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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Niché dans la bulle glaciale du village de Montréal, "C'est comme ça que je disparais" de Mirion Malle nous entraîne dans un périple émotionnel au coeur de la vie complexe de Clara. L'auteure, déjà renommée pour ses BD donnant place et parole à la femme, nous immerge dans une tranche de vie douce-amère, subtilement teintée de mélancolie, qui aborde la dépression et le mal-être avec sensibilité et réalisme.

En tournant chaque page, on suit le parcours de Clara, une jeune québécoise dont le quotidien se fait peu à peu avaler par l'ombre de la dépression. La dépression est une maladie réelle que l'on n'invente pas, qui prends aux tripes, notre corps même nous dit « stop, je ne peux pas continuer à tout porter. L'esprit est dépassé et on se perd en nous-même. Les dessins épurés et émouvants captent l'écheveau complexe d'émotions qui étreignent Clara alors qu'elle jongle avec les crises d'angoisse, les moments d'épuisement profond, et la difficulté croissante d'apprécier les éléments censés apporter du réconfort. J'ai aimé la douceur du trait, je me suis reconnue dans beaucoup de planches.

Ce roman graphique établit cette connexion profonde entre le lecteur et l'héroïne. Qu'on ait personnellement fait l'expérience de la dépression ou que l'on cherche à la comprendre, les pages de "C'est comme ça que je disparais" résonnent d'une authenticité qui fait écho à une réalité délicate : il est difficile de parler de cette maladie, car il ne s'agit pas de « juste faire un effort », « regarder les choses du bon côté », « s'occuper pour aller mieux »… La maladie est bien plus complexe et propre à chacun dans son expérience. Il y a aussi ces dépressions où l'on sourit parce qu'on a appris à le faire, mais à l'intérieur, le vide, la douleur, l'incompréhension, l'épuisement… L'auteure évite adroitement les écueils du cliché et du stéréotype, plongeant au plus profond de l'expérience intérieure de Clara, entre les hauts et les bas, l'envie de s'ouvrir et l'instinct de se replier.

Mirion Malle explore avec une acuité émouvante le sentiment lancinant de solitude découlant de la dépression, le fardeau de l'isolement involontaire, et l'importance de l'entourage. Elle dépeint avec justesse l'épuisement mental et physique, l'angoissante sensation de vide incessant. L'oeuvre aborde également des thèmes importants pour l'auteure tels que le féminisme, la communication, la sororité, les années 2000, et les médias sociaux, tout en saisissant la vie à Montréal.

Si le récit propose une plongée profonde et compatissante dans la dépression, quelques nuances méritent d'être signalées. le cheminement de Clara pour trouver un thérapeute : il n'est pas facile de trouver quelqu'un qui nous convient, avec qui ça « matche » et la maladie mentale est souvent vue comme quelque chose qu'il faut cacher. Je pense qu'en abordant de façon plus conséquente cet aspect, cela peut apporter une dimension supplémentaire. Y a-t-il une raison, un élément déclencheur, ou un cadenas que l'on peut ouvrir pour tout comprendre de la dépression ? Cela dépend de chacun et des parcours de vie. En cela, je suis plus sujet à dire qu'il y a des possibilités, mais parfois, à chercher la raison, on dévie du chemin pour retrouver goût à notre vie.

En bref : Ce roman graphique est une oeuvre artistique et narrative qui brille par sa capacité à traduire la complexité de la dépression en des mots et des images. Mirion Malle use de son art pour ouvrir une fenêtre sur la réalité intérieure de ceux qui luttent contre cette maladie silencieuse. Empreinte d'émotion et de réflexion, elle offre une perspective authentique et dénuée de jugement, invitant les lecteurs à écouter, à comprendre et à se connecter avec ceux qui vivent cette réalité. Une oeuvre qui, par ses illustrations sincères et son exploration empathique, apporte une lumière nécessaire à un sujet trop souvent occulté.
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Clara souffre de dépression. Depuis sept ans, des pensées suicidaires, l'idée d'en finir nourrissent son esprit. Malgré qu'elle soit entourée par ses amies, elle n'arrive pas à sortir la tête de l'eau, les écarte malgré elle et disparaît à petit feu. Son quotidien est rythmé par les crises de larmes, le mal être profond qui l'habite, les pensées négatives et parfois une colère qui prend le dessus. Par moment, la vie s'éclaircit, elle arrive à s'amuser, à prendre le dessus mais la dépression revient toujours.

