- C’est vrai que l’instinct transcende la connaissance, alors que la logique ne fait qu’utiliser le savoir.
(page 270)
- Vous savez, le nombre de visiteurs étrangers a triplé au cours de ces dix dernières années, passant de 500 000 à 1 500 000. On estime qu’il atteindra 2 millions dans les trois ans à venir. C’est-à-dire que très bientôt nous recevrons six fois plus de visiteurs que notre pays compte d’habitants. En comparaison, un pays comme la France, première destination mondiale pour le tourisme, accueille chaque année 85 millions de visiteurs pour une population de 67 millions d’habitants. Si la France connaissait la même proportion de visiteurs que nous, ce ne sont pas 85, mais plus de 400 millions de touristes qu’elle devrait accueillir chaque année.
(page 208)
Je suppose que ta fille veut parler de l’hippocampe. C’est une zone du cerveau dont une des fonctions est de graver le vécu dans la mémoire. Pour faire simple, quand l’alcool empêche l’hippocampe de bien fonctionner, c’est comme si tu enregistrais une vidéo en oubliant de mettre une carte mémoire dans ta caméra. Tu ne garderas aucune trace de ce qui a pourtant bel et bien existé.
(page 196)
- Non, c’est toi que je veux. J’ai une morte sans cadavre, un suspect à la mémoire en miettes et un témoin télépathe qui s’est dématérialisé comme un elfe. J’ai vraiment besoin de toi.
- Kornélius, dans quelle histoire t’es-tu encore fourré !
(page 29)
- Empile des pierres, du bois et du béton, et c’est l’ingéniosité de la construction. Touche mon cœur et fais-moi du bien, rends-moi heureux parce que c’est beau, et c’est de l’architecture. C’est le jeu savant, correct et magnifique de formes assemblées dans la lumière. Ce que voulait dire Le Corbusier, c’est que le premier matériau de l’architecte, c’est la lumière.
(page 297)
Ce type n’a tiré que sur des touristes qui visitaient des endroits parmi les plus iconiques du pays. L’Askja, l’épave du Dakota, et aujourd’hui la cascade des amoureux à Seljalandsfoss !
- Deux affaires sans cadavre avec deux suspects sans mémoire, et maintenant un sniper après lequel nous ne pouvons faire que courir sans avoir la moindre idée de qui il est ni de ce qu’il veut. Tu ne trouves pas que tout ça tourne au ridicule !
(page 163)
Elle a ôté son lopapeysa et ne porte dessous qu’un T-shirt qui moule sa poitrine.
EYJAFJALLAJÖKULL
So easy to pronounce
« AY-uh-fyat-luh-YOE-kuutl-uh »
Il pense que ses seins doivent être superbes. Blancs comme la peau de ses cuisses. Il se demande ce qu’elle pense de lui. De son âge. Si ses aréoles sont brunes. Ou mauves. Lisses ou granuleuses. Si ses mamelons sont encore fripés. Ou déjà fermes et bandés. Peut-il encore faire bander les mamelons d’une femme jeune comme elle ?
(page 98)
Le Thrihnukavigur est un cône volcanique d’une centaine de mètres de haut à peine. Un tout petit volcan, mais très spécial. Sa silhouette se détache, avec deux autres pitons, au milieu d’un vaste plateau pierreux au cœur des Montagnes bleues. Sa réputation, unique au monde d’après les prospectus, vient d’une éruption avortée. Quatre mille ans plus tôt, la terre a régurgité des flots de lave pour les vomir à la gueule du monde. Mais, par un caprice sismique encore inexpliqué, une faille s’est ouverte au même moment en profondeur sous le volcan et la terre a ravalé toute sa lave incandescente, comme un enrhumé qui renifle, vidant brusquement la chambre magmatique du volcan. La seule au monde, donc, à ne pas avoir été obstruée par les laves refroidies, ou comblée par l’effondrement du cône. La seule au monde, vide et intacte, après avoir été vitrifiée par une lave à mille degrés qu’elle n’a jamais expulsée et qui a disparu.
(pages 48-49)
Elle doit avoir soixante ans. Cheveux blonds rassemblés dans un impeccable chignon. Chaussons d’intérieur en mouton retourné. Des yeux d’un bleu délavé comme les petits icebergs d’un lac glaciaire. Le regard un peu triste sous des sourcils étonnés. Elle porte un tablier de cuisine bleu sur une robe fleurie et tient une manique aux motifs traditionnels.
(page 277)
Et maintenant il longe la coulée de terres torturées sur la droite, et de l’autre côté les rives lisses du lac de Kleifar. Le lac vagabond, dont les eaux pourtant profondes de cent mètres ont disparu par une faille ouverte par un séisme en l’an 2000. Pour revenir ensuite, par un caprice de la faille qui, en dessous de la roche, sépare l’Europe de l’Amérique.
(page 379)