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Giovanni Benvenuti (Illustrateur)
Ditis (01/01/1959)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Un, deux, trois, quatre, cinq... l'amour ! Un, deux, trois, quatre, cinq... la mort !
Les cartes ont prédit la mort et, quelques jours après, on retrouve un cadavre dans la Seine. Le cadavre d'une brebis bonne à tondre.
Il est certaines activités lucratives qu'une femme du monde ne saurait pratiquer sans déchoir et Manou Métrier ne veut pas déchoir, car elle goûte les délices de la vie bourgeoise. Et pourtant, la séduction des milieux équivoques est i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Allez savoir pourquoi, dans mon monde littéraire, l'auteur de récits policiers est forcément un homme !

N'y voyez pas là de la misogynie, ou alors, inconsciente (mais je suis conscient de mon inconscience), mais c'est un fait que je ne pourrais nier.

Bien sûr, je pourrais arguer que les auteurs de littérature populaire policière fasciculaire sont principalement des hommes et que, de fait, plus par obligation que par choix, mes choix de lecture sont donc dirigés vers les plumes mâles.

Effectivement, si une belle part des écrivains policiers sont désormais des femmes et si celles-ci ont un succès indéniable et probablement justifié, fut une époque où, être une femme, pour écrire du polar, n'était pas bien vu. Aussi, les rares à s'y essayer, n'hésitait pas, pour certaines, à se cacher derrière un pseudonyme masculin.

Cependant, même quand je lis des romans policiers récents, je choisis très très rarement la prose d'une femme. Pourquoi ? Je pourrais avancer le fait que, bien souvent, les histoires mises en place par des femmes évoquent souvent des sujets qui ne m'attirent pas comme les problèmes relationnels au sein du couple, ou des enfants ? Pourtant, ce n'est pas le lot de tous les écrivains de sexe féminin (oui, je n'apprécie pas les mots « écrivaine » ou « auteure », désolé).

Même quand je me tourne vers des « valeurs sûres » du polar féminin, en l'occurrence, Fred Vargas, je ne suis pas enthousiasmé.

Et, quand je me penche vers mon péché mignon, l'humour, en testant un roman de Nadine Monfils, je suis encore plus déçu.

Certes, il y a toujours l'exception à la règle puisque j'eus plaisir à lire « Poulets grillés » de Sophie Hénaff ou « Freaky Friday » de Brigitte Aubert.

J'en prendrais aussi probablement en lisant Agatha Christie, ce qu'il faudrait que je fasse, un jour, quand j'accepterai de me tourner à nouveau vers des romans traduits (je me concentre sur la littérature de langue francophone).

Et dans la littérature populaire policière du siècle dernier, les femmes sont rares. Il y a bien Renée Dunan, que je me dois de découvrir un jour… mais guère plus.

Bref, cette longue introduction pour dire que, j'ai réussi à trouver, à lire et à apprécier, enfin, le roman d'un auteur féminin, j'ai nommé Geneviève Manceron (1906 - 1994), qui signa des romans d'espionnage sous le pseudonyme de Bruno Bax, mais écrivit, dans la seconde partie des années 1950, quelques romans policiers dispersés (tout comme ses romans d'espionnage) dans la collection « La Chouette » des éditions Ditis.

« Les brebis tondues » est paru en 1959.
Mme Métrier mène une double vie. Si elle est, d'ordinaire, la bourgeoise veuve à la vie calme et rangée, elle devient, dans la journée, Palmyre, une cartomancienne qui a pignon sur rue dans un tout autre quartier et que personne ne reconnaîtrait sous sa perruque et son fard.

Cette occupation l'amuse, lui fait rencontrer du monde, et lui permet de mettre du beurre dans les épinards.

Sa clientèle est principalement composée de femmes de tous âges à la recherche de l'amour, du bonheur.

Quand, un jour, Mme Métrier tombe sur un article de journal relatant la découverte dans la forêt du cadavre d'une femme avec une cicatrice sur la joue, et portant autour du cou une croix de corail, elle se souvient avoir eu pour cliente une femme correspondant à la description, et à qui elle avait conseillé de porter du corail, car son voisin, antiquaire, avec qui elle est de connivence, avait un collier avec un pendentif en corail à vendre en vitrine...

La femme, elle s'en souvient, était venue parce qu'elle cherchait l'amour et, la dernière fois, elle avait avoué à Palmyre qu'elle allait bientôt se marier… puis n'était plus revenue.

