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Critique de Roggy


Roggy
05 février 2019
Ce roman porte l'ADN de tout ce que j'aime chez Thomas Mann : la faculté de multiplier les regards sans rien perdre en acuité. J'ai aimé l'exigence et la précision du style au service d'un récit sur une rencontre fortuite qui déclenche un besoin d'évasion du coeur, de donner libre cours à ses fantasmes et à ses penchants inconscients.
L'auteur pointe la remise en question de notre rapport à la vie lorsqu'on arrive à l'automne de nos existences et qui prend ici des airs de tragi-comédie grecque.

Thomas Mann traite les thèmes qui lui sont chers avec des références à d'autres oeuvres et à la beauté comme un étendard sous lequel on devrait se battre, comme un idéal à atteindre. Il a volontiers reconnu la part autobiographique de cette nouvelle.

Il a les bons mots pour décrire l'ivresse des sens lorsqu'on oublie de refréner nos sentiments et que mus par la beauté qui déclenche la passion nous renonçons à la raison et à la dignité.
Seule une passion dévastatrice permet le dévergondage du coeur et l'appréhension honteuse d'un comportement non conventionnel. La passion, à n'importe quel âge, pour n'importe quel être, oblitère le sens critique, prend les rênes de nos pauvres âmes en peine en otage et fait de nous de simples marionnettes.

Venise comme toile de fond de cet égarement amoureux est une parfaite maîtresse de maison. La « Serenissima » souvent idéalisée par la beauté de son art, de sa musique et de son éclat cache dans ses profondeurs putrides la mort, ainsi comme le personnage principal essaye de cacher ses penchants homosexuels.

Oscillant entre comédie romantique et drame doux-amer, La mort à Venise est un classique intemporel.


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