AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246457220
414 pages
Grasset (14/09/2006)
4.29/5   40 notes
Résumé :
Klaus Mann écrit en 1936 son roman 'Mephisto', dans lequel il met en scène un acteur talentueux, inspiré fortement par l'acteur et metteur en scène Gustav Gründgens, emporté par la tourmente du nazisme, refusant de faire des choix et privilégiant à tout prix l'art du théâtre au moment où l'apocalypse menace.

« ... Situé à la charnière grinçante du réel (politique) et de l'imaginaire (théâtral), ce roman rejoint la relation subtile et dangereuse de la ... >Voir plus
Que lire après MephistoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Mephisto
Traduction : Louise Servicen

Le seul reproche que l'on pourrait faire à "Mephisto", c'est un début un poil trop lent même si la scène d'ouverture se situe à une réception donnée par Goering et son épouse, c'est-à-dire alors que Hendrik Höfgen est déjà devenu l'acteur du IIIème Reich.

D'un autre côté, cette lenteur s'allie bien avec ses débuts provinciaux et cette sensation d'enlisement dans la petite-bourgeoisie de province - son milieu natal - qui l'étouffe à un point tel qu'il est prêt à faire n'importe quoi pour prouver au monde qu'il s'en est sorti.

Le premier acte par lequel le futur comédien marque sa volonté d'en finir avec son enfance minable, c'est son changement de prénom. Il troque donc un "Heinz" tout ce qu'il y a de plus banal pour le très raffiné Hendrik, méprisant au passage la forme "Henrik" qui avait convenu à un Ibsen mais qu'il jugeait pour sa part trop plébéienne.

Maintenant, a-t-il du talent ? Oui, c'est indéniable. Ses pires ennemis eux-mêmes - et il s'en fait pas mal - ne le lui dénient pas. Sur scène, Hendrik Höfgen est un grand, voire un très grand. Seul bémol - qui ne retentit qu'à la fin, après la représentation d'"Hamlet" : il n'a pas cette grâce innée qui permet au comédien d' "être" tout et n'importe qui. Sa personnification du prince de Danemark est bonne, certes mais elle ne transcende rien : pour une fois, Hendrik Höfgen n'habite pas son personnage, Hamlet le fuit et le nargue car Hamlet n'est pas, ne sera jamais du côté des vainqueurs.

Autant qu'un réquisitoire implacable contre la lâcheté et le carriérisme, le "Mephisto" de Klaus Mann est aussi l'histoire d'une fascination amoureuse, celle que l'auteur éprouvait pour l'acteur Gustaf Gründsgen. Car, derrière "Mephisto", c'est bien son ancien amant que Mann met en scène. Il nous conte sa sexualité trouble, orientée vers le sado-masochisme, son impuissance vis à vis des femmes qui, pour lui, symbolisaient la Mère, sa soif d'arriver tout au haut de l'affiche, son désir de puissance et de reconnaissance, ses petites manies, son opportunisme sans vergogne et toutes ses traîtrises : envers ses camarades de scène, envers ses amis, envers son épouse légitime et même, par la réplique finale, celles, encore à venir, envers ses maîtres du moment.

Hendrik Höfgen est comme ça : une belle machine sans âme, simplement préoccupée d'elle-même, encore d'elle-même et toujours d'elle-même.

En toile de fond, les dernières années de la République de Weimar et l'arrivée au pouvoir des Nazis. de la démocratie corrompue qui agonise jusqu'à la dictature arrogante qui va prendre sa suite, Höfgen oscille entre des professions de foi plutôt à gauche et l'amitié du maréchal Goering qui le présentera au Führer. Mais le pire, c'est que, foncièrement, il n'a d'opinion sincère que sur lui-même. Les tourments politiques et sociaux, en fait, il s'en contrefiche - à condition toutefois qu'ils ne nuisent pas à son ascension sociale. C'est parce qu'il se sent menacé dans son confort - matériel et moral - que Höfgen se donne aux Nazis, non parce qu'il partage leurs idées sur la race ou le communisme. Cet homme qui, sur scène, est un sublime "Méphisto", se révèle, dans la vie, un petit bonhomme égocentrique qui traverse l'une des plus grandes tempêtes de l'Histoire sans pratiquement en avoir conscience.

