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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Descente vertigineuse, la tête en plein dans la poudreuse. Tranches de vie, tronches de mort.

Ce roman est une vraie expérience de lecture qui vous plonge profond, très profond dans la tête d'un camé et de l'environnement ahurissant qui l'entoure.

Période des années 80 et 90, la drogue dure qui déferle sur Paris et le sida qui prend possession des corps sans que personne ne comprenne vraiment ce qui arrive.

Une histoire de déchéance, dans l'esprit même d'un drogué perdu pour la patrie. Same player, shoot again.

Éric Maravélias sait parfaitement de quoi il parle, il a vécu cette période de l'intérieur. Mais qu'on ne mélange pas les genres, c'est bien d'une fiction dont il est question.

Un roman noir, très noir, d'un réalisme sans égal. Immersion totale, vous dis-je, tant l'écriture de l'auteur sent le vrai, le tangible, le palpable. Détails sordides mais jamais gratuits, prose tantôt sèche tantôt poétique (poésie du désespoir).

Ce "héros" déchu et son héroïne décadente vont vous défoncer le coeur et les tripes par la vraisemblance du propos. Car on ne lit pas La faux soyeuse (quel titre magnifique et si adapté !) comme on va au cinéma. On le lit dans l'urgence, comme si une vie en dépendait.

Aucune complaisance et pas de morale à deux balles. C'est bien pourquoi ce roman fait tant réfléchir. L'intrigue n'est peut-être pas bien épaisse, mais ce n'est pas vraiment le propos. Quand on parle de vie et de mort, il suffit de sonner authentique et avec ce roman, Maravélias a des émotions véridiques à revendre, de celles qui vous collent de gros frissons.

Un vrai choc frontal.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Lorsque j'ai commencé ce roman, je me suis dit : "C'est pas possible ! C'est trop noir pour moi. Toute cette misère, cette déchéance." Je suffoquais au fur et à mesure des pages . Et puis, je me suis attachée à Franck. Même, s'il fait de grosses conneries, on espère avec lui. On a peur avec lui. On pleure avec lui.

Toute cette histoire se passe dans la banlieue parisienne courant des années 80. Franck est un jeune ado qui, comme beaucoup, passe plus de temps dans la rue que chez lui ou en classe. Sa bande de pote et lui sont un peu magouilleur au départ. Juste de quoi se payer quelques trucs. Mais l'arrivée de la drogue dans les banlieues va changer le comportement de ces jeunes.

On passe du présent au passé régulièrement, afin de comprendre la descente aux enfers de Franck ! Qui petit à petit perd pied, amis, confiance, amour, biens, apparence, fierté et identité.
Il n'est plus maître de lui-même. Comment l'être quand on est gouverné par la came et la peur du manque.
Cette souffrance est dur! L'auteur nous décrit tout, sans rien omettre. Et l'on prend conscience que tout le monde se désintéresse du sort de ces mômes. Personnes, ni les flics ni les institutions. Il faut remettre les choses dans son contexte cela dit ! C'est les débuts du trafic de drogue, l'arrivée du sida. Il n'y a pas l'information et la prévention de maintenant. Les mômes n'ont pas conscience qu'une fois embarqué là-dedans ils ne s'en sortiront pas ! le manque, ils ne savent pas ! le sida c'est les homos pas les toxicos !

Un roman qui vous laisse un goût amère dans la bouche ! Quand on fait le bilan à la fin de cette lecture du nombre de morts, on se sent nauséeux. Surtout quand on se rend compte de l'âge de ces victimes. Un roman qui vous ouvre les yeux aussi ! On comprend le changement de mentalité, de devoir faire le pire pour survivre un peu plus longtemps.

Magnifiquement écrit, on sent le vécu derrière les mots.
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Une chose est certaine : à la lecture de cet ouvrage, si les paradis artificiels vous fascinaient, vous allez peut-être changer votre point de vue. L'auteur nous livre une authentique série noire, si je peux dire, la chronique du développement de la drogue à Paris, voir en Ile de France, et ce qu'il advient du héros, Eckel, de son surnom, et de sa bande de potes.

Il y a un très grand souci du détail, vous avez presque en main un documentaire sur l'univers de la drogue, du petit consommateur au junkie en fin de vie, en passant par les dealers. de même, vous avez un véritable catalogue de substances et de l'art et la manière de les prendre, ainsi que leurs effets. le tout se lie sur une histoire tragique, semblable à un triangle amoureux dans lequel tous se perdront.

