Irish Renegades, tome 1 : Malone

Quelques minutes plus tard, son souffle ralentit et je la sais partie au pays des fées. Je me pince l’arête du nez pour sécher ces foutues larmes qui menacent. Rien. Rien au monde ne me fait peur. Rien au monde ne m’affecte. Rien sauf elle. Ma fille, c’est toute ma vie, ni plus ni moins. Je ne respire que pour elle.

Voilà comment une fillette de six ans a transformé son papa à la stature de déménageur en esclave dévoué pour l’éternité.

Nous sommes des renégats. Un groupuscule de citoyens révoltés, prêts à tout pour lutter et bousculer le système en place, quitte à en passer par des méthodes peu scrupuleuses.

On ne choisit pas sa famille, mais on choisit le clan auquel on appartient.
Le mien se résume à peu de personnes, mais des êtres sans qui je suis bien incapable de vivre.
Ils sont tout ce pour quoi je me lève le matin.
Ils sont mon air, mon eau, ma raison de me battre chaque jour pour devenir meilleur.

J’oublie tout : la peur de la chute, l’avis des autres, mon besoin de tout contrôler.

Irish Renegades, c’est le genre de roman qui vous prend aux tripes. Avec ce roman, Blandine P. Martin met en scène des personnages touchants par leur caractère et par leur histoire passée et présente et ce avec une plume fluide et entraînante.
Malgré le temps passé depuis leur arrivée sur le territoire américain, la famille Doherty galère, on est bien loin du rêve américain, et il en est de même pour Keziah, le meilleur ami de Farell et Malone mais aussi pour Sarah ! Alors quand le destin s’en mêle, ce quatuor improbable décide de s’allier !
Dès les premières pages, j’ai été conquise par Malone, ce papa célibataire qui galère à joindre les deux bouts pour sa petite princesse : Hailey. Ils ont une relation fusionnelle hyper touchante qui m’a prise aux tripes et m’a même arraché quelques larmes !
Quant à Sarah, cette « elfe marginale », elle m’a aussi beaucoup touchée. Intrépide, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds mais comme les autres personnages de ce roman, elle a des failles.
Keziah et Farell sont quant à eux deux personnages très intriguant qui ne laisse apparaître que des parcelles de ceux qu’ils sont à travers ce premier tome, ce qui renforce mon impatience de découvrir la suite !

Le rêve américain, c'est rarement idyllique, en dehors des films.

Chaque petit geste équivaut à un effort surhumain. Il a barricadé son cœur avec plus de chaînes qu'il n'en faudrait pour me faire taire. C'est dire. Malgré cela, j'aime apprendre à déchiffrer son attitude, j'aime me perdre dans le labyrinthe qu'il s'intime d'établir entre lui et le monde extérieur. Et j'aime avoir le sentiment de parvenir à le comprendre, quand tant d'autres passent à côté des merveilles qu'il recèle.

Madame fixe les limites du jeu sans concerter l'adversaire. Elle évolue dans ce bar comme une reine dans son royaume.

Le plus dur quand on s'attache aux gens, c'est de sentir grandir la peur de les perdre en même temps que les sentiments qu'on leur voue. Seulement parfois, l'envie de se laisser vivre prend le pas sur nos craintes. Et ce sont ces instants qui marquent une vie de manière indélébile. Ce sont ces moments qui nous rappellent que rien n'est impossible et que l'espoir est encore permis, qu'importe ce qu'il nous a fallu traverser avant.