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L'Oiseau bleu d'Erzeroum tome 2 sur 2
EAN : 9782253940807
456 pages
Le Livre de Poche (27/09/2023)
4.37/5   247 notes
Résumé :
Ils en rêvaient : reconstruire leur pays et leur histoire. Comme des milliers d’Arméniens, Agop, répondant à l’appel de Staline, du Parti Communiste français et des principales organisations arméniennes de France, quitte sa famille et embarque en 1947 à bord du Rossia dans le port de Marseille. Mais au bout du voyage, c’est l’enfer soviétique qu’il découvre et non la terre promise.

Sur les bords du lac Baïkal, Haïganouch, une poétesse aveugle, séparée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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Une petite semaine que j'ai terminé ce livre et l'émotion m'étreint encore.

Tout d'abord, je tiens à remercier ma Sandrinette (HundredDreams) de m'avoir accompagnée pour ce voyage dans le passé.
Celui de l'auteur, mais aussi un peu le mien.

À la fin de L'oiseau bleu d'Erzeroum, nous avions laissé Araxie, Assina (renommée Haïganouch), Agop et Haïgaz à Meudon, rue du Hêtre Pourpre.
Ils ont constitué une communauté, parmi d'autres Arméniens.

Mais voilà qu'Agop cède aux appels des sirènes, du moins de Staline, du PCF et des organisations arméniennes de France.

"Tous les Arméniens du monde sont les bienvenus en URSS. Une République d'Arménie les y attend, fière et indépendante, pour reconstuire leur pays et leur histoire."

Vous je sais pas, mais moi j'ai tiqué direct.
Mais bon, Agop décide d'y aller malgré les objections de sa famille : sa femme, ses amis, ses enfants...
En 1947, il embarque à Marseille...

Le livre est constitué de plusieurs parties, et nous allons donc suivre simultanément : Agop en URSS... Haïganouch (la soeur d'Araxie. Les deux femmes ne savent pas ce qu'est devenue l'autre), et bien entendu, le reste de la famille restée en France.

Pour Agop, je ne vais pas spoiler, mais nul besoin de moi pour imaginer ce qu'il trouve en Arménie Soviétique.
Et encore, mon imagination n'aurait pas suffi pour décrire le régime de Staline et ce qu'il se passe dans cette Arménie Indépendante. Je mets une majuscule, c'est un mot-clé.

Il y fait cependant la rencontre de Zazou, orphelin qui devient son ami et qui lui rappelle le fils qu'il a laissé en France, bien qu'il soit plus âgé.

Pour Haïganouch, nous la retrouvons mariée, avec un fils. L'essentiel du reste de son histoire se passe en Sibérie.

Concernant la famille, ils continuent à vivre en attendant le retour de Agop.
Araxie est une excellente cuisinière, et m'a rappelé ma chère tante Anna, qui préparait tous ces plats, sans parler du fameux turc, qui permet de lire l'avenir dans le marc.

La chaleur et l'affection qui lie tous ces gens m'a souvent fait monter les larmes aux yeux.
J'ai connu tout ça quand j'étais gamine et puis une fois plus grande, je suis bêtement passée à autre chose.

On s'attache aux personnages, même à certains de ceux qui sont de l'autre côté de la barrière, si l'on peut dire.
La plume de Ian Manook est magnifique.

C'est un excellent récit qui m'a plus d'une fois fait monter des larmes, de joie ou de tristesse.

Cette lecture ne me laisse pas indemne, tout comme celle de L'oiseau bleu d'Erzeroum.

Un seul chapitre m'a semblé long... la politique et moi... mais il était loin d'être inintéressant.
Pardonnez-moi ce retour très édulcoré. Les mots me manquent et j'ai fini par coucher ceux-ci parce que je n'aurai pas mieux.

