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Critique de Wyoming


99 critiques de ce beau roman de Makine, j'ai donc le plaisir de publier la centième de ce livre, un compte rond qui me plaît bien.

Entrer dans un roman de Makine, c'est, dès les premières lignes, retrouver ou découvrir pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, une écriture d'une finesse et d'une richesse inouïe, une écriture qui sait décrire aussi bien la steppe, la rivière, l'immensité russe que les personnages, leur beauté ou leur laideur, mais une écriture pouvant aussi exprimer avec puissance et délicatesse tous les sentiments humains, toutes les émotions qui animent les protagonistes de ses oeuvres.

Toutefois, entrer dans un roman de Makine n'est pas toujours rapide, ni forcément aisé. Je le sais, je l'accepte et j'ai pris l'habitude de savourer ce que d'aucuns nomment longueurs, avant, tout à coup, ici quasiment à la troisième partie, donc presque aux deux tiers du livre, de rencontrer l'éblouissement familier et ne plus le quitter quasiment jusqu'à la fin.

Alors, les deux premiers tiers ne sont pas inintéressants en ce sens qu'ils installent le décor de ce qui sera l'apothéose et qu'ils comprennent quelques belles envolées, toujours avec ce style magnifique.

Le testament français déroule enfance, adolescence du narrateur, à travers les récits de sa grand-mère française, Charlotte. Au fil de ceux-ci, il découvre la France de la fin du XIXème siècle, avec la visite du tsar Nicolas II en octobre 1896. Puis, c'est le XXème siècle avec ses deux guerres et cette révolution russe qui vit naître un régime terrible pour le peuple.

Charlotte traverse le siècle dernier et raconte à son petit-fils presque tout son vécu. Elle est obligée de lui taire divers événements douloureux qu'il découvrira ultérieurement et qui lui feront admirer encore plus le courage et l'abnégation de cette femme.

Le roman déroule aussi l'adolescence du narrateur avec les premiers émois devant la femme, la jeune fille aux appâts qu'il faut absolument goûter quitte à ce que cette première fois soit plutôt décevante.

On arrive ainsi à la troisième partie qui détaille la relation sentimentale unissant le narrateur à sa grand-mère, avec des descriptions du physique de celle-ci, âgée mais diffusant une beauté intemporelle, avec des sorties à deux dans la steppe, sous l'orage et toujours la description puissante de tout ce qu'ils vivent ensemble, se comprenant maintenant par de simples regards.

Alors, il faut découvrir lentement ce livre, en s'attardant le long des saules russes ou dans les avenues parisiennes, en laissant aller le temps de cette lecture pleine de saveurs du talentueux Andreï Makine.
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