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Critique de monsieurloic


CR336 : Mephisto (1936) - Klaus Mann

Ce n'est jamais facile d'être le fils de son père surtout quand ce dernier s'appelle Thomas Mann, écrivain de génie allemand s'il en est. Mais ce n'est pas parce que son père était un génie que le jeune Klaus n'avait pas le droit d'écrire et c'est ce qu'il fit sans doute avec moins de talent que Thomas quoique la chose se discute.
Ce roman se déroule entre la fin des années 20 et les années qui suivent l'arrivée des nazis au pouvoir. Hendrik Höfgen est le comédien et metteur en scène de théâtre tragique le plus talentueux de sa génération. Il flirte parallèlement avec les milieux communistes dans une Allemagne où Adolf Hitler (jamais nommé) attire de plus en plus les foules. Hendrik ne croit pas en la capacité de ce clown à arriver au pouvoir. Il montre dans un premier temps déjà que la gloire l'intéresse plus que la qualité des oeuvres dans lesquelles il joue en signant dans une compagnie faisant dans le théâtre de boulevard. Il s'enfonce encore plus en devenant une sorte de ministre du théâtre sous Hitler. du fait de ses relations, on lui excuse ses amitiés socialistes.
L'arrivisme et la compromission de l'exigeant et bon Hendrik Höfgen montre à quel point il était difficile dans les années 30 de ne pas succomber aux sirènes national-socialistes. Klaus Mann, juif de son état s'est exilé aux Pays-Bas pour l'écriture de ce roman que sera bien sûr censuré en Allemagne.
Je ne crois pas avoir appris grand chose à la lecture de Mephisto mais une piqûre de rappel est nécessaire de temps en temps pour montrer combien l'homme peut être faible lorsque la gloire lui tend les bras.
Je crois bon de signaler que la chose est d'actualité quand on voit que l'extrême droite est aux portes du pouvoir en France (après avoir conquis d'autres pays d'Europe) dans l'indifférence la plus générale.

lecture : décembre 2018
Kindle, équivalent : 414 pages
note : 3.5/5
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