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Critique de valochemat


Tomás Nevinson, ancien agent des services secrets du MI5 et MI6, travaille à l'ambassade britannique de Madrid lorsque le 06 janvier 1997, jour de l'Épiphanie, il est contacté par Trupa, son ancien patron, pour une dernière mission : identifier, parmi 3 femmes localisées dans une ville du Nord-Ouest de l'Espagne, Maddie Orúe O'Dea, terroriste latente, prêtée jadis par l'IRA à l'ETA, ayant déjà participé aux attentats meurtriers perpétrés à Barcelone et Saragosse 10 ans plus tôt. Tomás devra soit apporter des preuves irréfutables de son implication, soit la supprimer à défaut de la livrer à la justice afin d'anéantir le risque qu'elle reprenne du service.

Une entrée en matière éblouissante dès les premières pages où le protagoniste expose d'emblée ses dilemmes : Comment un homme élevé à l'ancienne peut-il de tuer une femme ? Peut-on tuer une personne pour ce qu'on pense qu'elle fera, sans être certain qu'elle le fera ?

Nous oublions presque l'intrigue pourtant captivante de cet ultime roman de Javier Marias tant nous sommes emportés dans les longues phrases qui caractérisent le style de l'auteur. J'ai trouvé trouvé que le suspense était davantage basé sur le voyage introspectif de Tomás que sur l'enquête, car chaque être est une énigme.

C'est principalement à la première personne que Tomás, devenu Miguel Centurion pour l'occasion, nous confie ses doutes, ses réflexions, ses interrogations, nous embarquant ainsi dans les dédales et la complexité des comportements humains mais sans jamais nous perdre ni poser de jugement.

727 pages, c'est long me direz-vous, pourtant elles sont nécessaires pour refléter le cheminement des pensées les plus intimes de Centurion/Tomás en prise avec son passé, son expérience, ses doutes et ses limites.

Les personnages secondaires sont également intéressants dans le sens où leurs profils contribuent merveilleusement à la profondeur des pensées intérieures du protagoniste.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman éblouissant de Javier Marias dont la prose maîtrisée touche la perfection tout comme la remarquable traduction de Marie-Odile Fortier-Masek.

Tomás Nevinson fait suite au précédent roman de l'auteur « Berta Isla ». Il n'est cependant pas nécessaire d'avoir lu « Berta Isla » pour lire Tomás Nevinson. Ces lectures sont toutefois complémentaires et, de mon point de vue, ne doivent pas être spécialement lues dans l'ordre.
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