Précis, littéraire et pourtant simple, parfois brillant, le style de Klaus Mann n'a pas, pour les digressions, l'amour qui caractérise celui de son père. Ses personnages sont moins "kolossaux" mais gagnent en complexité même si, bien entendu, le romancier se refuse à rendre subtils l'infernal trio des dirigeants nazis. Cà et là cependant, il nous laisse entendre que Goering (jamais appelé par son nom dans le roman mais toujours désigné sous le terme "l'Obèse" comme Goebbels est "le Boiteux") est bien plus intelligent et même bien plus ouvert qu'il ne veut le paraître.

Enfin, ce témoin privilégié rétablit L Histoire en toute innocence, bien avant qu'elle ne soit réécrite. Il nous donne en effet du peuple allemand aux prises avec le Nazisme un portrait dépourvu de tout manichéisme. Après avoir lu "Méphisto", on comprend mieux pourquoi, après la guerre, la RFA fit grise mine devant les ouvrages de Klaus Mann : ce qu'il dépeignait ne correspondait pas tout à fait à ce que les vainqueurs voulaient imposer comme seule et unique vision de l'Allemagne hitlérienne. S'il n'y avait que cela dans Méphisto", ce roman vaudrait déjà d'être lu. Mais on y trouve aussi le talent d'écorché vif et l'humanité d'un écrivain qui mérite au moins autant que son père d'être cité avec honneur dans l'Histoire de la Littérature mondiale. Lisez, vous ne serez pas déçu. ;o)
Commenter  J’apprécie          41
Excellent roman que Klaus Mann écrivit après avoir fui l'Allemagne où régnait désormais l'ordre nazi et son cortège de violences de tous ordres.

Ce roman décrit avec beaucoup de justesse la lente dégradation d'un individu, comédien talentueux certes, mais dont la faiblesse morale le conduit à se compromettre, sacrifiant son honneur à son ambition qui est d' occuper la première place sur les scènes de théâtre de son pays.

Reniant ses idéaux, ses amitiés au profit de sa réussite, il se livrera à ses adversaires pour atteindre le plus haut niveau de célébrité, et y perdra son âme, sachant cependant que tout pourrait basculer au moindre faux pas.

Klaus Mann s'est inspiré pour ce personnage, d'un comédien qu'il a bien connu, ce qui donne à ses descriptions, des accents de vérité incontestable.

Les personnages sont remarquablement dépeints, et l'atmosphère oppressante remarquablement rendue.

L'auteur dresse avec intelligence et finesse le tableau d'une époque cruelle et brutale, avec beaucoup de justesse, sans négliger l'humour pour se moquer de ceux qui sont à l'origine de son exil, et qu'il combattra jusqu'à leur chute.

Un très beau roman, qui fait réfléchir et dont la problématique reste d'actualité, la liberté de pensée et d'expression restant encore de nos jours en bute à de nombreuses difficultés de par le monde.
Commenter  J’apprécie          73
CR336 : Mephisto (1936) - Klaus Mann