Ni cherchez pas des scènes d'action à tour de bras ou une enquête bien menée, vous êtes dans la dope, jusqu'aux yeux, malaise et désespoir vous accompagneront jusqu'au bout d'une fin tragique. Un livre qui marque.
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S'ouvrant sur le récit que fait en 1999 Franck, narrateur et personnage principal, de sa propre déchéance. Douleur du manque, avancée aussi sans doute du SIDA dont il est affecté, crasse et odeurs pestilentielles du taudis qu'il occupe, le roman évoque occasionnellement – dans une certaine mesure et toutes proportions gardées – dans ses premières pages au lyrisme méphitique certains passages des Chants de Maldoror (« Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre... » ).
Pas toujours assez bridée peut-être, parfois un peu naïve, en particulier lorsqu'elle décrit l'histoire d'amour entre Franck et Carole, la force de l'écriture de Maravélias dont il est évident qu'il a mis beaucoup de lui dans ce roman tout en s'imposant de dépasser le récit autobiographique ou le livre-témoignage, pour livrer un roman stylisé, insuffle toutefois à La faux soyeuse une belle énergie et, sous l'ornementation parfois un peu chargée de la plume, laisse transparaître une séduisante beauté brute.

Faite d'aller-retour entre 1999 et « avant », avant la totale déchéance, avant les actes aux conséquences funestes, l'histoire de Franck est aussi celle de l'arrivée massive de l'héroïne en France, de sa « démocratisation » vue de l'intérieur. Récit de première main, La faux soyeuse, sans faire dans l'angélisme, présente des personnages, à commencer par Franck lui-même, parfois exaspérants mais dont la déchéance morale et physique illustre on ne peut mieux la façon dont ces hommes et femmes qui se veulent rebelles et rêvent de liberté deviennent les pires des esclaves ; ceux qui consentent à l'esclavage.

Pas d'angélisme, pas d'excuses à deux balles, le quotidien du « criquet », celui qui déferle en bande sur le meilleur point de vente pour avoir sa dose est ici raconté au ras du bitume sans pour autant lui dénier son humanité. Ni anges ni démons, les personnages d'Éric Maravélias se débattent avec leurs vies de chiens et si, donc La faux soyeuse n'est pas exempt de scories, on dira que qu'il a la qualité de ses défauts, de ces quelques envolées lyriques un peu naïves qui si elles peuvent être ponctuellement un peu agaçantes lui empêchent d'être trop lisse ou d'exhiber une simple noirceur de façade. La noirceur ici est bien réelle et le récit on ne peut plus acide. Bref, un bien beau premier roman.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La Faux soyeuse est le premier roman d'Éric Maravélias paru en 2014 dans la Série noire de Gallimard. J'ai eu la chance de discuter à bâtons rompus avec lui il y quelques semaines dans un café à deux pas de la gare de Saint-Pierre-des-Corps.

Son roman a fait pas mal de bruit lors de sa sortie. A l'époque, de nombreux articles ont encensé l'écriture ciselée de cet auteur fan de E.Bunker et J.Lee Burke.

Mais ce qui fait la force de la Faux soyeuse, c'est que ce roman est en grande partie autobiographique. Les galères de son personnage, la drogue, le manque, les vols dans les pharmacies, le deal, il a connu.

Vous vous en doutez, ce roman est dur, cru et sombre. Très sombre. Mais on y perçoit par moment une petite lueur vacillante, qui permet au lecteur de respirer à nouveau normalement, un instant. L'écriture est très belle, poétique aussi et ça ne laisse pas indifférent.

En lisant La Faux soyeuse, j'ai pensé au roman Transpotting d'Irvine Welsh (lui aussi héroïnomane) et au film Requiem for a dream de Daren Aronofsky (rien que d'y repenser j'ai envie de pleurer).

Éric Maravélias a mis quatorze ans pour écrire ce roman, décrire ce qu'il a vécu, se mettre à nu. Raconter et raconter encore que rien n'arrive par hasard et qu'il ne serait pas là où il est s'il n'avait pas vécu ces années de toxicomanie. Et dans son livre, on sent aussi un certain recul par rapport à cette vie d'avant.

