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Dans ce deuxième volet, on dira que l'enquête patauge, comme pataugent nos jeunes combattants dans ce bourbier immonde qu'est le front. Mais l'enquête est bien secondaire car ce tome semble plus destiné à souligner l'horreur et la noirceur de cette sale guerre durant laquelle on sacrifia des jeunes enrôlés comme chair à canon. Par deux fois on assistera à un macabre appel où les morts ne peuvent se signaler présents et les vivants commencent à se faire rare dans les rangs du caporal Peyrac.

On assistera tristement aux tentatives des soldats pour sauver Jolicoeur, en otage dans les lignes ennemies et qu'il sera difficile de sauver sans subir à son tour les tir de l'ennemi.

Le côté absurde de la guerre sera souligné par un échange entre Allemands et Français alors qu'ils sont en route pour les tranchées.

L'enquête semble se poursuivre plus assidûment par la suite, alors qu'un nouveau meurtre est commis, et que le lieutenant Vialatte découvre quelques maigres indices qui le mèneront peut-être vers le ou les coupables.

Le dessinateur, fidèle à lui-même nous offre des planches lugubres certes, par leur couleur, qui donnent cette impression de nuit perpétuelle, de crasse, de tristesse et d'effroi, mais elles traduisent si bien la situation de ces hommes qui vivent la faim, le froid, l'inconfort extrême au quotidien. de ces hommes parfois morts et restés dans l'oubli et n'ayant même pas pour dernier refuge, le moindre monument aux morts.
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En Champagne pouilleuse, le lieutenant de gendarmerie Roland Vialatte est toujours sur le front à la recherche de l'assassin des jeunes femmes que l'on retrouve égorgées, une lettre d'adieu écrite de la main du tueur sur elle. En première ligne, il retrouve une vieille connaissance, la caporal Gaston Peyrac. A la tête de jeunes recrues, des repris de justice à peine sortis de l'enfance, il a bien du mal à croire que l'un d'eux pourrait être le meurtrier comme le suppose Vialatte. Tandis que les ripostes ne cessent de part et d'autre, que le sang coule, que les hommes doivent affronter toutes ces horreurs et que l'un d'eux, Jolicoeur, blessé et coincé entre les deux lignes de front, sert d'appât aux boches, Vialatte doit continuer à mener son enquête...

L'enquête, ici dans ce deuxième volet, est reléguée au second plan tant la Guerre est omniprésente. L'on est en première ligne, et ce, dès les premières pages, criantes de vérité, dans lesquelles Maël réussit un rendu magnifique de ces combats. Les investigations de Vialatte pour débusquer le coupable des meurtres paraissent bien absurdes tant la violence règne, les compatriotes tombent les uns après les autres et que le sang coule à flot. le scénario est toujours aussi captivant et bien ficelé. Les scènes se suivent avec un intérêt grandissant et l'on se prend d'affection pour ces soldats. le coup de crayon réaliste de Maël est magnifique, les couleurs tristes créent une atmosphère plus que jamais oppressante et il nous offre de très belles aquarelles.

Notre Mère la guerre, Deuxième complainte au son des canons...
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Doit-on considérer cette série comme historique ou policière ? C'est bien le genre policier qui prédomine, la Première Guerre Mondiale servant toujours de fond au scénario. le lieutenant Vialatte, devenu vieux et sentant qu'il va mourir, raconte cet épisode particulier : les meurtres de plusieurs femmes et son enquête en plein combat. Dans ce deuxième tome, il est au coeur des tranchées, au coeur des attaques et des ripostes. Il l'était déjà à la fin du premier mais les choses se corsent. Une autre femme est tuée, Mathilde. Des noms se précisent...

On observera ici le nombre impressionnant de vignettes consacrées à la dureté des combats, aux corps se faisant faucher... Une fausse histoire, certes, mais une réalité dans le climat, dans l'horreur...

Bref, une excellente BD
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Janvier 1915, la guerre assure toujours avec autant d'éclat - d'obus - et d'entrain son statut de VRP gold pour la grande faucheuse.