Ce n'est jamais facile d'être le fils de son père surtout quand ce dernier s'appelle Thomas Mann, écrivain de génie allemand s'il en est. Mais ce n'est pas parce que son père était un génie que le jeune Klaus n'avait pas le droit d'écrire et c'est ce qu'il fit sans doute avec moins de talent que Thomas quoique la chose se discute.
Ce roman se déroule entre la fin des années 20 et les années qui suivent l'arrivée des nazis au pouvoir. Hendrik Höfgen est le comédien et metteur en scène de théâtre tragique le plus talentueux de sa génération. Il flirte parallèlement avec les milieux communistes dans une Allemagne où Adolf Hitler (jamais nommé) attire de plus en plus les foules. Hendrik ne croit pas en la capacité de ce clown à arriver au pouvoir. Il montre dans un premier temps déjà que la gloire l'intéresse plus que la qualité des oeuvres dans lesquelles il joue en signant dans une compagnie faisant dans le théâtre de boulevard. Il s'enfonce encore plus en devenant une sorte de ministre du théâtre sous Hitler. du fait de ses relations, on lui excuse ses amitiés socialistes.
L'arrivisme et la compromission de l'exigeant et bon Hendrik Höfgen montre à quel point il était difficile dans les années 30 de ne pas succomber aux sirènes national-socialistes. Klaus Mann, juif de son état s'est exilé aux Pays-Bas pour l'écriture de ce roman que sera bien sûr censuré en Allemagne.
Je ne crois pas avoir appris grand chose à la lecture de Mephisto mais une piqûre de rappel est nécessaire de temps en temps pour montrer combien l'homme peut être faible lorsque la gloire lui tend les bras.
Je crois bon de signaler que la chose est d'actualité quand on voit que l'extrême droite est aux portes du pouvoir en France (après avoir conquis d'autres pays d'Europe) dans l'indifférence la plus générale.

lecture : décembre 2018
Kindle, équivalent : 414 pages
note : 3.5/5
Commenter  J’apprécie          10
Klaus Mann est beaucoup moins connu que son père, Thomas Mann.
Fils écrivain d'un père extrêmement connu, homosexuel dans une famille bourgeoise, Klaus Mann est un écrivain touchant, sensible et talentueux. D'abord gêné dans ses aspirations par la grande notoriété de son père, profondément attristé et révolté par le nazisme installé dans son pays, il fuit l'Allemagne dès 1933 pour les Pays-Bas, où il rejoint les autres exilés. Devenu soldat américain opposé à son pays d'origine, il se suicide en 1947 à Munich.

Mephisto est son meilleur roman. Se déployant sur fond d'Allemagne pré-nazie puis nazie, ce livre met en scène Hendrik Höfgen, comédien arriviste (réplique supposée de Gustav Gründgens, beau-frère détesté de Klaus Mann) dans une reprise intéressante du mythe de Faust.

Personnifiant Faust, Hendrik Höfgen est un talentueux comédien qui, d'abord naïf et optimiste, va peu à peu se laisser entraîner dans les sphères noires du nazisme pour pouvoir exercer son art en toute tranquillité. Dès le début, on remarque son goût pour le côté mauvais des choses, rien que par sa liaison avec la prostituée noire, qui satisfait ses désirs masochistes. Devenu directeur du théâtre national, à la fin, il n'a plus d'ami, sa femme ne l'aime pas, il est devenu paranoïaque et ressemble de plus en plus à un diable.

C'est un livre très intéressant, où Klaus Mann déverse tout son fiel envers le nazisme et tous ceux qui se sont vendus à lui. A lire !
Commenter  J’apprécie          20
Mephisto de Klaus Mann est un très grand livre, mais pas un chef-d'oeuvre absolu. Pourquoi ?
Il s'agit d'un roman à charge où les partis pris de l'auteur sont trop clairement visibles : les deux grands dignitaires nazis n'y apparaissent que sous leurs sobriquets (l'Obèse, le Boiteux), la maîtresse du premier n'est guère qu'une mauvaise actrice. A certaines pages on quitte la trame narrative pour évoquer le sort des Allemands expatriés dont la lutte de certains contre le nazisme. Et j'en passe.

Cela dit, le livre contient des pages et des chapitres très forts. On ne sera pas près d'oublier Hendrik Höfgen dans ses prestations sur scène, notamment dans le rôle de Méphisto, où il se révèle un acteur hors-pair. Être pitoyable aussi, qui par veulerie et arrivisme tourne casaque quand change le vent et qui adore ce qu'il a brûlé : il renonce à sa maîtresse noire, se détache de sa femme, délaisse ses camarades d'antan. Prêt à toutes les compromissions, il finit par ne plus être qu'une marionnette dont le sort dépend du caprice de l'Obèse et qui pleure dans le giron de sa mère.

