D'être seul et de se taire, on voit les choses autrement qu'en socitété ; en même temps qu'elles gardent plus de flou elles frappent davantage l'esprit ; les pensées en deviennent plus graves, elles tendent à se déformer et toujours se teintent de mélancolie. Ce que vous voyez, ce que vous percevez, ce dont en société vous vous seriez débarrassé en échangeant un regard, un rire, un jugement, vous occupe plus qu'il ne convient, et par le silence s'approfondit, prend de la signification, devient événement, aventure, émotion. De la solitude naît l'originalité, la beauté en ce qu'elle a d'osé, et d'étrange, le poème.
Qui pourrait déchiffrer l’essence et l’empreinte spéciale d’une âme d’artiste? Comment analyser le profond amalgame du double instinct de discipline et de licence dont sa vocation se compose!
Il n'est rien de plus singulier, de plus embarrassant que la situation réciproque de personnes qui se connaissent seulement de vue, qui à toute heure du jour se rencontrent,s'observent et qui sont contraint néanmoins par l'empire des usages ou leur propre humeur à affecter l'indifférence et à se croiser comme des étrangers, sans un salut, sans un mot
Le repos dans la perfection, c'est le rêve de celui qui peine pour atteindre l'excellence; et le néant n'est-il-pas une forme de la perfection?
[L]a passion, comme le crime, ne s'accommode pas de l'ordre normal, du bien-être monotone de la vie journalière, ...elle doit accueillir avec plaisir tout dérangement du mécanisme social, tout bouleversement ou fléau affligeant le monde, parce qu'elle peut avoir le vague espoir d'y trouver son avantage.
De la solitude nait l'originalité, la beauté en ce qu'elle a d'osé et d'étrange, le poème.
Le langage peut bien célébrer la beauté mais n'est pas capable de la restituer.
Ainsi cet homme n’avait plus, dans son égarement, d’autre pensée ni d’autre volonté que de poursuivre sans relâche l’objet qui l’enflammait, de rêver de lui quand il était absent, et à la manière des amants d’adresser des mots de tendresse à son ombre même.
Evoluer, c'est céder à la fatalité.
Car la beauté, elle est aimable et visible à la fois ; elle est la seule forme de l'immatériel que nous puissions percevoir par les sens et que nos sens puissent supporter.