S'il est une section sous le feu des projecteurs allemands et français, c'est bien celle du caporal Gaston Peyrac, essentiellement constituée de repris de justice soupçonnés d'avoir commis l'irréparable en massacrant trois femmes entre deux assauts sanglants.
Et là, on se dit qu'il faut bien que jeunesse se passe. Oui mais non, faut pas déconner tout d'même.
L'état-major diligente le lieutenant Vialatte sur zone pour confronter les possibles responsables à l'horreur de leurs éventuels actes, ce qui ne saurait lui attirer quelques inimitiés, allez donc savoir pourquoi.

Toujours aussi graphiquement irréprochable, ce second volet parvient à distiller quelques grammes d'humanité dans ce monde de brutes.
Oubliez bouteille d'oxygène et paliers de décompression, cette nouvelle plongée en plein chaos guerrier se dévore en apnée, le souffle court et la nausée au bord des lèvres. Ce que ne manquera pas de corroborer un certain Sartre qui en connaissait un rayon sur le sujet.
Un album aussi magistral que sinistre, la connerie insondable des hommes prêtant rarement à sourire...
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Rappel.
Première complainte.
Une vingtaine d'années après la fin de la Première Guerre mondiale, Roland Vialatte sur son lit d'agonie se confesse auprès du curé de sa paroisse.
Ce qui obsède toujours ce policier à la retraite, c'est l'étrange affaire concernant les crimes de jeunes femmes perpétrés sur la ligne de front près de Méricourt ( Champagne pouilleuse ) durant l'hiver 1914-1915, crimes dont il a été chargé par l'état-major de l'armée française d'identifier et d'arrêter le ou les coupables.
Les premières victimes sont Joséphine Tallandier, 17 ans à peine, serveuse à " La Champagne Combattante ", Mariette Vauguenard, infirmière dans un service de la Croix-Rouge de Méricourt, Irene Hornby, Canadienne correspondante de presse pour des journaux américains.
Les deux premières victimes ont été égorgées non loin ou dans une tranchée, la troisième étranglée dans un hôtel proche du front.
Le ou les meurtriers laissent sur les malheureuses jeunes femmes une lettre d'adieux écrite de sa main...
Pour tenter de résoudre ces meurtres en série, le lieutenant Vialatte décide de se rendre sur les lieux où ont été commis les deux premiers, à savoir une tranchée en première ligne.
Dans cette tranchée, il tombe sur une vieille connaissance, le caporal Gaston Peyrac, un " internationaliste libertaire ", à la tête d'une escouade de jeunes conscrits - des mineurs délinquants que l'armée a libérés ( eh oui, Prigojine n'a rien inventé !, contre un engagement et en changeant leur date de naissance...) aux comportements et aux " absences " troublantes ...
Lors d'une offensive, un des " gamins " soldats soupçonnés par Vialatte, " Jolicoeur ", est blessé et gît dans une ruine entre les tranchées française et allemande...

Deuxième complainte.
Nous retrouvons l'escouade du Caporal Peyrac.
" Jolicoeur " blessé au ventre appelle ses camarades à l'aide.
Ceux-ci sachant que le soldat français est utilisé par les Allemands comme un " appât ", se contentent pour l'heure de lui chanter des chansons, à la fois pour briser sa solitude et pour qu'il ne s'endorme pas.
Entre appels, tirs d'artillerie, le lieutenant Vialatte continue de faire l'expérience de la guerre et d'enquêter.
Ayant été sollicité par le caporal Peyrac, se soulageant dans les feuillées, d'aller lui chercher dans l'abri quelques journaux pour qu'il s'essuie, il tombe sur des exemplaires qui l'intriguent. Un surtout, du Washington Post, pour lequel travaillait Irene Hornby...l'une des trois victimes, retient son attention, car la date du journal correspond avec celle des crimes. Mieux encore, sur le bureau de Peyrac traîne un journal de bord... dont quelques pages ont été arrachées... et l'on se souvient que l'assassin a à chaque fois laissé une lettre d'adieux sur le corps des malheureuses.
Tout à ses découvertes, Vialatte est demandé par une estafette.
Le corps d'une quatrième jeune femme vient d'être découvert. Cette fois il s'agit d'une jeune prostituée belge, Mathilde Doorne, " pensionnaire " chez Madame Hortense, et " protégée " de son ami le capitaine Janvier, membre de l'état-major du général Berthelot, officier meurtri dans sa chair et dans son âme, amoureux de Péguy et de Victor Hugo ...