Je conseille vivement ces deux tomes à tous mes amis, et autres lecteurs qui tomberaient sur ma modeste critique.
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J'ai retrouvé Ian Manook avec grand plaisir dans la suite de L'oiseau bleu d'Erzeroum : le chant d'Haïganouch, un hymne familial au peuple arménien ainsi qu'une mise en lumière des immenses souffrances qui lui ont été imposées au cours du XXe siècle.
L'ensemble de ce deuxième opus s'étale de 1947 à 1960.
Rue du Hêtre-Pourpre, à Meudon, Agop et Haïgaz ne sont pas d'accord. le premier est prêt à partir pour l'URSS car il croit aux promesses de Staline assurant que les Arméniens qui rentreront à Erevan seront bien reçus et pourront poursuivre leur vie au pays. le second tente de décourager son ami mais n'y parvient pas.
Malgré toutes les réticences de sa famille, Agop, personnage fougueux et déterminé, embarque, à 46 ans, sur le paquebot Rossia, un bateau prévu pour trois cent cinquante passagers et sur lequel on entasse trois mille cinq cents personnes qui vont donc vite déchanter malgré les assurances du Parti Communiste Français.
Reviennent alors les principaux protagonistes de L'oiseau bleu d'Erzeroum, plus d'autres, bien sûr, ce qui fait que j'ai un peu de mal à m'y retrouver. 1947 : pendant qu'Agop et tous les Arméniens de France voient leurs bagages pillés, rencontrent d'autres Arméniens venus d'Égypte ou du Liban, tous logés à la même enseigne, c'est en Sibérie que Ian Manook m'entraîne, à Koultouk.
C'est là que continue de sévir l'âme damnée du roman, le camarade Anikine, tortionnaire d'Haïganouch qui est aveugle et prouve sa virtuosité au piano. Pliouchkine, son mari, est exécuté par l'homme de Beria et Haïganouch se retrouve seule avec Assadour, son fils.
Les atrocités ne font que commencer ou plutôt se poursuivent avant de monter de plusieurs crans avec les déportations, le goulag, les sévices, le froid, le gel, les exécutions sommaires dont ne survivent que les plus forts ou les plus chanceux.
Ian Manook met bien en valeur toute la solidarité entre les Arméniens, même si subsiste un malentendu entre ceux qui vivaient déjà sur place et ceux qui se sont laissés berner pour rentrer au pays.
Si les souffrances, les vengeances, les viols, les crimes reviennent souvent, Ian Manook réussit tout de même à ménager quelques moments de douceur, d'amour, d'érotisme même dans quelque isba bien cachée au fond des bois.
Se révèle enfin le chant d'Haïganouch, ce poème mettant en avant le fameux oiseau bleu, texte mis en musique par Zazou. Il l'avait appris à Erevan et avoue qu'il a été écrit par Haïganouch Tertchounian : « ce texte raconte très exactement l'histoire d'Araxie, de sa petite soeur Haïganouch et d'Assina, qui aujourd'hui s'appelle Haïganouch aussi. »
Heureusement, Staline meurt le 5 mars 1953. Si le peuple défile trois jours durant devant son catafalque, mille cinq cents personnes sont étouffées ou piétinées au cours de cet hommage posthume. Cette disparition ne signifie pas la fin du calvaire de millions de prisonniers, de travailleurs forcés du goulag car d'autres contraintes seront vite imaginées pour s'acharner encore sur eux.
Si je ne cite que quelques éléments révélateurs de cette saga, il faut vraiment lire le chant d'Haïganouch pour s'imprégner de cette époque pas si lointaine et ne pas oublier ces montagnes de douleurs, ces millions de vies abrégées sans vergogne sur ordre de politiques bien au chaud dans leur datcha.
J'ajoute qu'il faut aussi apprendre le rôle plus qu'ambigu de Mitterrand, alors ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre en 1947. Son marchandage avec le pouvoir soviétique pour récupérer les Français prisonniers des Allemands et laisser rentrer les nombreux Russes aussi prisonniers des Allemands, s'est fait au détriment des Arméniens. Résultat : « en 1949, Staline a fait déporter vers la Sibérie quarante mille Arméniens dont une très grande partie des rapatriés de 1947. »
