Le conte prend corps par ton corps. Les personnages deviennent des présences. Aussi réelles que toi et moi. Ils me regardent et leurs yeux m'interrogent.
Le conte, toujours, mène à l'autre.
Pas de conteur guérisseur. Pas de conteur redresseur de torts. Pas de conteur prêcheur. Le conte vaut par lui-même, par ce qu tu en fais, ce que tu as accepté qu'il fasse en toi, vaut ce que l'autre en entend.
Être conteur, c'est être proche.
Être proche, c'est difficile.
Être proche, c'est ouvrir un espace.
Le temps de raconter est le temps de l'unification. C'est une joie. Elle ne dure pas.
Les vies sont des contes et les contes nous racontent nos vies.
Le contraire de la parole n'est pas le silence. C'est le bavardage.
Revenir dans la ville d'enfance, c'est se réconcilier.
Là où se tient l'esprit d'un lieu, là le conte appelle.
Ne pas attendre de se sentir prêt. La parole conteuse est toujours en avant de nous.