Dans ce deuxième opus Maël et Kris s'attardent davantage sur la guerre que sur l'enquête policière, sans pour autant négliger celle-ci.
Le rendu graphique est absolument " spectaculaire " et " saisissant ". Un travail de titan pour un dessinateur complètement habité par son sujet.
À noter l'insistance du travail graphique sur les yeux.
Plus encore que dans le premier tome, ce qui m'est resté après deux lectures espacées, ce sont ces dizaines d'yeux qui ont quelque chose de l'ordre de " l'ailleurs ", de " l'outre-tombe ", de " l'au-delà-du-miroir ", de " l'obsédant " ; des yeux d'une incroyable expressivité et dont la stylisation semble pourtant très " épurée "...
La plume de Kris n'est pas en reste, toujours en parfaite symbiose avec les dessins, toujours pertinente, cultivée, talentueuse.
Deux albums de très haute tenue.
Un témoignage bouleversant qui fait écho à ces mots de Léon Mallefond, sergent d'une section de mitrailleurs :
" C'était dur, une vraie boucherie et un enfer sous les coups de l'artillerie. C'était à devenir fou. D'ailleurs, nous n'étions pas normaux."
Ainsi qu'à ceux d'Henri Fleignac, tireur dans les Corps Francs :
" Nous sommes tombés dans un tourbillon de panique. Ca croulait de partout. Ca fuyait de partout. Sûr qu'on nous voulait du mal."

Un polar dans la guerre, d'une originalité, d'une lucidité, d'un réalisme transposé avec une maestria impressionnante. Une grande, très grande BD du tandem Maël et Kris !
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Comme avec le premier tome, j'ai passé un excellent de moment de lecture à suivre l'enquête du lieutenant Roland Vialatte. Les auteurs se sont amusés à forcer le trait un peu "prude" de ce policier "planqué" en temps de guerre où tout un tas de pauvres types n'ont pas eu cette chance. Kris et Maël ont sans doute pris plus de plaisir dans ce deuxième tome avec des scènes où le décalage entre l'intellectuel et les hommes de terrain est très flagrant et "incisif " voir cru (pour utiliser des termes plus châtiés que les soldats) - mais toujours avec humour.
Le support BD permet aussi au lecteur de s'interroger sur l'image "romantique" du héros glorifié par tant de nos écrivains ou hommes politiques et la réalité difficilement imaginable lorsque nous sommes confortablement installés dans nos fauteuils à lire ces récits ô combien épiques des exploits militaires qui ne sont rien de plus que d'immense boucheries industrialisées par les innovations techniques.

Tout le travail fait sur le langage et les situations (sous la ceinture) ont dû être très réfléchies car le lecteur comprend les vertus du langage grossier comme échappatoire - quant aux plus chanceux, ils peuvent aller aux bordels, et les meilleurs d'entre eux pourraient s'y découvrir une âme de poète , ou découvrir un cadavre, au choix.

Une fois de plus, Kris et Maël ont parfaitement réussi à mêler l'histoire policière avec l'Histoire de la Grande Guerre en recréant des atmosphères, des attitudes , .. très réalistes et qui correspondent à des témoignages "d'époques" que j'avais pu lire.

Vivement la suite !
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Nous avions laissé nos jeunes soldats, des gamins encore, assister à la lente agonie d'un des leurs, au fond de leur tranchée et c'est là que nous les retrouvons, mais un peu avant, avec l'appel des survivants de cette grande boucherie.

On assiste déjà à l'imbécilité faite homme avec celui qui fait les appels et qui demande au caporal Peyrac s'il a bien vérifié le décès du soldat touché par une salve d'artillerie de son propre camp…

L'auteur sait si bien mettre les mots sur les maux… Et l'émotion transperce des cases, des paroles, vous prend à la gorge et vous la serre, comme le ferait une grosse main avec un petit cou de moineau.