Au travers de l'histoire romancée de sa famille, Ian Manook (Patrick Manoukian) m'a permis de prendre conscience d'un terrible drame trop vite passé sous silence et oublié, noyé dans les suites de la Seconde guerre mondiale. Pour toutes les victimes de cet odieux marchandage, L'oiseau bleu d'Erzeroum et le chant d'Haïganouch, sont une belle performance littéraire défiant l'oubli et rendant hommage à une communauté au formidable sens de la solidarité et de la fête comme le prouve l'auteur à plusieurs reprises.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Un coup de gueule avant tout , contre moi , d'une part , contre l'éditeur ensuite . Contre moi donc , qui me dis " bon lecteur au fait de l'actualité " , toujours à errer dans les allées de telle ou telle librairie , et qui ignorais , en jetant son dévolu sur un roman qu'il était...le second volume d'une Odyssée particulière et tragique , celle des Arméniens....
On est mercredi , jour de parution du Canard Enchaîné , alors c'est ma tournée, le " Pan sur le bec " , aujourd'hui , c'est pour moi ....
Coup de gueule aussi contre l'éditeur qui ne mentionne nulle part ( sauf erreur ) qu'il s'agit d'une suite .Un peu plus de clarté serait bienvenu mais” business is business ! " Et pourtant , que de bandeaux rouges pour dire " ceci ou cela " .
J'assume mon erreur , mais peut_- être certains voudront bien se joindre à moi et me dire que je ne suis pas seul ...
Quoiqu'il en soit et malgré une certaine difficulté à replacer dans le contexte tel où tel personnage présent et actif dans le tome 1 , les liens qui les unissent , ce livre a été pour moi un perpétuel moment d'émotions variées et prenantes . Même romancée , cette histoire ne peut pas laisser insensible et fait découvrir avec intelligence , l'affreuse oppression russe sur des populations dont le seul objectif était de vivre sans richesse mais avec honneur , courage , fierté.
Le périple d'Agop s'élève au - delà de l'imaginable , le système d'extermination russe laisse sans voix , tout n'étant que désespérance même pour les " tenants " du pouvoir qui , un jour où l'autre se retrouvent FORCEMENT du mauvais côté du fusil .
Soyons clairs , c'est un livre dur mais nécessaire qui révèle , à travers cette saga familiale tragique , combien les humains peuvent se montrer incroyablement et désespérément, atrocement ...inhumains .
Des personnages humains ou pas , le reflet d'une époque, l'impuissance à jouir d'un des droits fondamentaux , la liberté, qu'elle soit physique ou d'opinion , la négation de l'existence .
C'est terrible et pourtant , on ne peut pas renoncer à cette lecture car tout l'art de l'auteur a été de présenter l'Histoire , la grande , par la lorgnette du " petit peuple " .
C'est un livre remarquable et , vous savez quoi ? Hier , je suis allé à la librairie où j'ai acheté ” L'oiseau bleu d'Erzeroum ” , oui , oui , je vais lire le début avant la fin ....C'est la toute première fois que je me trouve dans cette situation .
Comme je suis optimiste , je me dis qu'il " fallait bien que ça arrive un jour " .
Et puis , j'ai ma part de responsabilité...
Revenir en arrière ? C'est vous dire combien j'ai apprécié ", le chant d'Haiganouch" ...
A bientôt , chers amis et amies , et faisons tous bien attention à nos achats ..." On ne nous dit pas tout ! " .
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J'avais beaucoup aimé L'oiseau bleu d'Erzeroum et m'étais promis de ne pas tarder à lire la suite, et puis le temps passe, beaucoup de nouvelles sollicitations (merci les amis) et il a fallu les retours de mes deux amies (Nicolak et HundredDreams) pour me décider.

