Un titre original pour un roman qui ne l'est pas moins.
Que diriez-vous du fantôme d'une grand-mère qui habite une bouilloire ? Ou d'une Juliette qui entend parler les arbres et les fleurs ?
L'histoire commence en France pour se terminer au Québec, au bas St-Laurent. Il sera question des beautés de la nature, du fleuve, des forêts, pimentées d'un peu de fantastique.
Un charmant premier roman comme un conte de fées qu'on imaginerait bien dans un album illustré, plein de verdure, de magie et de rêves…
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Les boucles (de ses cheveux) se dressent tel un réseau de soucoupes paraboliques multidirectionnelles. Juliette a tout essayé. Rien n’a jamais réussi à en venir à bout. Elle reste persuadée que l’étrangeté lui colle à la peau comme les bigoudis à la tête de Momone. Quand elle était vivante. Parce que, Juliette en est sûre, les morts ne portent pas de bigoudis.
(Lévesque ed., p.13)
Mique ferme les yeux. Elle inspire profondément, retient son souffle, attend quelques secondes au cours desquelles l’éternité s’installe. Elle expire tout aussi profondément et fait de nouveau une pause. Elle écoute tout : le chant du ruisseau, les ailes des corneilles qui survolent le jardin, les fleurs dont les pétales se défroissent dans un chuchotement. L’espace au-dedans est aussi vaste que le ciel. Mique sent chacune des fibres de son être se dérouler, comme autant de têtes de violon au printemps. Son corps se dilate, s’enfonce dans la terre, touche les nuages, caresse les arbres.
(Lévesque ed., p. 29)