Je pensais avoir le fin mot de l'histoire dans ce tome-ci, mais en fait, l'enquête sur les trois femmes assassinées va passer un peu au second plan tant les combats font rage sur le front et les auteurs n'émargent pas les lecteurs, ne manque plus que le bruit et l'odeur et on s'y croirait.

Attention, l'enquête passe au second plan, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est reléguée aux oubliettes ou en pertes et profits…

Bien que niveaux pertes, nous devrons ajouter, aux multiples soldats qui meurent, une nouvelle victime du tueur, une fille qui donnait de la joie et cette fois-ci, nous aurons des témoins, des pauvres tirailleurs, qui sont encore moins bien lotis que les autres.

Marrant, si je puis dire… On assassine des femmes, et la gendarmerie enquête, mais dans les tranchées, on assassine des hommes, on a transformé des terres en abattoir à ciel ouvert mais personne ne songe à mettre fin à cette boucherie.

Oui, je sais, certaines imbécilités des Hommes peut prêter à sourire 100 ans plus tard, heureusement que je ne serai plus là quand dans un siècle, on jugera nos actions à nous et à nos gouvernants.

Petit à petit, nous entrons un peu plus dans la compagnie du caporal Gaston Peyrac, cette compagnie fait de jeunes gamins qu'on a sortis de prison pour envoyer au front. Si les soupçons pèsent sur des membres de cette compagnie, nous ne saurons pas encore le nom du coupable puisqu'un assaut des casques à pointes a foutu tout en l'air.

Ah, le suspense me tuera et la justesse des dessins et des propos aussi… Les aquarelles donnent une autre dimension aux dessins et la plume aiguisée du scénariste va piquer là où ça fait le plus mal.

Une fois de plus, un tome magnifique, si c'est possible de faire du beau avec de l'aussi laid : la grande faucheuse travaillant à la chaine avec des rendements qui font toujours aussi froid dans le dos.

Une deuxième complainte qui fait grincer des dents et serrer les tripes.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« Notre mère la guerre, tome 2, seconde complainte » délaisse quelque peu l'enquête policière, pour mettre en avant l'ultra violence du conflit de la Première guerre mondiale.

Kris n'y va pas en effet avec le dos de la cuillère pour narrer bombardement et assauts au corps-à-corps entre soldats français et allemands.

Ce déséquilibre nuit pour moi au développement de l'histoire et provoque une certaine lassitude par la répétition des horreurs imposées au lecteur !

Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Dans ce second album, le lieutenant Vialatte poursuit son enquête sur la ligne de front , et ce d'autant plus qu'un nouveau meurtre de femme y est commis.
Mais ce n'est pas l'enquête policière qui prime dans cette deuxième complainte, c'est la guerre qui est omniprésente.
L'horreur des combats nous explose au visage grâce aux sublimes dessins de Maël, qui nous placent au coeur de l'action et font ressortir la violence inouïe de cette guerre.
On s'attache aussi à l'escouade du caporal Peyrac, qui traverse des moments terribles.
Que nous réserve la troisième complainte ?
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Nous continuons notre chemin avec le lieutenant Viallate à la recherche des coupables, des meurtriers de ces femmes. Mais surtout nous continuons notre plongée dans l'enfer de la première guerre mondiale.
Finalement ce récit prend un visage bien différent. D'habitude la guerre, le front, les tranchées... Ca sert de contexte à une histoire, policière par exemple comme ça en prenait le chemin avec notre mère la guerre. Mais là c'est l'inverse qui se produit. L'enquête policière sert de contexte pour parler de la guerre. Pour exprimer l'horreur des tranchées. de ces hommes qui donnent leur vie pour leur patrie.
Ce tome s'attache finalement plus à nous lier à cette petite section du caporal Peyrac. A ces gamins, repris de justice pour des délits mineurs, que la France à envoyé devenir des meurtriers puis des morts.
L'histoire nous narre des secondes cruelles qui nous prend aux tripes. En parti grace aux aquarelles de Mael qui savent si bien rendre l'atmosphère.
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