Très vite, Palmyre apprend qu'une autre de ses clientes a été retrouvée morte, apparemment d'un suicide. Elle aussi devait se marier.

Alors, Palmyre fouille dans ses archives de fiches concernant ses clientes. Les deux mortes sont classées dans la catégorie « Brebis », celle regroupant les femmes naïves que l'on peut tondre facilement.

En survolant les autres fiches de cette catégorie, elle constate que d'autres de ses clientes correspondent à des femmes retrouvées mortes ces derniers temps.

Toutes ont en commun d'avoir déposé une petite annonce dans la rubrique matrimoniale d'un journal.

Mais, que faire de ces informations ???

Voilà un petit roman sacrément plaisant, dans sa mise en place, bien que celle-ci s'appuie sur des considérations qui ne m'intéressent pas d'ordinaire. Une bourgeoise épiçant son quotidien en jouant les diseuses de bonne aventure, d'autres ne voyant l'aboutissement d'une vie qu'à travers le mariage… ce sont des sujets qui ne m'attirent guère.

Et, pourtant, il faut reconnaître que Geneviève Manceron parvient à rendre ces préliminaires à l'intrigue très intéressants, du fait d'une plume de qualité et d'un personnage principal à la fois complexe et intriguant.

Car Mme Métrier/Palmyre, sous des dehors classiques, est un vrai personnage qui retient l'attention, tant dans sa vie ordinaire que dans sa double vie.

Puis, très vite, l'intrigue débute et le mystère entourant la mort de la cliente au corail, puis des autres, devient vite captivant… jusqu'à un paroxysme qui, malheureusement, est le fruit d'une ficelle un peu trop grosse pour conserver toute l'ampleur de l'histoire. Dommage !

Tout comme il est dommage, également, que toutes ces morts soient les conséquences de motivations aussi inintéressantes et basses (mais, crédibles, malheureusement, comme l'avaient démontré les faits-divers 40 ans auparavant).

Il est également regrettable que l'histoire et l'auteur se précipitent sans laisser le temps à l'héroïne de développer son potentiel d'enquêtrice pour s'achever, brutalement, de manière un peu décevante.

On peut aussi se désoler que le personnage du journaliste soit sous-utilisé tant il était prometteur et que le duo qu'il formait avec Mme Métrier était intéressant.

Pourtant, ne boudons pas notre plaisir, l'ensemble est très agréable à lire, même s'il ne tient pas toutes ses promesses, et ce, notamment, grâce à la plume de l'auteur.

Au final, un bon petit roman qui aurait pu, dans un format plus long, devenir excellent.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
...c’est vrai que les putains constituent ma plus fidèle clientèle mais c’est vrai aussi qu’elles m’amusent plus que les femmes de professeur. Elle fit un effort violent pour se contenir. Elle avait déjà échangé sur ce sujet avec Serge tous les mots durs, tous les reproches blessants. Elle ne désirait pas une nouvelle discussion. Et puis, ce grand homme furieux l’attendrissait un peu. Il avait l’air tellement perdu.
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Je m’amuse à classer mes clientes par catégories. Cela me simplifie le travail. J’appelle mes brebis les femmes dans le genre de la morte, les créatures déshéritées, qui vivent seules, qui se croient protégées par leur méfiance et leurs entêtements mais qui sont toujours exploitées. Quand ce n’est pas par des escrocs, c’est par une famille tentaculaire.
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La jeune femme parlait avec l’élan irrésistible des femmes seules, qui ont besoin de se confier. En quelques minutes, la voyante apprit qu’Aline était orpheline, qu’elle avait habité Nevers toute sa vie mais qu’elle ne voulait plus y revenir, qu’elle était entrée au couvent après la mort de ses parents et qu’elle venait d’en sortir définitivement.
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La veuve se sentait menacée dans les deux existences qu’elle avait jusque-là si bien gardées séparées. Elle tenait autant à sa vie de grande bourgeoise qu’à ses escapades quotidiennes rue de Douai. Elle avait besoin d’être respectée dans un milieu, d’être populaire dans l’autre. Ses deux personnages lui étaient nécessaires.
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Toutes les mêmes, ces bonnes femmes ! De plus, Palmyre ne pouvait pas pardonner aux gens de frustrer sa curiosité : elle avait apprécié le début de cette comédie humaine : le frère boiteux, la sœur dévouée, la confiseuse sentimentale… Elle était furieuse de manquer le dénouement.
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