Bref, à force de vouloir gagner sa vie, il finit par perdre son âme.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais quelle bouleversante et stupéfiante transformation s'effectua soudain en Marder, qui prit une voix terrible, effroyable, et roula des yeux de prophète:
"Tout cela finira affreusement", murmura-t-il.
Dans quels horizons lointains, ou quels abîmes, plongeait son regard soudain animé d'une force si effroyablement pénétrante? "Le pire se produira. Pensez à moi, mes enfants, ce jour-là. Je l'ai prévu et prédit. Cette époque est en décomposition, elle pue. Songez à moi, je l'ai flairé. On ne me trompe pas. Je flaire la catastrophe imminente. Elle sera inouïe. Elle engloutira tout, et ce ne sera dommage pour personne, sauf pour moi. Tout ce qui existe va crever. C'est pourri. Je l'ai flairé, éprouvé, rejeté. Dans l'écroulement général, nous serons tous ensevelis sous les décombres. Vous me faites pitié mes enfants, car il ne vous aura pas été donné de vivre votre vie. Mais moi, ma vie a été belle."
Théophile Marder avait cinquante ans. Il avait eu trois femmes. On l'avait vilipendé et raillé - il avait connu le succès, la gloire et aussi la richesse.
Commenter  J’apprécie          100
Hendrik Höfgen - spécialiste des crapules élégantes, des assassins en frac, des intrigants historiques - ne voit rien, n'entend rien, ne remarque rien. Il ne vit absolument pas dans la ville de Berlin, pas plus qu'il n'a jamais vécu dans la ville de Hambourg. Il ne connaît que des scènes, des studios de cinéma, des loges, quelques boîtes de nuit, quelques salles des fêtes et des salons affolés de snobisme. Se rend-il compte du changement des saisons? A-t-il conscience de la fuite des années - les dernières années de cette république de Weimar, saluée avec tant d'espoir, et à présent, si lamentablement expirante? -, les années 1930, 1931, 1932? L'acteur Höfgen vit d'une première à la suivante, d'un film à l'autre.Il compte les "jours de tournage", les "jours de répétition", mais il sait à peine que la neige est en train de fondre, que les arbres et les buissons portent des bourgeons et des feuilles, que le vent charrie des parfums, qu'il y a des fleurs, de la terre et des eaux vives. Enfermé dans son ambition comme dans une prison, inassouvissable et infatigable, toujours en état d'extrême tension hystérique, l'acteur Höfgen jouit et subit douloureusement un destin qui lui semble extraordinaire, et qui n'est pourtant rien, sinon l'arabesque vulgaire et brillante, en marge d'un régime, d'une animation voués à la mort, éloignés de l'esprit, courant vers la catastrophe.
Commenter  J’apprécie          50
Benjamin Pelz, petit homme trapu aux doux yeux bleus et froids, aux joues tombantes et à la bouche épaisse, cruellement sensuelle, déclarait dans les conversations entre intimes qu’il adorait le national-socialisme parce que celui-ci anéantirait complètement une civilisation dont l’ordre mécanique lui était devenu insupportable, parce que le national-socialisme entraînait vers l’abîme, avait déjà une odeur de mort, et répandrait des souffrances incommensurables sur le continent qui avait été en passe de dégénérer pour devenir en partie une usine impeccablement organisée, en partie un sanatorium pour gens débiles.

« La vie dans les démocraties avait cessé d’être dangereuse, dit sévèrement le poète Pelz. L’héroïsme pathétique faisait de plus en plus défaut à notre vie. Le spectacle auquel il nous est donné d’assister aujourd’hui, est celui de la naissance d’un type humain nouveau – ou plutôt la renaissance d’un type très ancien, archaïque – magique – belliqueux. Quel spectacle, beau à vous couper le souffle ! quel émouvant processus ! Soyez fier, mon cher Höfgen, qu’il vous soit donné d’y participer, sous une forme aussi active ! »