Éric Maravélias a la voix d'un homme qui a vécu mille vies et le regard de celui qui ne s'en est pas lassé. Une lumière dans le regard qui ne nous fait pas oublier les ténèbres mais qui nous rapelle qu'il n'y a justement pas de ténèbres sans espoir…
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Elle vous hante, quand elle n'est pas là on ne pense qu'à elle, et quand elle est là le plaisir laisse peu à) peu place au malaise : je parle de cette "Faux soyeuse", le superbe livre d'Eric Maravelias. Goûtez-y vous n'en décrocherez pas de sitôt et y penserez longtemps !
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Un livre qui marquera les esprits de ceux qui s'y aventureront. Très touchée par la tristesse et la réalité de ce récit, l'auteur avec l'alternance des chapitres au présent et au passé nous entraine avec précision dans cette abîme, dans l'enfer du manque, de la violence, de la maladie, de la trahison. L'écriture soignée parfait le tout, un premier roman nettement réussi.
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pas de morale ni de complaisance pour cette descente dans les tréfonds de l'enfer de la drogue avec tout ce que l'entraine:le manque,la violence,la maladie.
Eric Maravélias ne nous épargne rien,ni à nous ni à son perso,pour montrer ce que peut faire comme dégâts cette saloperie.
c'est glauque,c'est sale,c'est violent,c'est tendu et c'est superbement écrit
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« La faux soyeuse » – Eric Maravelias
Gallimard – La série noire

T'as deux solutions.
Soit tu lis les trucs dont ils causent à la télé ou sur France Culture (Je vais encore me faire des potes), souvent écrits avec les pieds, soit tu lis des livres.
Des vrais livres.
Je parle souvent de ça.

Tu vas finir par croire que je fais un amalgame ou que je suis un aigri impénitent. C'est pas ça. Je suis souvent esbaudi, voire désemparé (t'as vu, j'ai du vocabulaire) par la qualité de nos rentrées littéraires. Là, on est loin de la rentrée littéraire. La Faux Soyeuse, ça sort en 2014, à la Série Noire de Gallimard. Je vais pas te raconter l'histoire, y en a plein qui l'ont déjà fait, et beaucoup mieux que moi.
Des chroniques en pagaille sur des blogs vachement pointus et dédiés au « Pôlar » (Encore ma recherche effrénée de copains), ont dû en motiver quelques-uns à foncer chez le libraire pour le voler ou l'acheter. J'espère d'ailleurs qu'ils l'ont acheté, parce que le vol, au niveau droit d'auteur, c'est limite.

Donc je te raconte pas, ça sert à rien.

En revanche, ce que je veux te dire, c'est ce qu'il y a derrière les mots.
Je suis pas un poète. Je sais pas écrire de la poésie.
Lui, il sait.
Quand t'as l'impression d'être dans le fond du marécage, avec des eaux noires et boueuses qui t'entourent au point que tu te rends compte que tu peux pas nager pour t'en sortir, Eric Maravelias il te file un coup sous le menton, et il le fait avec ses mots qui t'envoient au ciel. Parce que le ciel, il est jamais très loin.
Tu comprends tout à coup que la came, celle dont il parle, c'est quelqu'un. C'est pas juste un truc que tu te balances dans les veines. Elle est là, et elle te guette, et elle te sourit, et elle te cajole.
Et elle te tue.

« Puis peu à peu, à force de réfléchir, j'ai compris. Dix piges d'élan pour faire le grand saut. C'est comme ça qu'il est parti. Par choix. Titan aux pieds d'argile. Moi je n'ai pas ce courage. Pas encore. Je continue à traîner ma carcasse dévastée au milieu de ces quartiers en décomposition, fissurés, morcelés. Je n'ai pas le choix. »
Tu vois ce que je veux dire ?

Ce bouquin, je l'ai lu il y a quelque temps. Pas pu faire de retour à ce moment-là. Incapable, tellement il m'a pété les côtes. Parce que quand on te pète les côtes, tu peux plus respirer. Certains livres sont comme ça. Tu les fermes, et ils existent au fond de toi, jusqu'à ce que tu puisses redonner ce qu'ils t'ont offert.
Tu te dis que Franck t'aurais bien voulu le connaître avant, être son pote, l'aider à regarder plus loin, lui tenir la main pour pas que…
Si tu l'as pas lu, va l'acheter.
Si ton libraire l'a pas, commande-le et dis-lui de le lire.
Parce que s'il le lit, il le vendra.
Et il faut.

Lien : http://www.leslivresdelie.com
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Dès le début, on est transporté dans le monde impitoyable de la drogue. Malgré que ce soit un milieu très dur, on a envie de poursuivre le livre. Ce roman est terrifiant, inquiétant car tellement proche de la réalité...
Malheureusement la mort est à tous les coins de la rue...
Ce livre est aussi une sorte de documentaire sur ce milieu avec beaucoup de détails que ce soit dans le mode de vie des toxicomanes, sur l'utilisation de chaque produit et les signes de manque.
Un très beau roman noir.
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