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3,66

sur 65 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Antoine ne garde qu'un seul souvenir de son enfance. Il a huit ans, joue au bord d'une rivière, chute et s'empale sur des troncs d'arbre. Un homme mystérieux le sauve, lui apporte les premiers soins et le dépose chez un médecin. L'accident lui laisse de larges cicatrices sur le torse.
Un soir, alors qu'il regarde une émission sur un tueur en série, il croit reconnaitre dans le portrait-robot du criminel l'homme qui l'a secouru vingt-cinq ans plus tôt. Antoine est devenu veilleur de nuit dans un foyer social qui accueille des enfants. Son témoignage dans l'enquête sur le mystérieux tueur va raviver sa part d'ombre. Il va devoir affronter son traumatisme mais aussi ceux des enfants dont il assure la surveillance, la nuit favorisant la réapparition des vieux démons.

Le roman est court et mystérieux, l'auteur se charge d'ouvrir des portes et laisse le soin au lecteur de les fermer à l'aide de son imagination. Dans la mesure où les personnages sont victimes de troubles psychologiques, cette approche est subtile puisqu'il est difficile de déterminer une vérité là où règne la confusion. Choisir comme narrateur l'employé d'un foyer social est original et j'ai apprécié la manière employée pour traiter des questions de l'identité, de la culpabilité et de la résilience. Je n'ai qu'un seul regret : un style que j'ai trouvé trop neutre.
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Voilà un roman plutôt court : 120 pages mais rondement mené sans fioritures ni détours inutiles , un livre à classer dans les thrillers comme je les aime .

Antoine, 8 ans est repêché in extremis alors qu'il allait être emporté par un arbre dans les eaux tumultueuses d'une rivière par un homme blond barbu aux yeux bleus , qui après quelques "soins" plutôt particuliers , dépose le gamin à l'hôpital de Limoges .

Nous n'en saurons guère plus sur ce qui s'est passé en dehors du fait que son corps a gardé des cicatrices spéciales ; depuis,  ces blessures anciennes, il les cache comme il lutte contre les cauchemars et les souvenirs sombres ...

On retrouve Antoine à l'âge adulte alors qu'il est surveillant de nuit dans un centre pour enfants et ados perturbés . Si son boulot consiste à s'assurer qu'il n'y ait pas d'intrusion nocturne dans l'établissement et que les pensionnaires restent calmes , il est difficile pour le jeune homme de rester totalement neutre vis à vis de ces gamins bousculés par la vie et qui ont souvent besoin d'une écoute en dehors du cadre plus codifié des éducateurs dans la journée .

Lors d'une de ses nuits, il reconnait , lors d'une émission sur les tueurs en série,  son sauveur sous les traits d'un homme surnommé le Découpeur et fait part de sa découverte à un journaliste puis à la police ce qui donne un nouveau départ à  l'enquête et aux  recherches mais en même temps Antoine réouvre les portes de son passé, de ses angoisses,  homme fragile et solitaire : la nuit propice aux mauvais rêves et aux illusions , comme le titre l'indique revient .

C'est sobrement et efficacement écrit .

Lu dans le cadre du Polar de Poche de Gradignan .
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Enfant, Antoine a subi un grave accident et a été sauvé par un personnage étrange qui, néanmoins, lui a inspiré une grande terreur. La trentaine maintenant, il travaille comme veilleur de nuit dans un foyer social accueillant des jeunes, aux environs de Limoges. Solitaire, coupé au maximum du monde extérieur, il a réussi à se trouver un semblant d'équilibre dans ce monde de la nuit où il veille sur les jeunes pensionnaires, apaise leurs terreurs nocturnes ou discute avec eux d'une manière plus libre que les éducateurs. Mais, un soir, Antoine voit apparaitre dans une émission de télé traitant d'un fait-divers – le meurtre d'un enfant – un portrait-robot qui le replonge vingt-cinq ans en arrière.

Instiller l'angoisse. Voilà à quoi s'échine Maneval, et avec une redoutable efficacité, tout au long de ce court roman. S'il y arrive si bien, c'est sans doute parce que, malgré la concision d'un récit qui tient en moins de 120 pages, il réussit à donner chair à des personnages complexes entretenant des relations qui le sont tout autant : Antoine, la jeune Ouria fascinée, trop, par ce gardien de nuit aux cicatrices dignes de Frankenstein, mais aussi les détectives, avocats et journalistes qui vont d'une certaine manière vampiriser un Antoine qui s'est tourné vers eux.
Cette efficacité tient aussi à un sens affuté de l'ellipse et à la manière dont Maneval joue avec les différents niveaux de vérités – parce que celle d'Antoine n'est pas celle d'Ouria, de Gaëtan ou du petit Aymerich, encore moins celle de l'inconnu. C'est aussi sans doute la façon dont l'auteur réussit à créer une véritable empathie vis-à-vis d'un personnage principal qui, dans sa difficulté à s'ouvrir au monde, en vient à flirter avec les limites et que l'on voit évoluer constamment en nous demandant ce qu'il a vraiment au fond de lui.

Bref, voilà un roman fort bien mené, tout en finesse et avec une écriture élégante dans sa concision. Maneval a voulu, nous dit la quatrième de couverture, écrire un roman d'angoisse et y a incontestablement réussi. Reste au lecteur une certaine frustration due à la brièveté du texte et à une fin qui, même si elle laisse la porte ouverte à plusieurs interprétations, manque peut-être encore un peu de mystère. Mais, après tout, et en particulier dans ce type de récit, le plaisir ne vient-il pas de cette frustration ?