Ce disant, il considéra Hendrik avec tendresse, de ses yeux doux et glacés. « La vie reprend son rythme et son charme, elle s’éveille de sa pétrification, bientôt elle retrouvera, comme aux belles époques ensevelies, la violente mobilité de la danse. Pour des gens incapables de rire, d’entendre et de rien voir, ce rythme nouveau pourrait sembler la cadence étudiée d’une marche militaire. Les imbéciles se laissent tromper par la raideur apparente du style militant archaïque. Quelle grossière erreur. En réalité, on ne marche pas au pas militaire, on avance en titubant. Notre Führer bien-aimé nous entraîne dans les ténèbres et le néant. Comment nous autres poètes, qui entretenons des rapports particuliers avec les ténèbres et l’abîme, ne l’en admirerions-nous pas ? Il n’est vraiment pas exagéré de qualifier notre Führers de divin. Il est la divinité du monde souterrain, qui fut la plus sacrée de toutes pour tous les peuples initiés à la magie. Mon admiration pour lui est sans bornes, car je hais sans limites la vaine tyrannie de la raison et la notion fétichiste et petite-bourgeoise du progrès. Tous les poètes dignes de ce nom sont les ennemis-nés et jurés du progrès. La poésie même est d’ailleurs une retombée à l’état sacré primitif de l’humanité, antérieur à la civilisation. Faire de la poésie et tuer, le sang et le chant, le meurtre et l’hymne, tout cela s’accorde bien. S’accorde aussi, tout ce qui va au-delà et au-dessous de la civilisation pour plonger dans la strate secrète et dangereux. Oui, j’aime la catastrophe », dit Pelz, et il pencha en avant sa figure mélancolique aux joues tombantes en souriant, comme si ses lèvres épaisses savouraient une friandise ou des baisers. (pp. 316-317)
Commenter  J’apprécie          10
Barbara dit lentement, sans le regarder: "A Dieu ne plaise que ces déments viennent jamais au pouvoir! Alors je ne voudrais plus vivre dans ce pays." Elle frissonna un peu, comme si elle sentait déjà l'ignoble contact de la brutalité et du mensonge qui prévaudraient en Allemagne, si les nazis y régnaient. "Le monde des bas-fonds! dit-elle en frémissant. C'est le monde infernal qui réclame le pouvoir..."
Commenter  J’apprécie          70
Malheur, le ciel au-dessus de ce pays est devenu sombre. Dieu a détourné son visage de ce pays, un flot de sang et de larmes se déverse dans les rues de toutes ses cités.

Malheur, ce pays est souillé et nul ne sait quand il pourra jamais se purifier. Par quelle pénitence et quel formidable apport au bonheur de l’humanité pourra-t-il expier une honte aussi immense ? Avec le sang et les larmes, l’ordre éclabousse les rues de toutes ses villes. La beauté a été profanée, la vérité diffamée par le mensonge.

L’immonde mensonge s’arroge le pouvoir dans ce pays. Il hurle dans les salles de réunion, dans les microphones, dans les colonnes des journaux, comme sur l’écran. Il ouvre sa gueule d’où s’exhale un relent de pus et de pestilence, qui chasse nombre de gens hors de ce pays, mais s’ils sont forcés d’y rester, le pays devient pour eux une prison – une geôle puante.

Malheurs, les cavaliers de l’Apocalypse sont en route, ils se sont installés ici et ont instauré un régime effroyable.
(…)
L’acteur Hendrik Höfgen se trouvait en Espagne quand, grâce aux intrigues de palais du vénérable président du Reich et maréchal en chef, l’homme à la voix glapissante que Hans Miklas et nombre des gens ignorants et désespérés appelaient leur Führer, devint chancelier. (pp. 244-245)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Klaus Mann (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Klaus Mann
Homosexuel, toxicomane, citoyen allemand déchu, exilé puis engagé contre l’idéologie nazie, écrivain prolifique et visionnaire, résolument contemporain, il est l’un des plus éminents représentants de la littérature allemande… MAIS QUI EST KLAUS MANN ?
Après "Contre la barbarie" et "Point de rencontre à l'infini", paraîtront le 3 février 2011 aux Éditions Phébus "Aujourd'hui et demain" (http://bit.ly/h0er3J) et "Speed" (http://bit.ly/fMP5tS).
autres livres classés : allemagneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (155) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
415 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}