caractérise parfaitement le détective hard-boiled : celui qui a bourlingué, qui a trop vu la noirceur et la misère de l'être humain et qui est totalement désabusé. Même si cette enquête a lieu dans la haute société, Lew Archer ne se fait pas d'illusion, l'argent attise les mauvais côtés et acère les dents. Sous des abords rustres, Archer est un personnage plus subtil et complexe que ses illustres prédécesseurs Marlowe et Spade. Il s'intéresse aux sentiments et à la psychologie des gens qu'il croise. C'est très frappant dans sa relation avec Miranda, la fille de Ralph Sampson, à qui il prodigue de nombreux conseils. Lew Archer tente également d'éviter la violence et les bagarres. Ross Macdonald a créé un personnage introspectif et plein d'empathie que l'on a envie de voir évoluer.

« Cible mouvante » est vraiment un classique du hard-boiled que j'ai été enchantée de découvrir. La noirceur, les milieux interlopes, les retournements de situation, un héros coriace sont au rendez-vous et servis par une écriture tendue et imagée. du très bon roman noir.
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Un homme d'affaires est enlevé. Sa femme embauche Lew Archer pour le retrouver. La piste du kidnappeur va croiser celle de passeurs de clandestins et va également entraîner Lew dans le milieu de la nuit Californienne. Un polar classique qui ne m'a pas emballée plus que ça.
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Au commencement, il y a toujours une affaire louche. La disparition d'un homme par exemple. Celui-ci est coutumier du fait, semble-t-il. Rien d'inquiétant donc, sauf que les escapades de l'homme en question ne relèvent pas de la retraite en monastère, remarquez, ses compagnons de virées sont loin d'être des enfants de choeur. Pas le genre de fréquentation qu'un homme riche à millions devrait avoir, encore moins lorsque sa générosité se mesure à la quantité d'alcool lui passant dans le sang. Cela dit, le pauvre bougre semble avoir des circonstances atténuantes, à commencer par sa famille, dont chacun semble se détester cordialement et qui ne se soucie pas tant de voir réapparaître le mari/père/patron que de s'assurer qu'il ne dilapidera pas la fortune familiale.

Les affaires peu reluisantes, le détective privé Lew Archer en fait collection, même si pour lui il s'agit essentiellement jusque là de venir fouiller les poubelles sentimentales des couples sur le déclin, histoire de venir faire pencher la balance du divorce dans le bon sens. Mais, forcement, un bon chèque, ça ne se refuse pas…

Ce livre sent bon le roman noir des années d'après guerre. Cela tombe bien, il a été écrit dans la fin des année 40. On y retrouve donc tous les éléments qui ont forgé le genre, à savoir une riche famille en forme de panier de crabe, dont on ne sait jamais quel jeu joue chacun des membres, des personnages peu fréquentables, maîtres chanteurs, profiteurs, magouilleurs… des bars peu reluisants desquels on se fait sortir par l'arrière porte avec une bonne avoine, des filatures à l'ancienne, des coups fourrés et surtout un héros qui n'a pas peur de prendre les coups et qui sait attendre son heure pour les redonner en retour...
Bref, un bouquin d'ambiance que l'on dévore sans limite… en noir et blanc ou en couleur, car si l'histoire nous rappelle les imperméables lesté d'un calibre, les téléphones à cadran, les bourre-pifs propre et net et autre décors filmés défilant dans la lunette arrière, le style, lui, n'a rien a envié aux romans modernes et a d'ailleurs su inspiré plus d'un auteur. Seule la conclusion laisse sentir la marque du temps : un peu trop moralisatrice à mon goût mais sans doute nécessaire pour respecter les codes de l'époque.

Une aventure efficace au terme de laquelle on en redemande : cela tombe bien, le héros a encore une foule d'aventures à son actif !
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Une belle rencontre avec ce détective privé cool et un peu cynique. Son enquête est menée promptement, il ne fait pas de cadeau, que ce soit aux "mauvais" mais aussi à ses "employeurs".
Histoire se passant après la 2ème guerre mondiale, dans des USA en reconstruction et en recherche de sensations. Lew se démarque en parcourant son chemin et en traversant cette ambiance allègrement sans fioriture et sans prise de tête.
Le petit plus qui m'a vraiment séduite, les traits d'humour parcourant les dialogues et les descriptions, tantôt noir, tantôt cynique. Ces petites phrases bien placées et à bon escient ainsi que l'intrigue et l'enquête rondement bien narrée m'ont conquise !
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« Cible Mouvante » et « Noyade en eau douce »
Ross Macdonald, nouvelle traduction de Jacques Mailhos
Gallmeister, collection totem, 2012