Avec ce roman graphique Mirion Malle parle avec beaucoup de justesse de cette maladie qui peut toucher tout le monde à un moment de sa vie, d'autant plus, je trouve, dans la société actuelle qui est tellement anxiogène.
Le trait est simple, sans fioriture, le tout en noir et blanc pour démontrer toute la complexité des sentiments qui habitent Clara. L'autrice démontre bien la sensation de vide qui habite la jeune femme et cette fatigue qui ne la quitte pas, l'isolement et l'incompréhension des proches.
Une lecture bienveillante, empathique et poétique sur un sujet universel.
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Ce roman graphique parle avec une extrême justesse de dépression, sujet délicat et ô combien difficile à expliquer: rien que pour ça, elle vaut le coup d'être lue, partagée, discutée.

Le sentiment de solitude extrême, l'isolement qu'on provoque malgré soi, l'épuisement moral et physique, l'impression d'être vide, et que cela ne finira jamais… et surtout, surtout, l'importance de l'entourage.

L'auteure raconte tout cela très bien, avec des dessins simples et très touchants. On suit Clara, québécoise dans la vingtaine (trentaine), qui sombre inexorablement dans un état dépressif malgré l'inquiétude de ses proches et ses propres efforts pour en sortir. Entre crises d'angoisse et périodes d'épuisement profond, Clara essaie de gérer sa difficulté de plus en plus grande à être en groupe, à travailler, à être créative, à apprécier les moments qui devraient lui faire du bien… Elle disparait à elle-même, tout doucement.

Si on a connu ou qu'on connaît la dépression, on se sent compris en lisant cette histoire comme trop peu souvent et on a envie de l'offrir à son entourage. Si on ne l'a pas vécue soi-même mais qu'on connaît des personnes concernées ou qu'on est juste intéressé par le sujet, c'est une extrêmement bonne entrée pour essayer de comprendre.

Seuls petits bémols à mon sens : l'héroïne ne trouve pas de thérapeute, donc on ne peut pas mesurer le bien que cela aurait pu lui faire un vrai suivi ; et la conclusion m'a un peu laissée sur ma faim car cela donne un peu l'impression qu'il y a une « clé », un événement qui expliquerait sa dépression, alors qu'il n'y en avait pas besoin je trouve. Mais on ne peut pas tout traiter dans une bd! Et celle-ci fait déjà beaucoup pour la cause de la maladie mentale. 
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Clara est attachée de presse dans une maison d'édition et elle s'investit beaucoup dans son travail. Elle écrit aussi un livre, qu'elle a du mal à terminer, et ses amis la sollicitent beaucoup pour des sorties. Pourtant, la jeune femme vit repliée sur elle-même et elle a du mal à s'extraire de la dépression dans laquelle elle s'est enfoncée depuis des années. Cette BD qui aborde le thème de la dépression, est sensible et juste. On voit à quel point il est difficile pour les personnes souffrant de ce mal de parler à leurs proches, et de leur confier leur souffrance. Un sentiment de honte ou de pudeur pousse le dépressif à masquer ou minimiser sa douleur ce qui ne fait que l'exclure davantage de ses pairs. J'ai aimé le dessin en noir et blanc et le trait de Mirion Malle qui souligne bien le propos. Certaines planches sont parfois peut-être un peu chargées mais l'ensemble reste agréable à lire. L'histoire se déroulant au Québec, on peut être aussi dérouté par certaines tournures de phrases, mais cela ajoute un certai charme à cette BD.
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Une BD très touchante qui aborde la dépression.

On y suit une jeune femme qui disparait peu à peu : elle s'isole à cause de la dépression, ne trouve plus d'intérêt à ce qui lui plaisait auparavant. Avec le soutien de son entourage (qui est extrêmement important dans des situations aussi lourdes à porter pour une personne souffrant d'une ou plusieurs maladies mentales), elle va essayer de réapparaître.

