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Critique de petitsoleil


Une dystopie moins élaborée que d'autres, mais qui reste intéressante.
Je précise ici que je n'ai pas lu "Delirium" ni "Uglies", puisque d'autres auteurs de critiques y font allusion.

Pour ma part j'ai trouvé des ressemblances avec Huxley, j'ai vu que je n'étais pas la seule et ca me paraît normal, des ressemblances avec l'aspect très codifié du Système et de la Cité, par rapport à l'univers inventé par Huxley, et surtout, ce fameux Système qui étiquette les personnes de A Admirable, B Bienfaisant, C Convenable aux "moins recommandables" d'Déviant et E... Exécutable, car on finit par apprendre le sens de cette étiquette E rouge sang qui fait si peur ... Evie, la jeune héroïne, est d'ailleurs étiqueteuse.
On pense forcément un peu aux Alpha ... Epsilon ... au système social particulier mis en place dans "Le meilleur des mondes". Ca fait aussi penser au système de notation à l'anglo-saxonne, avec des lettres et non des nombres sur 10 ou plus souvent sur 20, comme on a souvent en France.

Et puis, ce système concerne aussi les métiers : en général, malgré un choix apparent de métiers, il convient de suivre les traces de son père (pour les garçons) ou de sa mère (pour les filles), et de ne jamais innover.
Comme Evie le pressent, c'est aussi l'occasion pour le parent d'avoir un oeil sur son enfant jusqu'à son mariage ... Une société de surveillance permanente donc, mais différente de celle de "1984" ... et un remarquable manque d'ascension sociale qui peut rappeler la société actuelle ou des sociétés traditionnelles, où les filles, tout comme Evie, avaient peu d'éducation et ne pouvaient espérer mieux qu'un "bon mariage" ... Les vêtements peu variés rappellent aussi le monde de Cassia dans "Promise" ou la faction des Altruistes dans "Divergente". L'obsession de la productivité, de se fondre dans la masse, de ne pas différer des autres, rappelle encore "Promise" et "1984".

Le triangle amoureux est à peine ébauché puisqu'Evie dès le début aime Raffy, et non Lucas le grand frère de Raffy, un A qu'elle est censée épouser.
Evie me fait toutefois penser à Cassia dans "Promise". Evie est étiqueteuse, et Cassia s'occupe elle aussi de classement. Les deux jeunes femmes sont réservées, plutôt soumises à des sociétés très froides et codifiées, et se sentent attirées par un rebelle, une personne un peu différente des autres.
Lucas, qui sait arborer un masque impassible et ne jamais laisser deviner ses sentiments et émotions, me fait aussi penser au fiancé de Cassia. En revanche, j'avais trouvé plus intéressant le personnage de Ky, moins violent, jaloux et caricatural que Raffy.

Personnellement, je regrette que les personnages soient aussi "cliché", le jeune rebelle violent et colérique, la jeune femme moins attirée par lui dès qu'ils ne sont plus sous l'emprise de la Cité et dès qu'ils ne se sentent plus en train de transgresser l'ordre établi ...

Je regrette aussi que les informaticiens soient toujours les garçons, pourquoi pas une fille ? Pourquoi pas Evie par exemple ? Hormis Logicielle dans les enquêtes de Christian Grenier, je n'ai que rarement croisé des informaticiennes dans les romans, or il me semble que des romans nous permettent aussi de nous identifier, de croire en nos rêves, de casser les idées reçues. Les romans et dystopies sont de plus, remplis de messages à destination des jeunes, ce serait donc l'occasion d'y introduire des personnages moins classiques ... Donc, les informaticiens ici sont Linus (allusion à Linus Torvalds ?), Lucas et Raffy les deux frères. C'était la même chose dans la trilogie précédente de l'auteur, que j'avais bien aimée, pas d'informaticienne.

L'auteur semble reprendre comme dans la trilogie "La déclaration, la résistance, la révélation", le thème du savant fou. Ici, pas d'immortalité promise aux humains qui signent une déclaration et prennent des médicaments, non, mais le Frère, une sorte de prophète délirant, endoctrine un peuple pour mieux le soumettre, après une opération du cerveau ...
Et le Système les étiquette jour après jour, un changement "vers le haut" étant synonyme de grand honneur et de promotion, tandis qu'un changement "vers le bas" annonce une déchéance sociale et parfois l'exclusion ...

Une réflexion intéressante sur les rêves, les dangers touchant un peuple qui a subi de très lourdes pertes lors d'une guerre (laisser les rênes à des fous, des savants fous ? à des gens habités par des rêves curieux et souvent dangereux ? s'en remettre à n'importe qui, pour pouvoir manger et survivre ?), sur les mensonges, les dérives sectaires et l'endoctrinement ...

J'espère qu'Evie mûrira dans une éventuelle suite, et Raffy aussi.
J'aimerais bien en savoir plus sur Lucas et son père, sur Linus, Martha ...
Je pense donc que je lirai la suite.
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