Gallmeister vient d'avoir la très bonne idée de rééditer des titres précédemment sortis chez 10-18, mais épuisés, et dont la première parution remonte à 1949.
Ross Macdonald donne vie à des romans à ranger dans la catégorie hard-boiled. Son personnage, Lew Archer, représente à lui seul l'archétype du privé, et on l'imagine bien empruntant son chapeau mou à Philippe Marlowe et son Browning à Sam Spade.
Dans le premier de ces deux volumes, le personnage se met en place, doucement. Ses caractéristiques vont s'affirmer dans le second, rien que de naturel. Ce qui va surtout se développer, pour le plus grand bonheur du lecteur, c'est le style de Ross Macdonald. Quasi clandestinement, mine de rien, les métaphores et les descriptions vont introduire la poésie au sein de ces aventures trépidantes, habitées par des mauvais garçons et des filles de vertu petite. Ainsi, les lignes qui dépeignent les exploits du personnage de détective faussement blasé vont-elles se teinter de camaïeux subtils dont suinte une certaine mélancolie. Lew Archer a fait la guerre. Il y a survécu, est devenu policier avant de démissionner. Son sang froid, son cynisme sont de façade, mais Ross MacDonald nous fait passer derrière les apparences.
« Cible Mouvante » nous met en présence d'une richissime famille, forcement dysfonctionnelle. L'enlèvement du père, la demande de rançon, vont nettoyer jusqu'à l'os sa structure fragile. L'assemblage hétéroclite de belle-mère, fille, employés, et même le fantôme du fils… ne saura préserver les apparences sous l'oeil exercé de Lew Archer. Honnête et chevaleresque malgré lui, le détective prend pas mal de coups sur la tête au cours de l'aventure.
« Noyade en eau douce » nous place de nouveau au milieu d'un assemblage hétéroclite d'individus avec les mêmes volontés de sauver les apparences familiales tandis que la richesse est cette fois confisquée par la grand-mère qu'on retrouve malencontreusement noyée, au fond de la piscine. Sous la propriété familiale, il y a du pétrole. Mais au-dessus « L'incendie du ciel s'était éteint, laissant de longs lambeaux de nuages s'étirer sur la nuit comme des trainées de cendre pourpres. Je ne voyais des montagnes que leur silhouette géante soutenant la pénombre ». Notre détective se laisse aller à une contemplation qui ne tarde pas à être mise à mal par l'aventure : « Je me sentais comme un chat solitaire, un matou vieillissant rongé par une rage sombre, en quête de coups de griffes… Les rues nocturnes étaient mon territoire. Elles le seraient jusqu'à ce que je roule dans l'ultime caniveau ». Les méchants sont horribles : « Il croisa les mains. Ses doigts se faufilèrent les uns entre les autres comme des asticots en rut ». Les « poupées » sont moins pernicieuses, encore qu'en vieillissant elles pensent surtout à l'alcool et à l'argent.
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Le roman noir américain a trois figures mythiques. Trois détectives privés qui ont littéralement transformé l'imaginaire autour du genre. Sam Spade, limier cynique mais droit né de la plume d'un Dashiell Hammett brut comme la pierre. Puis Philip Marlowe, silhouette désabusée et aérienne immortalisée par le romantique Raymond Chandler. Puis un outsider pointa le bout de son nez, cadet de ses deux modèles d'une bonne dizaine d'années : Lew Archer.

L'auteur Ross Macdonald ne jouit pas de l'aura prêtée à ses deux illustres collègues, il a néanmoins su apporter un style entre le romantisme d'un Chandler et la sophistication d'un Hammett. Macdonald se singularise par son intérêt dans la psychologie des protagonistes, et un goût prononcé pour les dialogues chargés en traits d'esprit ou en humour grinçant. Archer est un sensible qui s'ignore sous ses travers effrontés. le personnage gagne notamment en complexité au détour d'un dialogue où il admet ses penchants anticonformistes, progressistes voire idéalistes.

Cible mouvante se construit par à-coups, alors que les vrais visages se révèlent. L'intrigue s'en retrouve complexifiée. Ce qui joue un peu contre elle, car le mystère se drape de plus en plus d'inconnues jusqu'à ce qu'on en perde un peu le fil entre qui a fait quoi et quel est le rapport entre tel et tel évènement. Je tire de là une certaine frustration, quand Chandler et surtout Hammett gardaient toujours un horizon clair. Cependant, difficile de ne pas être charmé par Archer qui tel un grain de sable enraye les machinations.

Sans être emballé par sa première aventure, je ne peux nier la réussite de Lew Archer. Il n'a pas volé sa place sur le podium des détectives privés cultes. Comme eux, il arrive au sommet de ce genre littéraire avec panache mais sans illusions sur ce petit monde pourri par le stupre, la manipulation et la mauvaise conscience qu'il regarde en biais pour mieux en percer les vilains secrets.
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Ross Macdonald, pseudonyme de Kenneth Millar né le 13 décembre 1915 à Los Gatos, en Californie, et mort le 11 juillet 1983 à Santa Barbara, en Californie, est un écrivain canadien et américain de roman policier. Il est célèbre pour ses romans dans lesquels figure le détective privé Lew Archer (source Wikipedia).
Ce roman date de 1949, et donc, on retrouve forcément l'ambiance des polars de l'époque. C'est un « bon petit policier » qui se laisse lire, avec une bonne intrigue. On ne s'ennuie pas mais on ne se relève pas non plus la nuit pour reprendre la lecture.
Conclusion : j'ai aimé ce roman et suis prêt à en lire un second mais je ne chercherai pas à tout prix à trouver d'autres livres de cet auteur.
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