Le récit est très juste, il m'a énormément parlé.

J'ai eu un peu plus de mal avec les illustrations, très simples et pas dans un style qui me plaît, mais le livre m'a plu dans son intégralité malgré tout.
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La dépression sournoise, insidieuse, longue et difficile à admettre et à combattre. Encore plus incompréhensible quand elle touche une jeune personne...
Ce sujet délicat est abordé en délicatesse avec cette jolie BD à l'accent québécois. Elle décrit ce long et lent processus, mais elle reste un peu en surface selon moi. Côtoyant ce type de public (jeune et en souffrance) au quotidien, dans la pratique, c'est tellement plus difficile et violent.
Néanmoins, ce récit a une véritable utilité, un beau message et une belle esthétique.
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Mirion Malle nous livre un récit graphique qu'on appelle "tranche de vie" très intime et touchant, abordant la dépression.
Il s'ouvre par une citation de Sylvia Plath, une poétesse du XXème siècle écrivant sur la violence des hommes, et qui se suicidera. Puis, Mirion Malle commence son histoire avec une première note du personnage principal, à la fois violente et pleine de détresse. "La première fois où j'ai eu le goût de mourir, j'avais genre euh 12 ans ? Mais ça compte pas, ça compte pas celle-là."

L'autrice ne laisse rien au hasard, son oeuvre est riche en références culturelles. Je trouve qu'elle détaille avec justesse la dépression de son personnage : le néant, l'abandon, la lassitude.

Point bonus, car je me rends compte en lisant la post-face que le titre est une traduction de la chanson "This is how I disappear" de MCR, un groupe cher à mon coeur.
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Je connaissais Mirion Malle pour ses oeuvres féministes et engagées comme La ligue des supers féministes ou encore Commando Culotte, je découvre avec C'est comme ça que je disparais, une dimension plus personnelle de son travail.

Avec C'est comme ça que je disparais, l'autrice aborde les thématiques de la santé mentale et de la dépression, peu mises en avant dans les BD, et ici représentées avec tact et sobriété. L'héroïne court entre deux boulots (dans une maison d'édition et son travail d'autrice)) et se laisse submerger par son mal être et un immense sentiment de vide et de fatigue. L'autrice traduit avec simplicité la manière dont la dépression vide son héroïne et l'incompréhension de ses proches.

Le dessin est fluide, le propos accessible et bien
mené, et Mirion Malle évoque la dépression avec pudeur et sensibilité. L'amitié, le recul et le temps pour soi sont autant de remèdes qui aideront l'héroïne dans sa dépression. Un petit bémol sur la fin : le mal être de l'héroïne est rapidement évacué grâce à ses amis, le recours à une thérapeute n'est pas évoqué (car elle ne parvient pas à avoir rendez-vous) ou bien à un traitement médicamenteux ce qui parait assez « facile «  dans sa guérison.
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Cette BD est extrêmement touchante et aborde avec délicatesse et justesse la dépression, et la grande impuissance dans laquelle se débat l'héroïne qui souffre d'une grande solitude mais ne supporte plus d'être au milieu des autres. le récit se déroule dans l'univers actuel des jeunes adultes : réseaux sociaux, soirées entre potes, vie professionnelle stressante. La syntaxe québécoise ajouté une petite touche de fun dans ce récit parfois très sombre mais qui s'achève sur une note d'espoir, et sur une ode à l'amitié.
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Ce roman graphique est très intéressant qui parle d'un problème profond, la dépression dont les comportements qui en découlent peuvent être mal interprétés par l'entourage. Cette incompréhension peut faire mal à la personne qui en souffre et devenir un cercle vicieux car elle se sent encore plus triste, incomprise et honteuse d'avoir ce comportement.
Ainsi grâce à cette BD nous pouvons mieux comprendre la dépression et essayer d'aider ses personnes avec bienveillance. C'est un sujet très important mais malheureusement nous n'en parlons pas assez.
Cette BD est très touchante, triste et belle à la fois.
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