Le Coeur en Islande - Intégrale

Un très bel album en édition intégrale qui raconte l'histoire de pêcheurs d'Islande, c'est-à-dire de morutiers comme on pouvait en trouver à Dunkerque ou sur les côtes nord de la Bretagne.
Une pêche réalisée dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses. Cela donne une jolie histoire de famille de marins avec ses joies et surtout ses peines. C'est en tout cas une peinture réaliste des moeurs de la fin du XIXème et du début du XXème siècle dans ces milieux pauvres, dominés par quelques familles de propriétaires tout-puissants.

Le scénario est assez conventionnel mais le dessin est particulièrement bien travaillé et plein de puissance.

Moïse, enfant miraculé retrouvé sur une barque, tente d'en savoir plus sur ses origines, que ce soit son père et sa mère. Makyo signe un très beau roman graphique en deux parties, réunies dans cette édition intégrale. L'intrigue est librement inspiré par sa propre histoire familiale. Les deux parties sont très différentes, une à terre et une mer mais toutes les deux réussies. Les dessins sont magnifiques.

C'est si brillamment mise en scène, que cette histoire captive du début à la fin. Nous suivons les péripéties d'un garçon prénommé Moïse dont le passé est assez énigmatique.

Cette BD fait preuve d'une singularité intemporelle réjouissante! Nous avons droit à un dessin limpide et pétillant de beauté pour une fidèle transposition du monde des marins.

Cette oeuvre à la fois fragile et pertinente. En effet, ce n'est pas totalement convaincant mais assez hardi et original pour susciter un intérêt sincère. Cette histoire passionne et émeut grâce à une mise en scène d'une rare élégance.

J'ai été juste un peu dérouté par la différence notable entre les deux tomes. Si le premier peut apparaître comme une véritable recherche de paternité, le second nous entraîne en pleine mer pour nous imprégner d'une rude ambiance de marin à huis clos.

Bref, une BD d'une grande beauté plastique à la réalisation efficace dans l'enchaînement des cases. On n'en demandait pas plus.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

A l'origine cette BD a été publiée en deux tomes dans la collection "Aire Libre". Un gage de qualité ? C'est en tout cas un objectif de celle-ci, mais aussi de Pierre Makyo : on voit sa volonté de travailler des histoires et des graphismes de grande qualité dans ses séries "La ballade au bout du monde", "Le maître de peinture"...
Ici l'histoire est relativement simple mais c'est l'occasion de pénétrer dans une peinture de l'émotion, ayant pour cadre la pêche dans le nord, les ports, les caractères difficiles. Il n'y a pas d'excès. Dans chacun des personnages, tout est très bien équilibré je trouve.

Simple peinture des moeurs du nord de la France (Dunkerque), récit autobiographique ? Cette BD est bien plus que cela. C'est aussi une très belle histoire qui démontre que Pierre Makyo maîtrise autant cet art du conte que celui du dessin.

J'ai vraiment du mal à trouver ce qui a tant charmé les lecteurs dans cet opus, parce que ma lecture m'a laissé la même impression que Pêcheurs d'Islande de Pierre Loti (pour prendre un livre qui reste dans le même thème). le souci vient d'un mélange de plusieurs histoires qui n'a finalement que peu d'intérêt puisque aucune d'entre elles n'est véritablement développée, et également d'un sujet qui est trop abordé à mon goût.

Makyo développe deux intrigues en parallèle dans cette histoire, et j'ai eu l'impression que chacun de ces tomes se concentrait sur l'une des deux histoires. Ce qui m'a frustré lorsque l'on s'est complètement détaché de l'histoire du premier tome pour s'isoler dans la goélette au tome 2, et que l'intrigue sera résolue de manière très simple à la fin. D'autre part, toute l'intrigue sur la goélette m'a parue trop grossière, surtout à cause du personnage antagoniste qui est bien trop manichéen.
L'autre souci que j'ai eu, c'est que le sujet, ces pêcheurs bretons qui allaient faire leurs saisons de pêche jusqu'en Islande, ne m'a pas non plus intéressé tant que ça. Probablement du fait de mes origines alsaciennes, si loin de la mer on ressent moins l'appel du grand large et l'envie de prendre pied sur un de ces navires. Et j'aurais bien plus apprécié cela si le métier était resté une toile de fond pour le reste de l'intrigue, mais de le faire passer au premier plan m'a beaucoup moins intéressé.

Le dessin n'est pas mal du tout, faisant ressortir toutes les nuances de la mer et des paysages bretons, il est tout à fait correct pour ce genre de récit.
C'est avec une pointe de déception palpable que j'ai refermé ce diptyque, qui a bien trop éparpillé son histoire pour que je m'y sois véritablement intéressé. Et c'est dommage, j'avais plutôt été pris par le premier tome, mais le second change trop de sujet pour moi.

Très bel album couleur, aux teintes froides de Dunkerke et de l'Islande. J'ai beaucoup apprécié cette histoire en raison de l'immersion dans le quotidien des pêcheurs d'Islande et de leurs familles au dix-neuvième siècle. Les racines et les recherches de l'auteur rendent l'histoire particulièrement riche et dépaysante. Il aurait pu poursuivre plus loin le récit en développant par exemple la relation incongrue entre Rafaèlle et Moïse ou la décision finale de Moïse quant à son avenir.