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je suis bluffé par la qualité de ce roman publié par une toute petite maison d'édition et passé inaperçu.

Il y est question d'Antoine, veilleur de nuit dans un foyer d'adolescents perturbés, homme stable en apparence, mais que son passé va bientôt rattraper.

Eric Maneval nous livre un roman bref (120 pages), intense, dans lequel la tension monte inexorablement au fil des pages pour atteindre son paroxysme dans un dernier chapitre vif, haletant, brutal.
Et surtout au dénouement inattendu.

Eric Maneval affiche une maîtrise surprenante dans la construction de son récit et l'on se demande sans cesse où il va nous emmener. Autour d'Antoine, le narrateur, évoluent plusieurs personnages qui sont plus que des silhouettes - Ouria l'adolescente trop curieuse, Gaétan le frimeur complexé, Mina la médium, Romero le journaliste - grâce à la vérité des dialogues.

Ma comparaison va peut-être sembler excessive mais elle est sincère : on a vanté à droite à gauche "Seul le Silence" d'Ellory, roman qui traite de la marque indélébile que le passé imprime sur l'esprit de chacun et qui fit beaucoup de bruit en son temps et assura une belle renommée à son auteur. Or, aucun déséquilibre n'est perceptible dans le discours (monocorde) de Joseph, héros finalement très cartésien de « Seul le Silence ». Et cela n'est pas normal. Et en cela le roman est raté. Eh bien, ce déséquilibre, Eric Maneval (et l'on sent là l'expérience de l'éducateur qu'il est) a su le mettre en exergue et d'une manière bien subtile. Laquelle ? Je n'en dirais pas plus. A vous de lire ce petit livre, il en vaut la peine.
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Roman psychologique d'une belle finesse !
Eric Maneval ne tombe pas dans le sordide ni le misérabilisme malgré un sujet délicat (enfance maltraitée et meurtres sanglants) où l'on peut si facilement sombrer dans des descriptions et des situations bien glauques.
Non, il évoque sans s'attarder, dans un style simple.
Il a l'art de nous faire savoir sans dire.
Lu en une soirée, découvrant l'auteur, il m'a fait une très bonne impression.
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L'auteur de ce court roman noir est écrivain et bouquiniste. La conversation avec lui est très intéressante. Je l'avais découvert au hasard d'une nouvelle publiée dans le recueil "Amigo" paru en 2018.
C'est l'histoire d'un veilleur de nuit rattrapé par son passé, sa noyade évitée de justesse à l'âge de huit ans, dans une rivière en aval d'un barrage, de son corps parsemé de cicatrices, peut-être pas seulement son corps…
J'ai lu ce roman avec beaucoup d'intérêt.
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139 pages de pur bonheur, diablement bien écrit. du noir efficace...Je regrette un peu la fin qui m'a laissée en manque de je ne sais quoi, un peu dommage.
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Dans ce polar où la tension monte crescendo, le narrateur, Antoine, veilleur de nuit dans un foyer d'adolescents perturbés et homme instable en apparence, est bientôt rattrapé par son passé. Autour de lui, évoluent plusieurs personnages : Ouria, l'adolescente trop curieuse, Gaétan le frimeur complexé, Mina la médium et Romero le journaliste.
Dévoré d'une traite du fait de la sobriété et de la qualité d'écriture de cet auteur que je découvre.
Cette histoire pourrait paraître banale si l'auteur ne nous tenait pas dans une atmosphère angoissante.
L'approche de ces centres pour ados difficiles est très crédible mais je suis un peu restée sur ma faim sur la façon dont est traité l'épilogue bien qu' en y réfléchissant, le commencement de la vie d'Antoine est nébuleux et la fin du livre l'y replonge. Ça se tient !!
Un livre court mais intense.
Lien : https://collectifpolar.com
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Un roman qui dérange légèrement, à fleur de peau. Cependant, j'aime l'écriture de cet auteur et l'ambiance qu'il sait rapidement créer : quel talent ! On entre dans la conscience du personnage et dans son passé trouble.
Antoine a eu un accident, un inconnu fort étrange et inquiétant l'a sauvé. A l'évocation de ce souvenir, un étrange malaise et surtout d'horribles cicatrices sur son abdomen à vie. Désormais Antoine vit seul, est veilleur de nuit dans un centre pour enfants à problèmes.
Une nuit, il tombe sur une émission relatant un ancien crime. Un homme est accusé du meurtre mais clame son innocence. Peut-être est-ce l'oeuvre d'un inconnu, barbu, blond appelé "le découpeur" et roulant dans une camionnette. le portrait robot est montré à la télé et Antoine reconnaît l'homme qui lui a sauvé (ou pas) la vie. L'histoire commence : Antoine doit-il se manifester et raconter sa propre histoire? Tout est raconté simplement, le personnage mène une vie tranquille et pourtant rien n'est simple, les sentiments troubles s'entremêlent tout comme ce passé nimbé de mystères.
Seul bémol : cette fin ouverte, bien trop ouverte à mon goût qui me laisse un goût inachevé. Coup de coeur cependant pour l'ambiance.
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Antoine est veilleur de nuit dans un centre résidentiel pour enfants et ados. Les cicatrices qui lui couvrent le corps masquent celles que sont esprit tente de refouler depuis ses 8 ans. Une vieille affaire de tueur remonte à la surface et ANtoine est perturbé. Son histoire ne serait elle pas liée à cette affaire? Et si le monstre n'était pas mort? Et s'il n'était pas celui que l'on croit? Une belle intrigue toute en ambiance...Un roman court mais intense et des questions qui malmènent agréablement le lecteur.
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