Une mère sous influence

[...] ce qu'on peut faire sous la contrainte est sidérant. Le plus souvent, nous ne sommes pas aussi courageux, ni honnêtes, ni solides que nous nous plaisons à l'imaginer.

Nous avons là une femme qui se sent coupable parce qu’elle n’incarne pas la maternité radieuse, alors qu’elle devrait être heureuse, que la société attend d’elle qu’elle soit au comble du bonheur.

J'ai découvert que, si on a quelqu'un près de soi, on se rend compte que la vie mérite d'être vécue.

Morgan opina. Elle semblait acquiescer, pourtant elle avait l'estomac noué. Noreen Quick n'avait pas tort au sujet de la dépression post-partum, indéniablement. Mais une image hantait Morgan: Claire en larmes disant combien elle aimait Drew et qu'elle voulait à tout prix être à la hauteur. Jamais elle n'avait fait mentions d'hallucinations ni de pulsions meurtrières à l'égard de son enfant.

Le plus souvent, nous ne sommes pas aussi courageux, ni honnêtes, ni solides que nous nous plaisons à l’imaginer. 

Morgan la regarda. Elle fixait la route, tendait la main pour saisir le mobile. A la lueur des réverbères, sa couronne de nattes platine nimbait sa tête d'un halo.

Un mari attentionné, une belle maison, un nouveau né, tout semble sourire à Claire mais elle souffre d’un baby blues qui s’aggrave chaque jour. Quand son amie Morgan reçoit un coup de fil de Claire qui s’accuse du meurtre de son mari et on fils, elle ne sait que penser... mais elle ne peut pas laisser son amie dans une telle situation et va mener son enquête. L’intrigue est prenante, j’ai dévoré ce roman en un dimanche. La fin manque un peu de crédibilité mais on passe un bon moment de lecture.

La jeune fille avait donc une raison supplémentaire de haïr le père qui l’avait rejetée, et son propre grand-père avait la conviction qu’elle n’était pas saine d’esprit. Morgan testait cette idée comme on tâte de la langue une dent douloureuse. Et si Eden avait voulu se venger ? Claire avait un cœur d’or. Poussée par un sentiment erroné de responsabilité et de pitié, n’aurait-elle pas pu décider de sauver la jeune fille et d’endosser la terrible faute ? Pour Morgan, c’était plus plausible qu’imaginer Claire, même vaincue par la dépression, tuant son mari et son enfant.

Ce psychologue nous pique notre pognon, voilà tout ce qu’il fait. Eden tourne pas rond, Helene. C’est la vie. Elle a la cervelle… débranchée.

Certes, des gens avouaient parfois un crime qu’ils n’avaient pas commis. Mais il s’agissait en général d’individus atteints de déficience mentale. Ou de jeunes. Et il restait toujours un doute. Pourquoi s’accuser de pareilles atrocités si l’on était blanc comme neige ?