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Critique de Zazette97


En librairie depuis le 27 août, "Ceux qui me restent" est un album écrit par Damien Marie et illustré par Laurent Bonneau.

L'avenir de Florent et Jenny s'annonçait plein de promesses. Mais à 39 ans, Florent se retrouve veuf et seul avec Lillie, leur fille de 5 ans.
Durant la traversée qui les ramène en France, Lillie s'égare et, en état de panique, Florent la cherche partout.
Bien des années plus tard, dans sa maison de retraite, il la cherche encore et toujours...

"Ceux qui me restent" traite d'un sujet qui me touche profondément - la maladie d'Alzheimer - et que j'avais déjà évoqué dans mon billet sur "Alzheimer mon amour" de Cécile Huguenin.
Il m'a d'autant plus émue que j'ai perdu mon grand-père l'an dernier et que certains passages m'ont rappelé de pénibles moments.
Mon grand-père est mort seul dans une chambre d'hôpital et j'aime à penser qu'au moment fatidique, il lui restait ne fut-ce qu'une image paisible. Rien qu'une seule.

Florent est un vieil homme en prise avec de douloureux souvenirs qui lui font constamment chercher sa fille, alors que celle-ci vient lui rendre visite toutes les semaines.
Le lecteur entre dans sa mémoire (ou plutôt ce qu'il en reste) décousue par le biais de flash-backs entrecoupés par des scènes du quotidien le montrant entouré de sa fille ou du personnel médical.
Enfermé dans ses derniers zestes de mémoire, prisonnier entre passé et présent, Florent fugue constamment de sa maison de retraite pour retrouver sa fille.
Une fille avec laquelle il a perdu contact pendant un long moment et qu'il confond avec sa femme.

Damien Marie et Laurent Bonneau ont selon moi parfaitement su retranscrire toute la confusion qui règne dans l'esprit de ce vieil homme qui revit en boucle le même cauchemar au quotidien.
Le dessin sobre et légèrement flouté (certains remarqueront que le titre semble légèrement effacé), les couleurs passées, la narration éclatée rendent compte de la solitude extrême qu'impose la maladie d'Alzheimer.
Jusqu'à ce dernier plan montrant Florent à la dérive, seul sur une mer qui s'étire au loin, comme perdu à jamais.

Un album qui m'a laissée sans voix, submergée par l'émotion. Un coup de coeur comme ils se font trop rares ici. Et pas des moindres.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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