J'ai autant aimé ce tome que le premier, même si ce n'est pas exactement pour des raisons identiques. On voyage moins que dans le premier, on aborde moins d'évènements historiques différents. Mais paradoxalement, j'ai plus appris ici. Je ne connaissais absolument pas cette tragédie (encore une) ayant frappé les Arméniens partis en Russie sur la foi de promesses mensongères.

La plongée dans cette URSS sous le joug de Staline d'abord puis de Khrouchtchev est glaçante. Un pays où l'arbitraire règne, où les puissants d'aujourd'hui seront les réprouvés de demain, où la peur assure la domination et la puissance de l'état :
« La quatrième raison de ces déportations, c'est bien évidemment de faire régner la peur. La peur, camarade, ce sentiment qui retient chaque individu de se rebeller contre l'État ou le Parti. Qui lui enlève l'idée même d'en parler à quiconque. Cette peur, camarade, qui t'habite en ce moment de me voir ajouter ton nom et ceux de tes enfants sur n'importe laquelle de ces listes. »

J'ai retrouvé par Ian Manook la même analyse que celle de Padura dans L'homme qui aimait les chiens. Ces régimes tyranniques tiennent par la peur, la crainte de l'autre, de la dénonciation. Ce sont des pays où nul ne peut se sentir en sécurité, où l'on ne peut se fier à personne, et c'est terrifiant.

J'ai retrouvé dans ce tome tout ce que j'aime chez l'auteur, cette capacité à mêler l'histoire de ces personnages à L Histoire avec un grand H, cette richesse dans l'évocation de la vie de cette diaspora et de ses coutumes. Je me suis régalée en pensée à la description de ces plats typiques. J'y ai retrouvé surtout l'amour profond qu'il porte à ceux qui sont sa famille, qu'il fait revivre ici. J'ai aimé encore une fois partager pendant quelques années leur vie. Les personnages sont toujours aussi attachants et j'ai mieux découvert le personnage d'Agop, qui prend malgré lui le devant de la scène dans une bonne partie du livre.

Un tome traversé à nouveau d'horreurs, mais aussi de moments de bonheur, de douceur. Des personnages que je ne suis pas près d'oublier.

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1947. Agop, réfugié arménien installé en banlieue parisienne, cède aux appels de Staline et d'une partie des organisations arméniennes : il quitte, provisoirement pense t'il, femme, enfants et amis pour rentrer en Arménie.
Hélas, l'accueil dans la nouvelle république soviétique n'est pas celui attendu et le jeune homme se retrouve prisonnier de l'URSS, avec deux idées en tête : retrouver Haïganouch, la jeune soeur d'Araxie l'épouse de son ami Haïgaz, et fuir ce pays qui n'est plus le sien.

Après "L'oiseau bleu d'Erzeroum" où il nous présentait, de façon assez crue mais terriblement réaliste, la terreur du génocide arménien et le début de la construction d'une diaspora en France, l'auteur poursuit sa saga familiale avec un épisode moins connu de l'histoire des arméniens : la tentation d'un retour au pays, dans une république socialiste soviétique d'Arménie. Il y a encore beaucoup de douleur et de larmes, peut-être un peu plus d'espoir et de sourires, mais moins de crédibilité...
Tel que raconté, cet épisode paraît en effet plus romanesque que la première partie. Agop, ses proches et ceux d'Araxie semblent avoir un peu trop de chance. Là où beaucoup d'autres meurent, eux passent trop facilement au travers des mailles du filet. Et que vient faire le jeune Boris Eltsine dans cette histoire ?
Reconnaissons cependant, une fois encore, le talent de Ian Manook pour créer des personnages. Ce sont eux, et leur présence presque physique, qui donnent du corps à une intrigue que l'on vit avec eux, à travers eux.
Cette saga est écrite, et se lit, comme un épisode d'une série policière : rythmée par des chapitres plutôt courts, par le croisement des histoires des deux personnages centraux, par quelques rebondissements inattendus. le roman est rédigé simplement, sans effet de style ou abus de mots savants susceptibles d'égarer le lecteur. Il se lit donc très facilement, sans laisser indifférent.
Une belle saga historique, au tome 2 peut-être un peu trop romancé ?


Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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critiques presse (1)
Lexpress
21 novembre 2022
Quand Staline convainquait des milliers de membres de la diaspora de venir vivre dans une République soviétique d'Arménie "fière et indépendante".
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Toute la clairière résonne du souffle virevoltant des duduk et des chevi, des ploul. Le tar et le kemantcha égrènent les arpèges lumineux de leurs cordes, au rythme joyeux de la peau de tambour des déhol et du davoul. C’est la fête annuelle des Arméniens de Paris. La fête de la Fédération révolutionnaire arménienne, le parti Dachnak. La clairière fume et grésille des feux de braises où cuisent les keufté et les lahmadjoun. Ça embaume la viande et les épices, l’oignon et le persil plat. La buvette déborde de délices : beurek, sou beurek, feuilles de vigne, dolma d’aubergine et de poivron, manti à la sauce citronnée. Araxie a supervisé tous les préparatifs avec les autres medz mama de la communauté. Elle n’est pas grand-mère comme elles qui ont des petits-enfants ou en ont l’âge – elle qui n’a que quarante-trois ans –, elle l’est par respect. Parce qu’elle est une survivante, une revenue, une rescapée du grand massacre et qu’à ce titre on lui doit la déférence due à une ancêtre.
Commenter  J’apprécie          40
- Mais, camarade Anikine, cet homme n’est pas…
- Bien sûr que si, il l’est, n’est-ce pas, camarade Pliouchkine ?
Volochine ne sait pas quoi répondre. Anikine est là, à Koultouk. L’âme damnée de Beria, le tortionnaire d’Haïganouch, l’homme que lui, Pliouchkine, avait fait déporter du temps où il était encore commissaire politique, avant d’aller se cacher au fin fond de la Sibérie quand Beria a libéré son sbire. Comment a-t-il fait pour le retrouver ? Que sait-il d’Haïganouch et d’Assadour ?
Commenter  J’apprécie          10
Il lit parce qu'il le doit, parce que ça explose sa prison, ça dynamite ses horizons noirs. Il lit parce que les jours sans lecture sont des jours qui écrasent et le rapetissent et le tassent et l'enfouissent dans le pergélisol impitoyable de la Sibérie. Il lit parce que c'est sa seule évasion possible, mais surtout parce que après ses journées de servitude il retrouve dans les livres des émotions et des sentiments qui lui ont été confisqués. Jusqu'à ce qu'il découvre la poésie. Les romans sont des océans, immenses, profonds et houleux, furieux. Les poèmes eux, sont des envols, des battements d'ailes vers le ciel, légers, immatériels presque. Et chaque oiseau qui s'élance laisse au cœur un petit manque qu’il emporte au loin avec lui. (p.228)
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Il lit parce qu'il le doit, parce que ça explose sa prison, ça dynamite ses horizons noirs. Il lit parce que les jours sans lecture sont des jours qui l'écrasent et le rapetissent et le tassent et l'enfouissent dans le pergélisol impitoyable de la Sibérie. Il lit parce que c'est sa seule évasion possible, mais surtout parce que après ses journées de servitude il retrouve dans les livres des émotions et des sentiments qui lui ont été confisqués. Jusqu'à ce qu'il découvre la poésie. Les romans sont des océans, immenses, profonds et houleux, furieux. Les poèmes eux, sont des envols, des battements d'ailes vers le ciel, légers, immatériels presque. Et chaque oiseau qui s'élance laisse au cœur un petit manque qu'il emporte au loin avec lui.
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Camarade, Beria tombera un jour, et Anikine avec lui, et ils entraîneront dans leur déchéance tous ceux qui se seront faits leurs complices. Regarde ce qui est arrivé aux hommes que nous pensions indéboulonnables : Boukharine, Rykov, Kamenev, Zinoniev. Et ton Beria, qui a pris la place du tout-puissant Iejov, qui avait pris la place du tout-puissant Iagoda, qui avait pris le place du tout-puissant Menjinski, qui avait pris la place du tout-puissant Dzerjinski…
(page 56)
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Vidéo de Ian Manook
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Étonnants Voyageurs" à Saint-Malo, Ian Manook vous présente son ouvrage "Ravage" aux éditions Paulsen.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2799018/ian-manook-ravage
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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