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Citations sur Le prix de l'innocence (18)

Nos vies sont jonchées de ces petites trahisons d'amour et d'amitié, de cette répugnance à donner de nous-mêmes, et, occasionnellement, celles-ci nous reviennent nous hanter.
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Je me demande comment il nous est possible de perdre les pas à ce point. Comment un couple capable de si bien glisser, tournoyer et chalouper ensemble peut-il soudainement trébucher, tomber et s'écraser les doigts de pied ?
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[...] je prends mon petit-déjeuner au lit, tout en ressassant le souvenir de l'étrange mécanique des relations unissant un homme et une femme. Je songe à ma relation avec James comme à une longue danse complexe. Parfois la rythmique devient presque tribale, agressive, les talons piétinent, les poings sifflent dans l'air, les bouches grimacent. D'autres fois, chacun s'appuira sur l'autre, affichant un sourire rêveur, le rythme ralentit doucement, les bras s'enlacent et se nouent autour des corps, s'attirent, les coeurs s'harmonisent, les paupières se ferment. La plupart du temps, cependant, les pas s'entrelacent, habiles, avancent, reculent, encerclent, hésitent, marquent une pause. (p. 38-39)
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Peut-être devrions-nous toujours, en nous remémorant nos pires erreurs, nous rappeler les principaux faits qui ont entourés ces actions regrettables. Il est si facile de se labourer les tripes en se disant qu'on aurait dû mieux agir, se montrer plus forts, plus tolérants, tout en oubliant le contexte exact de nos actions passées.
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J'ai aperçu un corbeau aujourd'hui. Il serrait un brin de paille dans son bec. Une mystérieuse nostalgie s'est emparée de moi, un ardent désir qu'on pourrait associer davantage à l'impétuosité de la jeunesse qu'à la placidité de la cinquantaine. J'ai observé l'oiseau un instant, tandis qu'il tournoyait. Sa silhouette noire se détachait sur le canevas gris d'un ciel menaçant drapé de grands nuages, dont les longues déchirures laissaient entrevoir l'azur immaculé et tendre. Le corbeau s'est soudain laissé choir dans les branches nues d'un bois de grands chênes où nichait sa colonie.
C'est sans doute la lettre de Vanessa qui m'a plongée dans cet état : la simple vue d'un corbeau en train de faire son nid me ramène à Elizabeth Ferrars. J'entends à nouveau sa voix, froide et cassante :
- Je déteste l'automne. Il est si déprimant de voir raccourcir les jours et de sentir arriver l'hiver. Je suis une femme du printemps, Marchant. (Elle m'appelait toujours par mon nom de famille.) Il me faut la promesse du renouveau, la renaissance de l'espoir. J'aime la première primevère, le bêlement des agneaux, la douceur des soirs qui s'étirent. Vous verrez. Vous serez de mon avis quand vous serez plus âgée.
- Et Noël ? avais-je insisté, niant d'un seul coup tous les bonheurs automnaux. La magie du temps des fêtes...
Son visage s'était refermé et ses yeux s'étaient éteints, d'un seul coup. Elle avait mis fin à la conversation d'un ton laconique, reprenant son travail :
- Je déteste Noël.
J'en brûle encore de honte, vingt-cinq ans plus tard.
Je n'étais qu'une enfant, me dis-je. Une petite fille naïve et ignorante, âgée d'à peine dix-neuf ans.
Les souvenirs viennent me hanter et le passé ressurgit en moi...
Une averse soudaine me fouette le visage. Je marche à pas vifs sur l'étroit chemin et pousse en hâte la porte du jardin. Notre cottage est appuyé contre l'église. C'est une vieille mansarde qui semble sortie de terre et j'adore ses planchers inégaux, ses formes biscornues. Nous avons emménagé ici il y a huit ans, après la disparition de notre fillette adorée, tuée dans un accident de car scolaire. Nous avions eu tant de difficultés à concevoir cette enfant. Elle nous était si précieuse. J'ai vraiment cru que James allait mourir de chagrin ; il est devenu silencieux, presque muré. Il s'est attardé de plus en plus au bureau, sans doute dans l'espoir que le travail lui permettrait d'oublier.
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Nous devons tous faire face aux nouveaux départs.
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Cependant, plus l'on vieillit, plus il nous arrive de nous tourner vers le passé qui, pour certains, semble baigner dans un éternel halo ensoleillé.
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Nous pouvons désormais mettre les choses en perspective, accepter ce qui est, et lâcher prise. Savoir que nous sommes tous, à notre manière, partie prenante de l'avenir. Le passé est révolu, il nous a quitté, c'est fini.
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Le passé est révolu, il nous a quittés, c'est fini.
Pourquoi, dans ce cas, chaque printemps, lorsque je vois passer un corbeau portant une paille dans son bec, une mystérieuse nostalgie s'empare-t-elle de moi, un ardent désir qu'on pourrait associer davantage à l'impétuosité de la jeunesse qu'à la placidité de la cinquantaine ? Le vent est parfumé de souvenirs de pique-niques, de robes de laine grise, de danses, d'une certaine chanson qui tourne en boucle dans la tête de manière presque exaspérante, et de la délicieuse passion, douce-amère et enflammée, des premières amours.
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Peut-être devrions-nous toujours, en nous remémorant nos pires erreurs, nous rappeler les principaux faits qui ont entouré ces actions regrettables. Il est si facile de se labourer les tripes en se disant qu'on aurait dû mieux agir, se montrer plus forts, plus tolérants, tout en oubliant le contexte exact de nos actions passées.
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